
Séance de travail à Niamey entre une délégation russe et des membres du CNSP
Le 26 juillet 2023, les Forces de Défense et de Sécurité réunies au sein du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) avaient décidé de prendre leurs responsabilités. Voyant que le Niger était menacé d’un péril existentiel majeur, elles ont pris les rênes du pouvoir d’Etat. Mais lorsque cette décision salvatrice a été prise, une partie de la communauté internationale, qui n’a sûrement pas compris les vrais mobiles ou feignants de les ignorer, a décidé de mettre le Niger sur le banc des nations. Des mesures punitives diplomatiques, économiques ont été prises pour faire plier le peuple qui a pourtant fait le choix de soutenir ses nouvelles autorités. De nombreux pays, des organisations et organismes internationaux suspendaient leur coopération avec le Niger. Certaines puissances se sont mises à la manœuvre et avaient activé tous les mécanismes de nuisance au niveau des instances internationales et bilatérales pour isoler diplomatiquement le Niger.
Le 7 août 2023, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie portait son choix et sa confiance sur la personne de M Ali Mahaman Lamine Zeine comme premier ministre pour former et conduire l’action du gouvernement. Dans le gouvernement qu’il mettra en place, comprenant bien l’importance de la diplomatie et prenant très au sérieux la question, la diplomatie nigérienne a été confiée à M Bakary Yaou Sangaré, un diplomate chevronné, mais discret, que beaucoup de Nigériens ont découvert pour la première fois à la suite de la formation du gouvernement de Ali Mahaman lamine Zeine. S’en est alors suivie une véritable offensive diplomatique. Et ce, malgré les immenses pressions d’une partie de la communauté internationale et les restrictions tous azimuts : restrictions de voyages, fermeture des frontières terrestres et aériennes, gels des avoirs. Bref, toute une batterie de sanctions iniques, inhumaines et injustes au mépris de toutes les règles élémentaires du droit international et de la bienséance diplomatique, obstruant toutes les voies à la diplomatie de jouer son jeu.
C’est dans ce contexte que le nouveau chef de la diplomatie nigérienne s’est mis à la tâche, travaillant sans relâche et avec habileté et courage, sous la conduite éclairée du CNSP et de son président le général Abdourahamane Tiani. Pour accomplir sa mission noble et exaltante, Bakary Yaou Sangaré a pris son bâton de diplomate pour porter la voix du Niger partout où il le faut. Et au fur et à mesure que la diplomatie nigérienne se met en marche, le Niger est à nouveau écouté. De nombreux Etats et institutions ont compris le bien fondé des événements du 26 juillet. Ils finirent par s’en convaincre, lâcher prise et revenir pour reprendre leur place aux côtés du Niger ainsi que leur coopération. Il n’aura pas fallu plus d’un trimestre après lesdits événements pour commencer à avoir et voir des résultats probants de cette diplomatie nigérienne. Déjà, le 10 octobre 2023, les Etats Unis ont officiellement reconnu les nouvelles du Niger. Et conséquemment, le nouvel ambassadeur américain remettait ses lettres de créance au Chef de l’Etat le 03 décembre 2023. Des officiels américains effectuaient une visite de haut niveau pour parler avec les nouvelles autorités sur la coopération bilatérale et son renforcement. De plus en plus de partenaires traditionnels du Niger mais aussi des nouveaux, Etats comme organismes, ont fait leur retour pour reprendre leur place, à la lumière des arguments avancés par la diplomatie nigérienne et des actes posés au quotidien par le CNSP et le gouvernement. Grâce à une diplomatie offensive fructueuse, il n’a fallu donc que quelques mois pour les autorités nigériennes de démontrer à la face du monde que le Niger est un partenaire sûr et qu’ils peuvent revenir continuer la coopération dans tous les domaines.
Les 23 et 24 octobre, le Président du Conseil National pour la sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat, le général Abdourahamane Tiani a effectué sa première visite officielle hors du Niger en se rendant au Mali et au Burkina. Deux pays qui ont décidé de prendre conjointement avec le Niger leur destin commun en main à travers la Charte du Liptako Gourma, ayant ouvert la voie à la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), le 16 septembre 2023. Ce fut une véritable prouesse diplomatique sous régionale couronnée par la création de la Confédération des Etats du Sahel, le 6 juillet 2024 à Niamey à l’issue du premier sommet des Chefs d’Etat tenu dans la capitale nigérienne. Un sommet dont l’ouverture a été rehaussée par la présence effective de tous les membres du corps diplomatique accrédités au Niger.

Au plan bilatéral et multilatéral, il est à noter que la normalité est revenue avec la quasi-totalité des partenaires du Niger, comme en témoignent les différentes visites officielles effectuées par le Premier ministre, des délégations nigériennes sectorielles de haut niveau, mais aussi les invitations et la participation du Niger aux fora internationaux. Outre les USA, des pays comme l’Inde, la République Islamique d’Iran, le Ghana, l’Emirat du Qatar, la République Démocratique du Congo (nouveau) ont accrédité et envoyé leurs ambassadeurs au Niger récemment. Ce qui élargit un peu plus la carte diplomatique du Niger. Dans le cadre multilatéral, le Niger est à nouveau au cœur des agendas internationaux. En effet, il est régulièrement invité à des rencontres internationales de grands enjeux (en présentiel comme par visioconférence). A titre d’exemple, on peut retenir la participation, au sommet sur l’initiative du Royaume du Maroc « Fenêtre sur l’Atlantique » à laquelle participaient également les deux pays de l’AES, le Burkina Faso, le Mali mais aussi le Tchad, la participation au sommet de Riyad, au sommet Arabie Saoudite-Afrique en novembre 2023 mais également aux rencontres annuelles de la BID en avril 2024 dans le même pays.
Le Niger était aussi présent l’Assemblée Générale annuelle de la Banque Africaine de Développement BAD, tenue au Kenya en mai 2024, aux rencontres du printemps des institutions monétaires internationales en avril dernier où il était question de discuter sur la reprise effective de la coopération et les perspectives du partenariat avec la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International. C’est le Premier ministre qui a conduit les différentes délégations nigériennes lors de ces rencontres multilatérales. Aujourd’hui, la coopération entre le Niger et les institutions financières à savoir la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International, la Banque Africaine de Développement, la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), la Banque Islamique de Développement (BID) a repris de plus belle et promeut des perspectives heureuses.
Les multiples rencontres et réunions de travail entre le Premier ministre et l’ensemble des acteurs de la finance internationale basée à Niamey ainsi que la participation aux fora prouvent, si besoin est, que la diplomatie nigérienne est en train de porter ses fruits. Dans cette dynamique de reprise de la coopération avec le Niger, les agences des Nations Unies, les organisations non gouvernementales ainsi que les organismes gouvernementaux partenaires du Niger ont repris la quasi-totalité de leurs activités sur le terrain. Le Fonds Monétaire International dont le représentant Résident au Niger a été reçu par le Premier ministre, le 19 juillet, a annoncé que le Conseil d’administration de l’institution a approuvé deux programmes pour le Niger et le premier décaissement de 70 millions USD sera fait incessamment.
En mai dernier, la Banque Mondiale a annoncé pour sa part la reprise de toute sa collaboration avec le Niger ainsi que le décaissement des fonds pour les projets qu’elle finance et relancer d’autres projets avec un portfeuille de 1,2 milliards USD. La banque a tenu sa promesse faite en février dernier. Quant à l’Union Européenne, elle maintient le contact avec les autorités nigériennes. Cela est attesté par la rencontre entre le ministre des Affaires étrangères Bakary Yaou Sangaré et l’ambassadeur de l’UE M. Salvador Franca Da Silva entourés des ambassadeurs européens présents à Niamey, le 27 février 2024 où il était question de reprendre la coopération sur de nouvelles bases plus respectueuses des intérêts du Niger et son peuple. Là également, la voie de la normalisation est ouverte grâce à la diplomatie efficace mise en œuvre par le Niger.
S’agissant des relations bilatérales, il importe de souligner que les horizons de la coopération se sont considérablement élargis ces derniers mois et la coopération avec les pays amis s’améliore, devenant de plus en plus mutuellement avantageuse, prenant en compte les intérêts du Niger, conformément à la vision du président du CNSP, Chef de l’Etat. L’une des plus grandes avancées de la diplomatie nigérienne est, sans conteste, la diversification des partenaires du Niger mais aussi le renforcement des relations avec certains partenaires sous régionaux, régionaux et internationaux. Au plan régional, outre, la création de la Confédération des Etats du Sahel, le Niger a reformulé et revivifié sa coopération avec certains pays comme le Togo. Un pays qui a ouvert son port au Niger lorsque d’autres fermaient les leurs. Des échanges de haut niveau avec des visites se sont produits tout au long des 12 derniers mois. A cela s’ajoute l’accord commercial sur la livraison du gasoil du Niger au Togo.
Au plan régional, le Niger et le Tchad ont renforcé leurs liens. Les deux visites du Premier ministre et celles des hauts responsables tchadiens au Niger conforte cette dynamique. En début du mois de juillet, une forte délégation tchadienne a déposé ses valises à Niamey pour parler du projet de pipeline d’exportation du brut Nigérien. Quelques mois auparavant, les deux pays ont signé un accord de livraison du gasoil du Niger au Tchad.
Au plan international, les faits marquants de cette diplomatie efficace du Niger sont entre autres les visites effectuées par le Premier ministre en Russie, en République Islamique d’Iran et en Türkiye, courant janvier 2024. Avec ces trois pays, le Niger a signé de nombreux accords dans les domaines de la défense, de l’énergie, de l’agriculture, du commerce bilatéral pour ne citer que ceux-là. Des résultats positifs sont déjà à mettre à l’actif de cette ouverture diplomatique. La Fédération de Russie a envoyé plusieurs missions de haut niveau et des experts et formateurs y compris de dons divers tout comme la Türkiye dont une forte délégation vient juste de séjourner au Niger et signer de nombreux accords touchant à plusieurs domaines. Tandis la République islamique d’Iran a envoyé, non seulement son nouvel ambassadeur, mais aussi des experts dans de domaines divers dont l’énergie. Avec la République Populaire de Chine les relations de coopération sont au beau-fixe et se sont renforcées à travers des visites mutuelles de haut niveau des officiels tout au long de cette année.
Grâce à une diplomatie nigérienne offensive et sous la houlette du CNSP et de son Président, le Niger a en douze mois, non seulement retrouvé sa place dans le concert des Nations mais aussi et surtout créé les conditions d’un partenariat respectueux des intérêts du pays, redonnant ainsi à son vaillant peuple les moyens de recouvrer sa souveraineté et son indépendance totale.
Zabeirou Moussa (ONEP)