Le LASDEL (Laboratoire d’Etudes et de Recherches sur les Dynamiques Sociales et le Développement Local) a procédé, le samedi 10 décembre 2022, à la dissémination (diffusion) des résultats de l’enquête Afrobaromètre Round 9-Niger. Il s’agit de deux (2) enquêtes portant sur la perception des Nigériens sur la présence des forces étrangères pour sécuriser le pays et sur la perception des Nigériens sur l’augmentation de la population : Est-ce un facteur de développement ou de pauvreté ? Il s’agit à travers cet exercice périodique pour le LASDEL, de rendre public les résultats de ses différentes enquêtes d’opinion sur des questions d’actualités nationales.
Ces types d’enquêtes d’opinions visent aussi à donner au public une voix dans les processus de prise de décision politique en fournissant des données de haute qualité aux décideurs, aux organisations de la société civile, aux académiciens, aux médias, aux bailleurs et investisseurs, ainsi qu’aux Africains ordinaires. C’est le chercheur au LASDEL, M. Ali Bako, qui a présenté lesdits résultats, en présence de nombreux participants. Par rapport au 1er point relatif à la perception des Nigériens sur la présence des forces étrangères pour sécuriser le pays, il ressort de ces présentations que plus de la moitié des Nigériens (64%) sont contre la présence/l’intervention des forces extérieures pour sécuriser leur pays. Par contre, 4 nigériens sur 5 pensent que le gouvernement est efficace dans la résolution des problèmes liés aux extrémismes armés, surtout en milieu rural. «Ces résultats font sortir la méfiance des Nigériens face à la présence des forces étrangères sur leur territoire et la confiance qu’il font au gouvernement dans sa capacité à résoudre le problème de l’extrémisme violent en comptant sur ses propres forces», a estimé le Chercheur Ali Bako. Par rapport à la satisfaction de l’évolution de la situation sécuritaire, l’enquête dévoile que les Nigériens sont ‘‘assez’’ et ‘‘très satisfaits’’ de l’évolution de la situation sécuritaire. Cette satisfaction est beaucoup plus marquée en milieu rural qu’en milieu urbain, selon le chercheur.
Sur la lutte contre le terrorisme, l’enquête révèle que la grande majorité (87%) des Nigériens est ‘‘assez’’ et ‘‘très satisfaite’’ de l’implication des forces militaires dans la lutte contre le terrorisme au Niger. Tirant les conclusions de cette 1ère question, M. Ali Bako a indiqué que plus de la moitié des Nigériens apprécient bien l’évolution de la situation sécuritaire au Niger. «L’enquête montre que la majorité des citoyens nigériens pensent que le gouvernement a été efficace dans la gestion de la lutte contre l’extrémisme armé et apprécient l’implication des militaires nationaux dans la lutte contre le terrorisme au Niger et enfin plus de la moitié des citoyens nigériens déclarent ne pas être d’accord avec l’intervention des forces étrangères pour la sécurisation de leur pays», a-t-il résume.
La 2ème enquête sur la perception des Nigériens sur l’augmentation de la population : ‘’Est-ce un facteur de développement ou de pauvreté ?’’ vise à permettre aux citoyens nigériens de se prononcer sur l’augmentation de la population comme facteur de développement. «Dans un contexte marqué par la pauvreté et l’insécurité, une minorité seulement de Nigériens estime qu’il y a un lien de causalité entre nombre pléthorique d’enfants et pauvreté du ménage. Pour ralentir cette tendance exponentielle observée au plan démographique, le gouvernement et la société civile doivent davantage multiplier les campagnes de communication pour un changement de comportement», estime le chercheur. M. Bako a ensuite indiqué que, selon les données de la plus récente enquête d’Afrobaromètre, presque à l’unanimité, les Nigériens affirment que l’augmentation de la population est un facteur de développement.
Déclinant les résultats clés de ladite enquête, M. Bako a noté que plus de 4 citoyens nigériens sur 5 (84%) est d’accord avec cette opinion. Au moins 86% des hommes sont plus favorables à cette assertion que les femmes. «Près de 87% des citoyens en milieu urbain, sont favorables, alors que ceux du milieu rural sont de 84%. La majorité des nigériens n’établissent pas une relation de causalité entre la pauvreté des ménages et le nombre pléthorique d’enfants», a précisé M. Bako.
En conclusion, le chercheur note que, selon l’enquête, les Nigériens, dans leur ensemble, quels que soient le sexe, le milieu de résidence ou le niveau d’instruction, pensent que l’augmentation de la population nigérienne est un atout majeur pour le développement du pays et non un facteur de pauvreté. Notons que l’équipe d’Afrobaromètre au Niger, conduite par LASDEL, s’est entretenue, en juin 2022, avec 1.200 adultes nigériens dans 62 localités. «Un échantillon de cette taille produits des résultats nationaux avec des marges d’erreur de +/-3 ou +/-2 points de pourcentage à un niveau de confiance de 95%», a souligné le chercheur, M. Ali Bako.
Mahamadou Diallo(onep)