Culture-Plus Niger est une association créée en 2016 à Dosso par des amis avec comme objectif de faire la promotion de la culture en général et du cinéma en particulier. Les promoteurs de cette association ont en effet fait le constat que depuis les années 90, les salles de cinéma ont pratiquement fermé leurs portes sur toute l’étendue du territoire national avec l’apparition de la télévision ; seule une salle fonctionne tant bien que mal à Niamey.
Partant de ce constat, l’Association Culture Plus a décidé de relancer cette activité au niveau de la commune de Dosso avant d’aller à la conquête des autres régions du pays. Il s’agit en fait pour l‘association de faire la promotion du cinéma nigérien voir africain. Le promoteur de Culture Plus Bawa Kadadé, un enseignant de formation s’est intéressé depuis une dizaine d’années au cinéma documentaire. Ce qui lui a permis de suivre en 2015 une formation à Saint-Louis au Sénégal en documentaire de création. De retour au Niger il a initié avec le concours de ses amis cette structure afin de mettre en pratique ce qu’il a appris. La mission que s’est fixée l’association est d’aller vers le public avec le cinéma au lieu que le public vienne vers les salles de cinéma. Après chaque projection, un débat est engagé autour du sujet traité par ce même film.
L’Association Culture Pus est essentiellement constituée d’hommes et de femmes ne disposant d’aucunes ressources mais déterminés pour la cause. Ce qui leur a permis de mener à bien leurs actions. A la création de la structure, l’ambassade de France, à travers le centre culturel franco nigérien Jean Rouch de Niamey, lui a octroyé un kit de projection composé de matériel de sonorisation, de projecteur vidéo et d’un écran. D’autres partenaires à l’image du cinéma numérique ambulant, l’OIM et certaines personnes qui ont des films de sensibilisation qu’ils veulent projeter à Dosso sollicitent le concours de l’association.
Dans un premier temps, les activités de Culture Plus Niger se sont concentrées à l’école normale Mali béro de Dosso qui forme les futurs enseignants. Pour cette jeune association, ces enseignants peuvent être des vecteurs de sensibilisation, d’éveil de conscience de la population. Pour y parvenir, un ciné-club a été créé et faisait régulièrement des projections de films documentaires suivies de débats autour de la question traitée. Un autre ciné-club a ensuite été ouvert à la maison de la culture Garba Loga.
S’agissant du bilan, le président de l’association Culture Plus M. Bawa Kadadé s’est dit satisfait des activités réalisées depuis la création de l’association. Ces activités, a-t-il précisé ont tourné autour de plusieurs rencontres, des projections de films ainsi que des activités culturelles en collaboration avec la direction régionale de la renaissance culturelle. A cela s’ajoute la formation des jeunes en animation de ciné-clubs. Aujourd’hui, le public de la cité des Djermakoyes a favorablement accueilli les activités de Culture Plus car la commune manque de cadre où les la jeunesse peut s’épanouir.
Quant aux difficultés de l’Association Culture Plus, elles tournent autour du manque de moyens financiers, ce qui constitue un frein à la conduite des activités. Malgré tout, les membres de cette structure ne croisent pas les bras ; ils ont la volonté et disposent de matériel pour travailler. Avant chaque projection, il faut former l’équipe chargée de ces ciné-clubs par rapport à la conduite de ces activités.
En termes de perspectives, l’Association Culture Plus s’est engagée à poursuivre l’animation des deux ciné-clubs de l’école normale Mali Béro et de la maison de la culture Garba Loga et envisage de s’ouvrir à d’autres établissements scolaires, à d’autres espaces où elle peut projeter des films. Outre la projection de films et l’organisation des activités culturelles, l’association envisage, selon son président, l’organisation d’un mini-festival en cinéma documentaire.
Parlant du cinéma nigérien, M. Bawa Kadadé lui-même réalisateur estime que le cinéma nigérien est mieux connu à l’extérieur. En effet, le Niger est un des pionniers du cinéma africain à travers Jean Rouch mais aussi quand on se réfère à l’histoire du FESPACO, sachant que le premier étalon du Yéninga a été remporté par notre compatriote Oumarou Ganda. Il est donc important, a précisé le président de l’Association Culture Plus, pour les jeunes nigériens de connaître l’histoire du cinéma nigérien à travers les réalisations actuelles qui sont présentées dans différents festivals mais qui malheureusement ne sont pas connus par les Nigériens. Le cinéma nigérien a notifié M. Bawa Kadadé a besoin d’être soutenu par l’Etat et a besoin d’être connu par les Nigériens car on ne fait pas les films pour soi-même mais pour qu’ils se fassent voir. A travers les films documentaires a dit en substance M. Bawa Kadadé, c’est une manière de découvrir le monde, une manière de voyager tout en restant chez soi.
Mahamane Amadou ANP-ONEP/Dosso