Le renforcement des capacités des défenseurs commis d’office non avocats sur le mécanisme de plainte et de référencement des victimes des violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité intérieure était au centre d’un atelier qui a ouvert ses travaux à Dosso, hier mardi 14 décembre 2021. Cet atelier qui durera trois jours est organisé par l’Agence Nationale de l’Assistance Juridique et Judiciaire (ANAJJ) avec l’appui de la Délégation de l’Union Européenne à travers le Haut –Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme. La cérémonie d’ouverture a été présidée par la Directrice générale de l’ANAJJ, Mme Rabiou Assétou Traoré, en présence du représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme et plusieurs invités.
A l’instar des autres pays du G5 Sahel, le Niger est confronté depuis quelques années à des conflits armés créant ainsi une situation de crise sécuritaire qui se caractérise par des centaines de morts et de blessés, des déplacements des populations et bien d’autres scènes de désolation. Afin de lutter contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière organisée, le trafic des êtres humains et la migration irrégulière, les autorités ont pris plusieurs mesures d’ordre législatif et institutionnel au nombre desquelles l’instauration de l’état d’urgence dans plusieurs régions du pays. Ce qui constitue un acte juridique d’exception. Cette situation a indiqué la directrice générale de l’ANAJJ présente des risques de violations des droits de l’homme avec tous ses incidents d’agressions.
C’est pourquoi, a-t-elle précisé, le Haut-commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme en partenariat avec la délégation de l’Union Européenne au Niger a lancé un projet intitulé «renforcement des capacités des forces de sécurité intérieure sur le respect du droit de l’Homme dans les opérations d’application de la loi». Ce projet qui couvre le Niger, la Mauritanie et le Tchad est une initiative qui vise à protéger la population, en particulier les femmes, les enfants et les jeunes contre les risques de graves violations des droits humains, y compris la violence sexuelle lors des opérations des forces de sécurité intérieure.
Après avoir longuement présenté la mission de l’Agence Nationale de l’Assistance Juridique et Judiciaire, Mme Rabiou Assétou Traoré, a indiqué que sans paix, on ne peut pas parler de développement encore moins du respect des droits de l’homme et vice versa. C’est pourquoi a-t-elle notifié, aucune violation des droits de l’homme ne doit rester impunie quel que soit l’auteur. «Notre pays s’est doté à ce titre d’un cadre juridique approprié mais aussi des institutions à même d’apporter une réponse de à ces violations. Les populations doivent être davantage informées sur ces mécanismes et doivent être encouragées à y faire recours», a-t-elle estimé.
La directrice générale de l’ANAJJ a rendu un hommage mérité à tous les acteurs qui concourent à cette mission à savoir les organisations de la société civile et la CNDH à travers l’orientation et la prise en charge des victimes mais aussi à travers les dénonciations des violations constatées. «Le combat pour les droits de l’homme qui reste une quête perpétuelle, ne doit pas être l’apanage des Etats seuls. Il doit aussi impliquer les organisations non étatiques, bref, toutes les couches sociales de la nation qui doivent s’appliquer à dépasser les clivages politiques et à faire prévaloir les exigences de l’action sur celle de l’idéologie», a souligné Mme Rabiou Assétou Traoré.
Mahamane Amadou ANP-ONEP/Dosso