En rencontrant les femmes, le 4 Septembre 1975, à la Maison des Jeunes et de la Culture, (MJC) de Niamey, le Chef de l’Etat de l’époque, le Lieutenant-Colonel Seyni Kountché leur disait : « Gardiennes de nos foyers, vous êtes en effet, non seulement le pouls de la Nation, mais aussi les reflets édifiants de la santé et de la vie des familles. Créées pour transmettre à votre tour la vie, vous avez de la vie un sens inné et rien de ce qui touche à la vie ne vous laisse indifférentes, d’où peut-être votre extrême sensibilité, votre goût contagieux pour la joie et la prospérité, pour la paix et la liberté, pour l’amour et la beauté ». Ces propos traduisent, effectivement, les qualités naturelles des femmes nigériennes que ni le temps encore moins les contextes n’ont érodées. En effet, à chaque fois que la Nation est à un tournant Historique de sa vie, elles étaient là, présentes, debout, le pagne attaché, résilientes, optimistes, pleines d’entrain et d’enthousiasme, pour participer activement avec tout ce que cela comporte comme difficultés, grandeur et servitude, à la marche du pays.
Le 13 Mai 1991, elles avaient occupé les rues de la capitale pour faire entendre l’écho de leurs voix, leur cri de cœur, leur colère, en cette veille de la Conférence nationale souveraine, rencontre décisive des forces vives de la Nation, dont le Comité National Préparatoire les avaient reléguées en seconde zone.
Dans un sursaut de survie et mues par une volonté de participer à cet évènement de portée historique et nationale, elles avaient tenu, le jour là, à marquer leur désapprobation et rejet des places ou tout au moins du quota qui leur a été réservé pour siéger à ces assises nationales. En vérité, le 13 Mai 1991 est la date phare du déclenchement de toutes les luttes et combats que mèneront et que mènent les femmes nigériennes pour leur pleine et entière participation à la marche du pays et annonciatrice de leur longue marche vers l’émancipation. Cet engagement et cette détermination se sont traduits par la présence effective des femmes dans toutes les sphères de décision et tous les rouages de la gouvernance dans notre pays.
Cette date commémorative est aussi une occasion pour les femmes nigériennes de se pencher sur le sort de leurs sœurs vivant en milieu rural, écrasées par les tâches quotidiennes, dures, dans un environnement rude et austère pour certaines.
Au-delà des exigences, revendications, plaintes et complaintes, mobilisées dès les premières heures du combat pour la reconquête de la souveraineté nationale et la sauvegarde de la patrie, les femmes nigériennes, gardiennes de nos foyers, qui ont enduré les affres de la vie aux cotés de leurs époux et frères et connaissent mieux que quiconque les exigences du libre choix du peuple souverain, qui est résolument décidé à tracer sa propre voie, ne manqueront certainement pas, ce matin, de réaffirmer leur engagement pour un Niger véritablement libre et indépendant.
Résilientes, convaincues de la justesse de cette lutte pour l’émergence d’un Niger nouveau, partie prenante et non négligeable dans le processus de la refondation de la République, conscientes des enjeux du contexte actuel, actrices majeures de la mobilisation nationale autour du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), cheville ouvrière de l’élan patriotique, les femmes nigériennes resteront toujours debout pour faire face, aux côtés des hommes, à l’adversité et aux difficultés du moment.
Assurément, cette édition de la Journée Nationale de la Femme sera le point de départ d’une nouvelle dynamique pour les femmes nigériennes en cette période de reconquête de la souveraineté nationale, de la sauvegarde de la patrie, de la refondation de la République, d’édification d’un Niger nouveau dans lequel elles participeront, grâce à leur intelligence, dévouement, génie créateur et combativité.
Cette détermination, elles l’ont démontrée depuis le 26 Juillet 2023, les jours et mois suivants, et sans nul doute, le Président du CNSP, Chef de l’État, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, le Premier Ministre Ali Mahaman Lamine Zeine, les membres du gouvernement et toutes les autorités de la Transition, à tous les niveaux, savent compter sur leur foi inébranlable pour les accompagner dans l’œuvre de construction nationale.
Alou Moustapha (ONEP)