Al’inverse de l’ordre ancien qui avait opté pour que les Nigériens nourrissent les Nigériens de salade, de tomates ou de chou et autres produits saisonniers et s’abreuvent à la source de longues littératures et oiseuses résolutions et recommandations issues d’interminables ateliers et séminaires sur la sécurité alimentaire découlant d’une obscure initiative le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie(CNSP) et le gouvernement, eux, ont pris le sujet à bras-le corps en adoptant une démarche pragmatique dépourvue de toute démagogie et discours propagandistes.
En amont, dès l’entame de leur gouvernance, le CNSP et le gouvernement se sont attelés à cultiver un nouvel esprit et à promouvoir un nouveau comportement dont le point de mire est la capacité des Nigériens et Nigériennes à décider souverainement, à défendre de façon patriotique les intérêts nationaux et à compter d’abord sur leur génie créateur.
Dans le domaine de la sécurité alimentaire, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani a indiqué clairement que la priorité sera donnée à l’identification et au développement des filières susceptibles de poser les jalons d’une souveraineté alimentaire et la création des conditions favorables à une exploitation optimale des potentialités.
Le lancement du Programme Grande Irrigation (PGI) par le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage le 20 Mars dernier, dans l’enceinte de l’Office National des Aménagements Hydro-Agricole (ONAHA) procède de cette nouvelle option choisie par le CNSP et le gouvernement dans la quête d’une souveraineté alimentaire.
Désormais au Niger, la refondation de l’agriculture et l’autosuffisance alimentaire ne doivent plus être des vœux pieux ou des slogans creux mais une véritable prise de conscience à tous les niveaux, un appel pressant à agir pour vaincre le sous-développement.
Rien que pour cette première année, dans le cadre du PIG, c’est environ 2000 hectares de nouveaux aménagements qui seront réalisés et 2000 autres hectares existants réhabilités pour un coût estimé de 40 milliards de FCFA sur fonds propres de l’Etat du Niger et du Fonds de Solidarité pour la Sauvegarde de la Patrie (FSSP).
Pour le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), refonder l’agriculture pour bâtir la souveraineté alimentaire exige une véritable prise de conscience collective et mérite un appel pressant à agir.
Il s’agit de construire, à travers ce genre d’initiative, l’avenir en répondant aux besoins alimentaires des générations actuelles et futures et mettre l’accent sur les réformes structurelles et les investissements nécessaires pour garantir au pays la souveraineté alimentaire.
Le programme qui vient d’être lancé, et qui donne une bouffée d’oxygène à l’ONAHA, entreprise de mise en œuvre du PIG, qui était réduit à sa plus simple expression pendant de longues années, au-delà de la reprise ou de la réhabilitation des périmètres irrigués, vise également à réduire les importations de riz et à renforcer la consommation des produits autres que les céréales.
Il s’agira entre autres de doubler les superficies sous grande irrigation, aménager et réhabiliter des périmètres irrigués, rendre facile l’accès à l’eau à des fins de productions agro-sylvo-pastorales et halieutiques, intensifier l’utilisation des intrants agricoles de qualité pour une production attendue d’au moins 400.000 tonnes d’équivalents céréaliers et mettre en place des unités de conservation et de transformation des produits agricoles.
Cet important investissement sur fonds propres de l’Etat et du Fonds de Solidarité pour la Sauvegarde de la Patrie démontre une fois de plus l’engagement du CNSP et du gouvernement à répondre aux préoccupations nationales et satisfaire les aspirations des populations en mettant l’accent sur les secteurs sociaux de base.
Le PGI, test grandeur nature de la nouvelle dynamique de développement impulsée par le CNSP et le gouvernement est aussi une preuve patente de l’implication et la participation des masses laborieuses et de toutes les couches socioprofessionnelles dans l’œuvre de construction nationale.
En effet, le Fonds de Solidarité pour la Sauvegarde de la Patrie (FSSP) a déjà accepté de financer pour un montant de 2 milliards 224.172.950 FCFA la reprise des périmètres de LADA et CDA pour une superficie de 230ha dans la région de Diffa.
Ainsi donc, pour le CNSP et le gouvernement, et comme le dit un adage bien connu du pays « il faut creuser les puits d’aujourd’hui pour étancher les soifs de demain » ; refonder l’agriculture nigérienne pour bâtir la souveraineté alimentaire n’est plus une simple incantation mais une ferme volonté de construire l’avenir dans l’effort, l’union et la solidarité des fils et filles de la Nation qui sont convaincus que le combat pour la souveraineté alimentaire est une cause noble et juste qu’il faut soutenir et défendre.
Alou Moustapha (ONEP)