On constate de plus en plus l’émergence des initiatives tournées vers l’entreprenariat des jeunes au Niger. Et parmi les secteurs porteurs, celui des femmes nigériennes, figure en bonne place, la filière transformation agro-alimentaire. En effet, à la faveur d’une foire des entrepreneurs qui s’était déroulée en début de ce mois au centre des Conférences internationales Mahatma Gandhi de Niamey, Mme Zakaria Hadiza Hamadou est venue exposer son savoir-faire. Elle évolue dans le domaine de la transformation agro-alimentaire. Elle est la promotrice de ‘’Saï-fataha’’, une entreprise spécialisée dans la transformation, notamment la conservation du poivron vert frais et la vente des épices moulues.
«A Saï-fataha, nous ne faisons que, des produits à partir des matières premières bio dont nous prenons soin de bien arranger avant de moudre. Les épices, du poivron frais conservé, du poivron séché et du poivron pâteux, du paprika, du soumbala, entre autres tous moulus, sont les produits que nous mettons en vente dans notre entreprise » a-t-elle expliqué.
Le prix des produits à Sai-fataha varie en fonction de la quantité utilisée. Mais toutefois, le prix varie de 500 FCFA à 5000 FCFA. Ce sont des produits qui sont abordables et accessibles à tous. L’entreprise « Sai-fataha » a été officialisée depuis juin 2018. « Au tout debut, j’avais eu le soutien morale physique et surtout l’appui financier de mon conjoint, mais aussi de ma famille et de mes proches » a affirmé Mme Zakaria Hadiza.
L’entreprise dispose de deux employés qui maitrisent parfaitement toute la chaine de production. Ces deux employés sont capables de produire même en absence de la promotrice. Mme Zakaria Hadizatou déplore le manque de machines et matériels qui puissent faciliter la réalisation des activités.
« Mon objectif à travers la transformation agro-alimentaire, c’est d’amener la population à consommer les produits locaux et naturels. La consommation des produits locaux nous épargnera de certaines maladies provoquées par les conserves et autres produits importés », a-t-elle fait remarquer.
Pour cette jeune entrepreneure, le Niger a de quoi vendre au niveau local et à l’international dans le domaine de la transformation agro-alimentaire. Selon Mme Zakaria, la politique de consommer local est à saluer. « L’Etat doit continuer les actions à même de décourager davantage la population quant à la consommation de certains produits importés pouvant nuire à la santé des populations qui pullulent sur les marchés nationaux », a-t-elle martelé.
Elle a enfin lancé un appel à l’endroit des femmes entrepreneures à ne pas désespérer et que, la patience doit être la robe pour l’entrepreneure pour aboutir à quelque chose de durable dans le futur. « A l’endroit de ceux et celles qui pensent qu’avec leur diplôme, l’Etat doit les embaucher ; qu’ils se détrompent rapidement en mettant en tête que la croissance d’un pays ne s’accélère qu’avec des initiatives privées, autrement dit le secteur privé. C’est sur ce dernier que repose la croissance dans la mesure où il est pourvoyeur d’emplois pour les jeunes qui constituent la pierre angulaire du développement d’un pays » a-t-elle conclu.
Rachida Abdou Ibrahim(onep)