Passionnée d’entrepreunariat depuis son jeune âge, Mme Mahamane Lawali Maïmouna est une sage femme de formation. Après avoir fait son service civique national, elle décide de renouer avec sa passion en cherchant d’abord à se former dans le domaine de l’entreprenariat notamment en couture, maquillage et soins corporels pour une durée d’un an. C’est suite à cette formation qu’elle a ouvert en 2020 un centre de formation dénommé « Daroul Iklass ».
Situé au quartier Gamkallé de
Niamey derrière le camp 6ème, ce centre de formation est spécialisé en couture, tricotage et confection des draps, pouffes, couffin, et tapis ; en soin corporel (gommage) et soin esthétique ; en maquillage ; en fabrication de savon dur et savon liquide ; en cuisine et pâtisseries ; en alphabétisation des femmes et filles non scolarisées ; en études islamiques (makaranta). Le centre de formation fait aussi des expositions et des ventes de divers articles. La durée des formations dans ce centre varie de trois mois à neuf mois selon les types et les besoins de formation. Selon Mme Maimouna, les femmes de Daroul Iklass forment un groupement féminin qui lutte pour l’autonomisation de la femme et des jeunes filles. Pour la gestion de ce centre, Mme Maimouna est assistée par sept (7) personnes.
En effet, la promotrice du centre estime qu’une femme ne doit pas rester sans aucune activité ; elle doit chercher à être autonome. « Une femme scolarisée ou non, doit savoir tenter une entreprise pour que les autres puissent profiter à travers la création des emplois et l’acquisition des connaissances. Le développement du Niger ne saurait se réaliser sans un secteur privé dynamique, capable d’accroitre les richesses et de générer des emplois », a précisé Mme Maimouna.
Depuis la création du centre, il a fallu le 24 juillet 2022 pour que la première promotion du centre puisse avoir leurs diplômes. La promotrice a expliqué qu’elle n’a pas crée ce centre pour être riche mais pour aider les gens « Il y’a quelques jours, on a remis 27 diplômes à des jeunes filles et parmi elles, 3 travaillent aujourd’hui pour leur propre compte dans le domaine de la coiffure. Il y’a aussi des femmes qui ont suivi nos formations en cosmétique et transformation alimentaire qui sont autonomes aujourd’hui » a expliqué Mme Maimouna.
Les difficultés que rencontre ce centre sont de deux ordres. Il y’a d’abord le manque de local et ensuite le manque de matières premières et des emballages. « Pour nos besoins en matières premières et emballages, il nous faut nécessairement lancer la commande à partir du Nigeria ou en Chine. L’Etat doit créer des sociétés de fabrication d’emballages. Daroul Iklass fait ses formations à 115. 000 F avec une modalité de paiement souple, soit en deux ou trios tranches » a-t-elle indiqué.
Maimouna estime que, lorsqu’une femme travaille, c’est d’abord son foyer qui profite, puis sa famille et enfin toute la communauté ou la société de façon générale. Il faut encourager l’entreprenariat féminin. Elle exhorte les femmes à entreprendre et faire leur petit commerce même étant à la maison. « Je conseille aux jeunes filles de ne pas rester oisive car aujourd’hui le monde bouge et les réalités changent. L’autonomisation de la femme est la voie d’une société plus juste et équitable », a conclu la promotrice Mme Maimouna.
Farida Keita(onep)