
Boulama Adam avec l’équipe de l’ANMC
Monsieur Boulama Adam, vous êtes Directeur Général de BOUNDI SARL qui opère dans le secteur de la signalisation routière au Niger. Vous étiez d’abord un journaliste de profession, expliquez-nous ce changement de profession et dites-nous depuis quand intervenez-vous dans ce secteur très particulier de la signalisation routière ?
Je vous remercie pour l’honneur et l’opportunité que vous m’offrez. Nous sommes une entreprise de droit nigérien avec un personnel composé de jeunes nigériens. Effectivement, nous opérons aujourd’hui dans le domaine de la sécurité routière, plus précisément la signalisation routière, c’est à dire que nous fabriquons localement des produits aux normes internationales ainsi que leur installation. Nous étions effectivement, par le passé, actif dans l’animation de la presse écrite entre 1994 et 2005 où nous étions directeur de publication d’un bimensuel d’humour et de bandes dessinées « DARIYA » mais aussi comme journaliste dans d’autres périodiques. Le secteur de la signalisation routière nous a marqué toute notre vie. Déjà, très jeune, nous nous sommes intéressés aux panneaux, leurs formes et ces signes très simples, parfois uniques, mais que tout le monde semble comprendre.
Vous venez d’obtenir une certification. Dites-nous c’est pour quels types de panneaux et d’équipements ?
Nous produisons surtout les panneaux de signalisation verticale pour lesquels nous venons de recevoir de l’Agence nigérienne de Normalisation, de Métrologie et de Certification (ANMC), un certificat de conformité qualité. Désormais, et ce, pour les trois années à venir, nos panneaux sont reconnus et garantis conformes aux normes nigériennes. Pendant cette période, nous avons le devoir de respecter les clauses exigées par l’ANMC dans la fabrication des panneaux de signalisation que nous produisons ici au Niger.
En quoi cette certification rassure la clientèle sur la qualité des panneaux de signalisation fabriqués par BOUNDI SARL ?
La norme offre toutes les garanties de sécurité des produits, la fiabilité des services et la qualité des processus. Les panneaux, une fois fixés, sont bien visibles par les usagers de la route, de jour comme de nuit, car constitués de peintures et films en provenance des rares usines agréées dans le monde. Mieux, en cas de choc consécutif à un accident par exemple, le dispositif est flexible contrairement à ce qui existe sur nos routes (très rigide) et qui cause des dégâts dont des blessures graves. C’est pour vous dire que les panneaux de qualité protègent mieux les véhicules et la vie des personnes.
Comment travaillez-vous avec les autorités et les collectivités pour assurer une signalisation efficace et conforme ?
Pour cela, rien de plus simple : chacun joue son rôle, sa partition. A nous de produire des produits de qualité et aux autorités de nous accompagner en les achetant et en prenant des dispositions pour protéger les personnes et les biens. Désormais, nous sommes tous face à un défi : plus jamais de panneaux fabriqués en dehors de normes, plus de panneaux importés d’outre-mer. Nous sommes à mesure de ravitailler le marché national et même de la sous-région. C’est comme cela que nous pourrons participer pleinement et sainement à l’édification d’une économie nationale.
Quels sont vos projets pour l’avenir après l’obtention de cette certification ?
La certification obtenue, nous resterons les pieds sur terre et envisager de développer plus nos produits afin d’obtenir d’autres …certificats, cette fois-ci, pour explorer les marchés de la sous-région, à commencer par les pays de l’AES.
Quels sont les défis majeurs que l’on rencontre dans le secteur de la signalisation routière au Niger et comment faites-vous face aux problèmes liés aux conditions climatiques pour la durabilité des panneaux ?
Les défis majeurs que l’on rencontre le secteur de la signalisation routière au Niger sont, d’abord et avant tout, la vétusté des équipements et le non-respect des normes. Nos routes sont peu signalées, pas suffisamment aux normes, à l’exception des nouvelles routes. La maintenance est quasi nulle et lorsqu’elle est faite, elle sape les règles en la matière. Sur le plan législatif, notre pays doit produire beaucoup de textes pour rattraper son retard par rapport aux pays de la sous-région. La problématique de la durabilité des produits de signalisation routière face aux conditions climatiques n’est plus d’actualité. Les matériaux de fabrication de ces panneaux, homologués comme tels, sont conçus pour durer 7, 10 et 12 ans en moyenne, respectivement pour les trois classes ; sous tous les climats, une fois les conditions d’utilisation respectées. Nous conseillons dans ce sens nos clients et leur proposons des produits avec un rapport qualité-prix. A qualité égale, pour un produit importé, nous livrons deux et dans l’immédiat !
Quelles actions menez-vous pour sensibiliser aux bonnes pratiques en matière de signalisation et de respect du code de la route ?
A la racine, l’Etat doit veiller à produire la législation nécessaire qui, somme toute, sera la référence. Dans ce domaine, notre pays est à la traine. Le code de la route, lui-même est méconnu de la plupart des nigériens y compris des détenteurs du permis de conduire. Le message que nous lançons à l’endroit des autorités et aux partenaires du secteur : il est temps d’encourager, de soutenir et d’accompagner les initiatives locales pour produire la richesse, gage d’occupation d’une population en proie aux sirènes du gain facile.
Aujourd’hui, peut-on parler de clients potentiels ?
A l’heure où nous vous répondons, nous font confiance, des entreprises comme MOREY-BTP, AOM-EGBPT, BARKA-BTP, etc., toutes nigériennes Ma-sha-Allah !
Réalisé par Seini Seydou Zakaria(onep)