
Sur un marché de céréales au Niger où ...
Au Niger comme partout ailleurs, la période de soudure est généralement synonyme de difficultés pour les ménages. Cette année, en lieu et place de la hausse des prix, de la rareté des denrées de base et de pression accrue sur le pouvoir d’achat, le pays vit l’une des périodes de soudure les plus agréables et atypiques de ces dernières décennies. En effet, sur plusieurs marchés, les prix des céréales sont restés non seulement stables, mais parfois plus bas qu’en période post-récolte. C’est le cas de la semaine 31 du mercredi 30 juillet au mardi 5 août 2025 où les prix moyens du mil, du sorgho et du maïs ont reculé de 4%, 5% et 2% respectivement. Seul le prix du riz est resté stable par rapport à la semaine passée.
Selon le bulletin hebdomadaire des céréales N°31 du Système d’Information sur les Marchés Agricoles (SIMA), le prix du mil de la semaine du mercredi 30 juillet au mardi 5 août 2025 était à des niveaux exceptionnellement bas, parfois inférieurs à ceux de la période post-récolte. Le prix moyen national du sac de 100 kg recule ainsi de 4%, passant de 28 267 FCFA à 27 135 FCFA. Selon cette source, cette baisse est principalement attribuable à la diminution de la demande sur plusieurs marchés, elle-même provoquée par le début du déstockage des magasins de l’OPVN et la poursuite des ventes par certains commerçants disposant encore de stocks importants. Le prix le plus bas a été observé à Dungass, où le sac de 100 kg est vendu à 18 789 FCFA en raison non seulement d’une offre localement abondante, mais aussi par la proximité de cette localité avec la frontière nigériane, facilitant les approvisionnements et les échanges transfrontaliers qui tirent les prix vers le bas. A l’inverse, à Iferouāne, zone très enclavée, le sac atteint 40 000 FCFA, en raison des difficultés logistiques d’acheminement et de l’éloignement géographique. À Niamey, la capitale, les marchés enregistrent une baisse modérée de 3%. Les prix y oscillent entre 26 000 FCFA et 28 000 FCFA, selon les marchés et les variétés de mil.
Toutefois, ce bulletin de la semaine N°31 montre que le prix moyen national du sac de sorgho (100 kg) reflète une dynamique similaire au mil en affichant un repli notable de 5% dans la semaine, passant de 25 163 FCFA à 23 841 FCFA. Ceci résulte d’une disponibilité suffisante sur les marchés en cette période de déstockage, ne faisant face qu’à une faible demande. Cependant, cette analyse précise que des écarts significatifs sont identifiés entre les différentes zones du pays : un prix bas de 16 000 FCFA le sac de 100 kg à Mainé-Soroa, et un prix plafond de 40 000 FCFA à Agadez pour la même contenance. A Niamey, les marchés suivis affichent une stabilité du prix moyen du sac, vendu entre 23 500 FCFA et 24 000 FCFA selon les marchés. Cette situation reflète un bon niveau d’organisation de l’approvisionnement et une régulation efficace du marché urbain.
Quant au maïs, ce bulletin hebdomadaire des céréales N°31 remarque que les pays voisins, traditionnellement sources d’approvisionnement pour le Niger, poursuivent un important déstockage en prélude à la nouvelle récolte. Cette dynamique régionale, combinée à la bonne disponibilité des produits locaux, impacte favorablement les prix sur les marchés nationaux qui ne cessent de baisser de semaine en semaine. Le prix moyen du sac de 100 kg est passé de 25 493 FCFA précédemment à 24 942 FCFA cette semaine, soit une baisse de 2%. A Niamey la capitale, les marchés suivis affichent un prix moyen en légère hausse de 2% par rapport à la semaine précédente. Les prix oscillent actuellement entre 23.000 FCFA et 25.000 FCFA, en fonction des marchés et de la variété de maïs.

S’agissant du riz, tout comme la semaine précédente, l’analyse de ce bulletin hebdomadaire indique que le prix moyen national du sac de 25 kg importé est resté stable cette semaine, passant légèrement de 12 784 FCFA à 12 733 FCFA. Cette stabilité traduit une maîtrise des circuits d’approvisionnement, rendue possible par un circuit commercial structuré mis en place par les autorités. Cela a permis de sécuriser les flux logistiques, de limiter les perturbations liées aux coûts de transport et de stabiliser les prix au bénéfice des consommateurs. Des écarts de prix notables sont enregistrés à travers le pays : Le prix le plus bas (9 100 FCFA) est relevé à Guillagué, et le niveau le plus élevé (16 000 FCFA) est observé à Iférouane, zone fortement enclavée, où les coûts d’acheminement alourdissent considérablement le prix final. Selon ce bulletin de la semaine du mercredi 30 juillet au mardi 5 août 2025, à Niamey, les marchés affichent une baisse modérée de 1% du prix moyen qui se fixe de manière uniforme à 12 000 FCFA sur l’ensemble des points de vente suivis, témoignant d’un approvisionnement maîtrisé en milieu urbain.
Salima H. Mounkaila
(Source SIMA)