La fabrication de matelas en paille est une activité hautement traditionnelle. Cette activité constitue une assistance pour la population la moins nantie. Les prix varient entre 3.000 FCFA à plus. Cela dépend de la qualité ou de l’ingéniosité de l’artisan dans la fabrication. La période de grande activité de ce métier débute avec la fin de la récolte du riz. C’est un moment où la paille est disponible et accessible. Au cours de cette période les fabricants s’approvisionnent en matière première. Un contact se noue entre les riziculteurs et les fabricants de matelas. Noufou est l’un de ces matelassiers qui achètent la paille en grande quantité. Ceci lui permet de faire le stock. Ce résident de la commune V et ses camarades travaillent en harmonie dans un espace aménagé.
Ce type de matelas bien que ‘’dépassé’’ continu encore d’attirer une certaine clientèle à la fois en rural qu’urbain. Malgré la modernité galopante en ville chacun vit en fonction de ses moyens. Mieux, certains de ces clients achètent en gros tandis que d’autres en détail. Ceux qui achètent en gros emmagasinent pour revendre à des éventuels intéressés. « Cette activité, loin d’être une sinécure contribue cependant à la création d’emplois, à la satisfaction d’une clientèle démunie et surtout à la lutte contre la pauvreté et le chômage. C’est pourquoi, les artisans matelassiers sollicitent un appui des partenaires afin de renforcer leur capacité et surtout pour moderniser significativement ce créneau combien porteur » affirme Massoudou, matelassier à la commune V puis il insiste en précisant que « c’est un prisme de le dire, tous ces pays dits développés sont passés par le même cheminement».
Celui-ci a remarqué que les grands pays industrialisés ont commencé leurs activités de manière artisanale avant de les développer grâce au soutien de leurs autorités et de l’intérêt qu’accorde la population à la consommation et à la fabrication locale. Ce qui explique, d’après lui, que le développement ne se fait pas par un coup de baguette magique mais à travers un processus comme la valorisation et la promotion des produits locaux. C’est pourquoi, il est aussi nécessaire d’encourager cette franche d’artisans pour qu’elle puisse développer ses activités. Un adage ne disait-il pas qu’il n’y a pas de sot métier?
Par Mamane Abdoulaye(Onep)