La scène est digne d’une scène hollywoodienne. Interception de véhicule en plein centre-ville, tir à l’arme automatique sur les pneus du véhicule et braquage. La scène, cette fois réelle, a eu lieu aux environs de 11 heures en plein cœur de Niamey, sur la Place du petit marché, à une cinquantaine de mètres du commissariat spécial du Petit marché.
D’après les témoignages recueillis auprès des riverains, les braqueurs qui sont à bord d’un véhicule noir étaient en embuscade dans les environs, et ils ont attendu pendant plusieurs minutes l’arrivée de leur cible. Il s’agissait d’un véhicule de type Hiace, communément appelé ‘’19 Places’’ qui transporterait, selon certaines indiscrétion un pactole de 600 millions de francs CFA représentant les recettes d’un établissement très connu de Niamey, et que des agents avaient pour charge d’acheminer dans une banque pour y effectuer un dépôt.
Aussitôt, après le passage du véhicule transportant les fonds, les braqueurs l’ont suivi, pour ensuite effectuer une manœuvre dite de ‘’queue de poisson’’, obligeant ainsi le conducteur à freiner, juste en face de la boutique SAHTCO et Rakis.
Alors deux individus descendirent du véhicule noir, dont un portant un fusil AK47 (Kalachnikov) avec lequel il tira d’abord sur les pneus du véhicule et même sur la portière glissante du côté non chauffeur. L’individu à l’arme s’est ensuite mis à tirer en l’air au moment l’autre ouvrait le coffre arrière de la Hiace pour s’emparer du butin. Un des occupants de la Hiace a été blessé ainsi que l’attestent les traces de sang sur les lieux.
Tout autour, ce fut la panique générale, sachant qu’à Niamey les gens ne sont pas habitués aux scènes de braquage. Certains riverains se jetèrent à terre pendant que d’autres couraient dans tous les sens. L’opération s’est déroulée en quelques fractions de secondes. Les braqueurs prirent la voie allant vers le rond-point Justice en passant par l’Hôtel de Ville. Mais arrivés, au niveau de la SONIBANK, ils se sont retrouvés dans un embouteillage. Craignant de se faire coincer et rattraper par les Forces de sécurité, les bandits tirèrent une rafale en l’air pour se frayer un passage. Là aussi, une certaine panique a pris les usagers.
Ce cas de braquage doit interpeller les opérateurs économiques nigériens qui brassent des centaines de millions de francs en espèces sonnantes et trébuchantes dans leurs transactions. De nos jours des solutions, souvent moins coûteuses, sont à la portée de ceux qui veulent sécuriser leurs fonds. Il y a d’abord les sociétés de convoyage de fonds d’une part, et d’autre la digitalisation des opérations. L’environnement social et celui des affaires est en pleine mutation et les opérateurs économiques doivent s’y adapter pour éviter des situations pareilles.
Cette mutation s’impose aussi aux forces de sécurité. En effet, il est, pour les profanes, totalement surréaliste qu’un tel acte puisse se passer, a-t-on envie de dire, presque au nez et à la barbe des policiers, le braquage s’étant déroulé à quelques encablures d’un Commissariat.
Siradji Sanda(onep)