L’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS), vient de démanteler des grands réseaux de trafic international de drogue à haut risque. Les trafiquants arrêtés ainsi que les produits saisis ont été présentés hier à la presse en présence du procureur de la République, Mamane Sayyabou Issa.
L’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS), vient de démanteler des grands réseaux de trafic international de drogue à haut risque. Les trafiquants arrêtés ainsi que les produits saisis ont été présentés hier à la presse en présence du procureur de la République, Mmamae Sayyabou Issa.
Il s’agit d’un groupe de neuf (9) individus parmi lesquels une fille et un mineur, tous de nationalités étrangères interpellés dans la nuit du 4 juillet 2020 aux quartiers Balafon et Aéroport de Niamey pour trafic international de Cocaïnes, d’héroïne et de crack qui est un dérivé de la Cocaïne. Ces trafiquants ont comme activité principale la vente de pièces détachées automobiles. En effet explique le Commissaire Principal de Police, Mountari Abou, directeur du service central de l’information, de relation et des sports, porte-parole de la Police Nationale, depuis plusieurs jours, un dispositif de surveillance et d’infiltration a permis de suivre les mouvements des intéressés (dont deux sont déjà connus et activement recherchés par l’OCRTIS).
Ce travail d’investigation a permis de saisir plusieurs quantités de drogues et des produits de synthèse ainsi que du matériel servant à l’usage et à la fabrication de crack, mettant ainsi en évidence l’existence d’un laboratoire artisanal de fabrication de ce produit illicite (le crack). Ainsi, au cours des perquisitions 115 grammes d’héroïne, 48 grammes de cocaïne, 50 grammes de crack, 270 grammes de bicarbonate de sodium, une balance, une pipe à consommation de crack, un véhicule, des actes de session, des chéquiers et plusieurs documents ont été saisis. Cette saisie, a indiqué le porte-parole de la Police Nationale Mountari Abou, porte à trois (3) le nombre de laboratoires clandestins de fabrication de crack démantelés par l’OCRTIS dans la ville de Niamey depuis 2018. Dans cette affaire comme dans les précédentes,
précise-t-il, toutes les personnes interpellées proviennent d’un même pays et appartiennent à un même groupe ethnique.
Pour le second réseau, c’est un groupe de sept (7) personnes de nationalité nigérienne, interpellées à Zinder et à Niamey pour trafic international de méthamphétamine. Selon le porte-parole de la Police Nationale, l’affaire a commencé à Zinder où les agents de l’OCRTIS ont, sur informations, infiltré un réseau de vente et de consommation de crack. Ainsi, les agents dudit Office ont procédé à l’interpellation, le 3 juillet 2020 dans une auberge située au quartier «jeune cadre» de la ville de Zinder, d’un individu ayant quitté Niamey 48 heures plus tôt ainsi que son complice. Ce qui a permis aux agents en charge de l’affaire de saisir 1,375 kg de méthamphétamine conditionnée dans des paquets de lait pour échapper au contrôle sécuritaire durant son transport à Zinder. Trois complices ont par la suite été interpellés le même jour dans la ville de Zinder. Deux véhicules ont également été saisis. «Très vite, les investigations révèlent que l’affaire a des ramifications en Europe et dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest. C’est ainsi qu’un des cerveaux actifs du réseau résidant à Niamey et ses complices ont été interpellés le 4 juillet 2020», a fait savoir le commissaire principal de police Mountari Abou. La valeur marchande de la drogue saisie sur ce réseau est, d’après le porte-parole de la Police Nationale, estimée à plus de 91 millionsde FCFA, soit un peu moins de 139.000 Euros à l’achat, qui pourrait être quadrupler si le produit est revendu en dehors du Niger, au Maghreb ou en Europe.
Le Procureur de la République appelle la population à plus de vigilance et de collaboration avec l’OCRTIS et les autres FDS
Présent à cette occasion, le Procureur de la République, M. Mamane Sayyabou Issa a encouragé l’OCRTIS et lui a apporté tout le soutien du parquet, car a-t-il dit la lutte contre la drogue impacte obligatoirement sur la lutte contre tous les crimes. «La plupart des grands crimes que nous connaissons dans nos sociétés ont toujours un lien avec la drogue parce que la dépendance vis-à-vis de ce produit pousse les gens à commettre même d’autres crimes pour pouvoir trouver l’argent pour la consommer quand on sait qu’il y a une catégorie de drogue dont le kilogramme coûte 70.000 FCFA», a expliqué le procureur de la République. La particularité est que ces derniers temps il y a une nouvelle catégorie de consommateurs des drogues. Il s’agit selon le procureur de la République des enfants issues des familles assez aisées, des personnalités connues de notre pays compte tenu du coût de cette drogue.
«Cette lutte doit se mener sans relâche, sans faiblesse sinon notre société est en cours de perdition alors que des enfants pour lesquels des parents ont investi des millions pour leur éducation se retrouvent consommateurs de drogue au lieu des diplômés», a déploré M. Mamane Sayyabou Issa. Face à l’émergence de nouvelles drogues comme le crack, la méthamphétamine et l’héroïne afghane qui ont une forte capacité d’addiction et par rapport auxquelles les jeunes nigériens de deux sexes deviennent de plus en plus accrocs, le Procureur de la République a appelé la population à collaborer avec l’OCRTIS afin de dénoncer tout comportement suspect et de ne pas avoir des sentiments pour dénoncer toute personne impliquée, quel que soit le lien.
Aïchatou Hamma Wakasso(onep)