«Pas de peine, pas de gain », a-t-on coutume de dire ; micros, cameras, appareils photos, stylos et blocs notes, ce sont là quelques outils de travail que les femmes ayant fait le choix d’informer les autres utilisent pour montrer à la face du monde ou écrire ce qui se passe et dont elles sont les témoins privilégiées. Ici, on fait allusion à toutes ces femmes journalistes qui travaillent de façon impressionnante et passionnée par ce qu’elles font pour assurer la couverture de cette 3ème rencontre Panafricaine qui s’est déroulée du 6 au 7 mars dernier au Maroc. Ce qui importe pour elles à ce forum, c’est l’information. Et chacune d’elles cherche à acquérir le maximum d’informations pour faire le travail pour lequel elle s’est déplacée. Au cours de ce rassemblement organisé par elles-mêmes et pour elles-mêmes, ces femmes des médias s’étaient apprêtées à l’exercice chaque jour pour donner le meilleur d’elles-mêmes afin de répondre aux attentes de leurs lecteurs et téléspectateurs. Jadis speakerine et miss météo, la femme journaliste est de nos jours présentatrice et rédactrice au sein des journaux. A force de s’investir davantage, elles arrivent harmonieusement à faire l’essentiel, informer, éduquer et distraire à la grande et pleine satisfaction. Témoignages.
Eyang Beyenne Frédérique, directrice de publication de OtitiwInners Magazine : « Cette rencontre offre l’agréable opportunité de rappeler combien la presse, les médias et les journalistes sont utiles pour l’éveil des consciences de chacun d’une part et d’autre part pour l’enracinement de la démocratie dans nos sociétés résolument attachées à l’Etat de droit. Le thème choisi cette année est du reste amplement évocateur de la mission et du rôle combien important, que les femmes des médias jouent dans la lutte contre les changements climatiques dont les effets néfastes sont déjà ressentis par les populations de nos pays respectifs. Il est donc normal de rendre un hommage mérité, à tous ces hommes et femmes des médias qui, parfois au péril de leur vie, cherchent, traitent et diffusent les informations permettant ainsi au monde entier de connaître les événements tels qu’ils se déroulent à travers les cinq (5) Continents. Les prestations quotidiennes des femmes journalistes sont importantes pour contribuer à ce changement en faveur de la promotion et la protection des droits des femmes et surtout leur implication dans le processus de prise des décisions engageant la vie de la Nation ».
Bouli Adamou Idé, journaliste, présentatrice à la Radio et Télévison Bonferey du Niger : « les devoirs des hommes des médias sont de provoquer la prise de conscience des populations à travers des messages qui véhiculent la bonne image de la femme qui n’est plus cette femme qui naguère, était placée au second rang ; de produire et de véhiculer des messages incitant les populations à adopter des comportements pour la culture de la non-discrimination des femmes et des filles et aussi de lutter contre les stéréotypes. Tenues à l’écart d’un niveau élevé de pouvoir par rapport aux hommes, les femmes doivent souvent et injustement faire face aux défis de prouver leur capacité et leur performance en leadership en comparaison au sexe opposé. Les femmes sont présentes dans les rédactions mais elles doivent s’imposer en traitant toutes sortes de questions au même niveau que les hommes. Contrairement à ce que certains pensent, les femmes sont là mais il leur faut plus d’efforts ».
Aminata Pilimini Diallo, journaliste, fondatrice du site guinéen www.actu-elles.info :
« Nous pensons que dans le journalisme, comme dans tout autre domaine, en ce 21 ème siècle, la femme a son mot à dire. La femme a sa place et son importance, elles sont des reporters, des grandes animatrices, des patronnes des medias et des Cheffes de Desk. Elles contribuent au bon fonctionnement des medias un peu partout dans le monde.Même si dans certains pays comme la Guinée, il y’a du chemin à faire pour que les jeunes femmes soient un peu plus audacieuses et atteignent le nombre d’hommes actifs. Nous avons des Directrices de Publication, des rédactrices en Chef, des secrétaires de rédaction, des patronnes de medias en ligne et des Directrices de radios. Elles sont nombreuses les femmes reporters communément appelés « reporters boying ». Et de façon générale, elles sont seulement mises en avant comme victimes ou témoins des évènements les plus souvent douloureux (prostitution, viol, guerre, pauvreté).Selon des études menées par plusieurs experts, la place des femmes dans les différentes hiérarchies du champ médiatique est peu satisfaisante. On essaie d’aller lentement mais sûrement.
Mame Diarra Diop, coordinatrice, productrice Radio Mikado FM, radio de l’ONU au Mali : « Les femmes s’affirment de plus en plus dans les médias, elles occupent des postes de responsabilité ; pour être à l’avant-garde des idées. Elles se spécialisent dans plusieurs domaines, elles osent prendre la parole en public. Ne plus être dans les sujets de femme, pour cela, il faut être outillé et maitriser le domaine, connaitre ces spécialités. Il faut que les femmes veillent également au cours des prochaines années, à ce que prévale l’égalité du genre dans la presse, par une présence plus juste des femmes au niveau des médias ; une présence à la hauteur de leur compétence désormais avérée et de leur poids démographique qui est incontestable dans nos sociétés. Il faut Inverser la tendance en citant davantage les femmes. Si on analyse la visibilité des femmes parmi les invités à la radio, des interviewées dans les articles de presse et sur les plateaux de télévision, on s’éloigne de plus en plus de cette réalité. Les reporters, les commentataires et les experts sont essentiellement masculins en attestent les programmes, les émissions distillées çà et là par nos médias. Toutefois, la volonté de certaines organisations professionnelles des médias et des partenaires financiers et techniques de « rendre visible l’invisible »est en passe de se concrétiser même si cela est timide.
Ariane Da Silva, journaliste, présentatrice et reporter à l’Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin (ORTB), membre du comité permanent des Panafricaines : « A travers les messages relayés quotidiennement, il appartient aux journalistes d’encourager et de soutenir la participation des femmes dans tout le processus de développement et de l’accès équitable à ces dernières aux ressources nationales. Il est de notre responsabilité d’informer et de sensibiliser sur plusieurs aspects du moment notamment les changements climatiques dont il est question ici au cours de cette rencontre.Plus de femmes responsables engendrent plus de mesures concrètes en faveur d’une égalité de traitement et de représentation au sein des rédactions. Ces femmes, je précise bien qui ont des postes de responsabilité ont réussi grâce à leur capacité personnelle et leur performance professionnelle et surtout grâce au soutien de l’entreprise qui souvent favorise le déroulement normal des carrières sans considération des sexes »
Achta Abakar, journaliste présentatrice à la télévision nationale du Tchad :
« Les femmes journalistes se battent de plus en plus pour faire entendre leur voix au sein des rédactions, et c’est une bonne chose, elles se spécialisent souvent même dans des domaines qui étaient souvent abordés par des hommes. On les voit émerger en sport, en politique, en économie, en culture etc. Au Tchad, la femme journaliste n’a rien à envier à ses confrères. On les voit à des postes de responsabilité de quoi les motiver pour s’adonner véritablement à ce métier. Ce que nous devons savoir quand une femme décide, c’est irréversible et surtout quand c’est dans l’adversité ».
Par Aïssa Abdoulaye Alfary, Envoyée Spéciale(onep)