La Représentante spéciale, du Secrétaire Général des Nations Unies, chargée de la question de la violence contre les enfants, Dr Najat Maalla, a bouclé le 20 novembre 2021, une visite de travail de 7 jours au Niger. Ayant pris part, notamment, au 3ème Sommet des jeunes filles africaines à Niamey, Dr Najat s’est aussi rendue à Maradi où elle a rencontré diverses couches sociales et visité l’école primaire de l’AFN, là où une trentaine d’enfants de la maternelle ont péri dans un incendie de leur classe en paillotte, le 8 novembre dernier. La Représentante spéciale des Nations Unies a fait le bilan de son séjour au Niger lors d’une conférence de presse.
Ce sommet de Niamey, selon Dr Najat Maalla, met l’accent sur l’élimination des pratiques néfastes les plus courantes en Afrique, dont la mutilation génitale féminine, le mariage précoce, le déni d’accès à l’éducation, aux soins en matière de santé de la reproduction et le bandage des seins. Dr Najat Maalla a rappelé que, selon une étude sur le mariage précoce des jeunes filles publiée par Unicef en 2020, quelque 650 millions de filles et de femmes à travers le monde, ont été mariées avant d’avoir atteint l’âge adulte. De plus, selon elle, au moins 200 millions de filles et de femmes ont été victimes de mutilations génitales et cela dans plus de 30 pays et sur 3 continents.
Evoquant le cas du Niger, elle a noté que le pays a promulgué d’importantes lois et a développé des politiques et des stratégies qui visent à lutter contre la violence sexiste et à promouvoir l’égalité des sexes, mais que des lois coutumières, religieuses et nationales entraînent des ambiguïtés pour les titulaires de droits et les détenteurs d’obligations. Poursuivant dans la même lancée sur les violences faites aux femmes et aux jeunes filles, Dr Najat a précisé que dans le monde plus de 30 millions des filles en sont victimes. Pour lutter contre ces violences, elle a évoqué cinq messages clés. «Mettre fin aux pratiques néfastes est une urgence ; mettre fin aux pratiques préjudiciables est possible ; mettre fin aux pratiques néfastes c’est un investissement continue ; mettre fin aux pratiques néfastes, ne fait pas attendre ; les enfants et les filles sont un secteur puissant de développement ». Elle a relevé que dans les pays du Sahel et en Afrique, environ 20 millions des filles soit 7 filles sur 10 sont victimes de mariages précoces. Selon elle, plusieurs facteurs dont la pauvreté, l’insécurité sont à la base de cette situation aux multiples conséquences.
La Représentante Spéciale a salué le Président de la République et son programme de gouvernance volet éducation. «Mettre fin à ces pratiques préjudiciables aux filles et aux garçons est une urgence. Investir dans les enfants en Afrique ne peut attendre, car les enfants ne sont pas seulement l’avenir, ils sont le présent», a-t-elle souligné. Dr Najat a ajouté que les Nations Unies appuient le gouvernement du Niger dans la mise en place d’une plateforme multisectorielle en vue de fournir un appui technique efficace et une utilisation rationnelle des ressources humaines et financières, mais aussi pour assurer une complémentarité des actions, et cela afin de renforcer les systèmes d’information sur la protection de l’enfance et la gestion des cas. Dr Najat a énuméré les multiples défis auxquels les jeunes nigériens font face malgré les efforts des autorités nationales, en leur faveur. Elle a ensuite exprimé la nécessité d’accélérer la lutte contre les violences à l’égard des femmes et des jeunes filles et invité les différents acteurs, les partenaires au développement à accorder une attention particulière à la scolarisation de la jeune fille.
Quant à Mme Louise Aubin, representante du PNUD, elle a déclaré que :«pour que chaque personne compte, aucun enfant ne doit être laissé pour compte. Nous continuons la lutte contre les violences car, la violence à l’égard des enfants est un obstacle à leur épanouissement et à la réalisation de leurs droits fondamentaux».
Mahamadou Diallo(onep)