L’ONG Catholic Relief Services, en collaboration avec la fondation Thomson Reuters, a organisé du 10 au 11 septembre, une session de formation sur le changement climatique au profit d’une vingtaine de journalistes nigériens. A travers cette formation de deux jours, Catholic Relief Services entend outiller les journalistes sur un certain nombre de concepts récurrents dans les sujets touchant le changement climatique comme la résilience, l’adaptation aux extrêmes climatiques, le réchauffement climatique, la variabilité climatique, etc.
La question du changement climatique est un sujet d’actualité à l’échelle mondiale. Mais c’est surtout l’Afrique qui est le plus touché par les effets du phénomène alors même que le continent africain est le moins pollueur. D’où la nécessité pour les pays africains en général et ceux de la région du Sahel d’agir relativement au changement climatique. En ouvrant les travaux de cet atelier, le Conseiller Technique du ministre de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable a précisé que le Niger subit les effets néfastes des changements et variabilités climatiques dont les manifestations les plus visibles sont les sécheresses récurrentes, la dégradation des ressources naturelles, la recrudescence des phénomènes extrêmes, la baisse des écoulements du fleuve Niger, son ensablement, la persistance des maladies climato sensibles, l’accentuation du phénomène des migrations, du terrorisme et du crime organisé pour ne citer que ceux-là.
Ces transformations environnementales, a dit le Colonel Souley Aboubacar, affectent directement ou indirectement les processus de production agricole de notre pays dont 85% de sa population est du secteur rural. Mieux, de nombreuses études au Niger ont clairement établi une importante variabilité interannuelle et intraannuelle de la pluviométrie se manifestant par une tendance à l’aridification de l’ensemble des zones agro-écologiques du pays. A titre d’exemple, Niamey qui, sur la période 1951- 1980, était dans la zone soudanienne, se trouve en zone sahélienne durant la période 1968-1993, a fait remarquer le Conseiller Technique du ministre de l’Environnement.
En outre, ces modifications de la pluviosité concernent aussi sa structure et sa nature : la fréquence des jours de pluie diminue, le maximum décadaire est plus précoce sur fin Juillet début Août au lieu de mi à fin Août, les orages brefs et torrentiels se généralisent au détriment des averses longues et peu intenses. A ceux-ci s’ajoute une variation des caractéristiques de la saison agricole comme le début, la fin et la longueur de la saison des pluies. Le Colonel Souley Aboubacar devait relever que sur les 50 dernières années, le Niger a enregistré en moyenne des déficits céréaliers une année sur deux. Face à ces phénomènes récurrents, les autorités nigériennes se sont données comme priorité de renforcer la résilience des Nigériens face aux effets des changements climatiques et à la pression démographique.
Dans cette optique, le gouvernement a mis en œuvre des politiques, stratégies et programmes de développement économique et social cohérents au nombre lesquels on peut citer la Stratégie de Développement Durable et de Croissance Inclusive SDDCI -Niger-2035 ; le Plan de Développement Economique et Social (PDES 2017-2021) ; le Cadre Stratégique de Gestion Durable des Terres (GDT, 2015-2029) ; la Contribution Déterminée au niveau National (CDN, 2016-2030) ; la Politique Nationale en matière d’Environnement et de Développement Durable ; l’Initiative 3N etc. Mais les seuls efforts du Niger ne suffisent pas. Pour juguler les effets du changement et de la variabilité climatiques, il y a nécessité de mettre en place une large coopération internationale et régionale. Les structures régionales créées à cet effet doivent collaborer afin que les résultats soient à la hauteur des attentes des communautés.
Sur le plan opérationnel, l’Etat du Niger est appuyé par ses partenaires techniques et financiers, ainsi par une panoplie d’organisations non gouvernementales parmi lesquelles figure Catholic Relief Services. Pour le Représentant résident de CRS, M. Ali Abdoulaye, cette session de formation des journalistes nigériens vient à point nommé. « Aujourd’hui, on ne peut rien faire de sérieux sans l’information, mais la vraie information. C’est cette dernière que nous recherchons à travers cette formation de renforcement de capacités pour que vous soyez en mesure de pouvoir livrer la vraie information qui peut permettre à un certain nombre de décideurs d’agir », a conclu M. Ali Abdoulaye.
Hassane Daouda (onep)