Cette année, la vie à Niamey est devenue difficile aussi bien pour les personnes bien portantes que pour les personnes malades. Cette situation plus ou moins déplaisante est liée à la chaleur caniculaire et aux coups de vents violents enregistrés ces derniers temps. Ainsi, certaines personnes sont plus vulnérables en raison de leurs conditions de vie ou de leur état de santé. Ces conditions climatiques peuvent accentuer certaines maladies chroniques, notamment la maladie de Parkinson, les maladies cardiovasculaires, les suites d’un AVC, l’asthme, le diabète, l’obésité de l’adulte et la dénutrition.
Selon les explications de Boubacar THIOMBIANO, Dr en Soins infirmiers et Pédagogue des Sciences de la Santé, les mois de mars, avril et mai sont considérés comme les mois les plus chauds de l’année avec des températures oscillant entre 40 et 45°C en Afrique et plus précisément au Niger. Cette hausse de température est souvent accompagnée de vents chauds au niveau des pays situés sur la bande équatoriale et qui sont souvent chargés de particules de poussières dans lesquelles on peut trouver des bactéries telles que le méningocoque, et le pneumocoque, responsables de certaines maladies infectieuses et contagieuses. La chaleur, a-t-il dit, résulte d’un mécanisme naturel de notre écosystème solaire. Elle est émise directement par rayonnement tantôt moins ressentie, tantôt accablante par une élévation de la température.
La canicule n’est pas permanente, mais non dénuée aussi de conséquences sur l’organisme et les êtres vivants, les plantes et l’environnement. « Les hautes températures observées ces dernières années engendrent des modifications à l’intérieur de notre organisme rendant vulnérables les personnes âgées, les enfants, les femmes enceintes et les patients souffrant de certaines pathologies. Les premières mesures à observer, en plus du mécanisme intrinsèque d’autorégulation de la température corporelle de l’organisme, est l’observance de mesures de protection en évitant de s’exposer longuement aux rayonnements et sources de chaleur, non seulement par le port d’habits adapté (coton) mais aussi par une réhydratation hydrique suffisante », a expliqué le médecin.
Cette canicule est le plus souvent accompagnée par des coups de chaleur violents qui sont la sensation brusque de malaises qui surviennent, tantôt lors d’une exposition d’un milieu moins chaud vers un milieu très chaud où la température ambiante est très élevée. « Ces malaises se manifestent par une forte sensation de soif, des céphalées, des crampes musculaires, et souvent des vertiges. Si la prise en charge est retardée, il peut apparaitre un trouble hémodynamique avec une asthénie accompagnée de nausées et ou de vomissement. La complication la plus grave va de la simple déshydratation au trouble de la conscience qui annonce un état de choc plus tard », a mentionné le docteur.
Le mécanisme physiopathologique du coup de chaleur, a-t-il poursuivi, repose sur le déclenchement de la thermorégulation au niveau de l’hypothalamus et des thermorécepteurs afin que l’organisme maintienne la température interne dans les limites de la normale. Le coup de chaleur perturbe quelques fois ce mécanisme physiologique par une transpiration excessive, une variation de la fréquence cardiaque, du pouls, de la température corporelle et de la fréquence respiratoire. Ces perturbations sont consécutives à un déséquilibre hydroélectrolytique et énergétique et constituent une urgence qui nécessite une prise en charge immédiate.
« La chaleur affecte la capacité du corps de réguler sa température interne par la défaillance des glandes sudoripares, une anurie et bien d’autres symptômes. La conséquence dramatique est la déshydratation sévère avec une sensation de soif intense avec un taux de létalité élevé. La longue exposition au rayonnement solaire ou dans un milieu clos pendant les hautes chaleurs, et le stress, sont aussi des facteurs de risque importants associés à l’âge et à l’existence de certaines pathologies telles que les cardiopathies, les troubles gastriques, les insuffisances rénales, les hépatites, les dermatites, etc. », a-t-il expliqué.
La réhydratation hydrique est, selon le médecin, la meilleure stratégie associée à une faible et courte exposition au rayonnement solaire, le port de vêtements adaptés et la consommation de fruits et légumes est souhaitable. « Dans nos pratiques quotidiennes, il n’est pas rare de voir les personnes boire de l’eau régulièrement, même si la sensation d’être déshydratée existe, humecter le visage, utiliser un éventail, prendre une douche et porter un large chapeau sur la tête », a-t-il conclu.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)