«Le rôle des médias dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest : entre contraintes sécuritaires et devoirs professionnels ». Tel est le thème du forum international sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme dans la zone Uemoa et du G5 Sahel organisé à l’initiative du Groupement des Editeurs de Presse Publique de l’Afrique de l’Ouest (GEPPAO), qui a ouvert ses travaux, hier à l’Hôtel Laïco, de Ouagadougou, au Burkina Faso, sous le patronage du Président du Faso, également Président en exercice du G5 Sahel, SE. Roch Marc Christian Kaboré.
Dans son discours à la cérémonie officielle d’ouverture du forum, le Président du Faso, également Président en exercice du G5 Sahel, SE. Roch Marc Christian Kaboré, a salué cette initiative du GEPPAO qui engage résolument les médias dans la lutte contre le terrorisme, qui est un affront aux valeurs communes inscrites dans la Charte des Nations Unies et dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et du Citoyen. « Dans cette entreprise, les médias ont une importante partition à jouer. Outils de sensibilisation, de formation et de conscientisation, les médias véhiculent au quotidien nos valeurs et nos espoirs. Les hommes et les femmes de médias, publics ou privés, doivent se convaincre des exigences de la communication de crise et en faire leur crédo », a indiqué le Président du Faso.
Faisant remarquer que le terrorisme moderne, par ses attaques violentes et spectaculaires, agit de manière à attirer autant que possible l’attention du monde, le Président du Faso, a dit que cela intervient hélas, dans un contexte de profonde crise du paysage médiatique traditionnel, où les médias émergents élargissent le cercle de la parole et offrent plus de liberté à l’utilisateur, qui est en même temps un générateur de contenus. « Cette décentralisation dans la production de contenus médiatiques profite également aux mouvements terroristes. Face à cette donne, il devient plus que jamais nécessaire que les médias traditionnels redoublent d’efforts pour relever les défis de la crédibilité, du professionnalisme et de la responsabilité. Le travail d’information de nos populations doit aller dans le sens de la positivité de l’action pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale et de notre vivre-ensemble», a souligné SE. Roch Marc Christian Kaboré.
Auparavant, le Président du GEPPAO, M. Venance Konan, après s’être réjoui de l’importance de la présence massive et assez représentative des participants, a tenu à adresser ses vifs et sincères remerciements à l’endroit du Président du Faso, dont le soutien moral et matériel a permis la tenue de ce forum. Il a également exprimé la reconnaissance du GEPPAO au Président ivoirien, SE. Alassane Ouattara, qui a également apporté son précieux concours pour la matérialisation de la création du GEPPAO, une organisation portée sur les fonts baptismaux en décembre 2014 à Abidjan, par des Directeurs de presse publique de l’espace Uemoa.
Parlant de l’objet principal du Forum qui est la question de la sécurité au sein de notre sous-région, M. Venance Konan a déploré le déchaînement de violences terroristes visant à répandre volontairement la terreur et l’effroi, a martelé que ‘’nous refusons de nous laisser intimider par cette hydre terroriste’’. Le message des médias de la sous-région, comme l’a dit le président du GEPPAO est clair et très ferme : « Nous sommes à Ouagadougou ce matin pour dire à ces bandes terroristes qu’elles ont déjà perdu car nous, hommes et femmes de médias, hommes et femmes de bonne volonté tout court, ne nous laisserons pas arracher notre liberté d’expression et de presse si chèrement acquises».
Pour sa part, le représentant du Président de la Commission de l’Uemoa, a estimé que ce forum, en plus du fait qu’il témoigne de la place stratégique des médias dans la lutte contre l’insécurité et le terrorisme, représente une opportunité pour les pays du Sahel pour se rapprocher afin de trouver des solutions à la crise sécuritaire qui perdure depuis plusieurs années.
Aussitôt à l’entame des travaux en panel, les participants ont effectué un saut dans le vif du sujet avec, en levée de rideau, la communication très remarquable de notre compatriote Aïchatou Mindaoudou, qui a donné le ton à des échanges fort enrichissants. C’est ainsi que tout au long de la journée d’hier, les participants ont cogité sur plusieurs questions et problématiques, dont entre autres, comment assurer la couverture médiatique des actes terroristes sans faire le jeu de ceux qui sèment la peur ? Comment exercer sa liberté d’information sur le terrorisme sans entraver le travail des services d’intervention et dans le respect des victimes? Quels sont les défis pour les journalistes? Quelle collaboration entre les journalistes et les autorités?, etc.
Assane Soumana, envoyé spécial (onep)