Comme de coutume chaque année pendant les vacances à Niamey, beaucoup de jeunes se consacrent aux études coraniques. C’est le cas au quartier Dar es Salam de Niamey où de nombreux jeunes garçons et filles refusent de rester catégoriquement à la maison et décident de consacrer une partie de leur temps à l’école coranique communément, appelé ‘’Makaranta’’. Ils sont de ce fait encadrés par le sage, fidèle musulman El hadj Jibril appelé communément ‘’Ousataz’’ ‘’ou Malam’’, dans leur quête du savoir.
Regroupés en un demi-cercle, les femmes portes de hijab, le voile islamique tandis que les hommes en boubou, les fidèles apprenant (es) musulmans occupent la deuxième grande mosquée de Dar es Salam non loin de la clinique Nomma pour l’apprentissage coranique. Les têtes baissées sur le Livre Saint, les apprenants récitent à haute et intelligible voix les sourates du Saint Coran sous l’encadrement d’El hadj Jibril. Selon le maître, directeur et prédicateur de la makaranta ‘’Mai satara din Al Islam’’ de Dar es Salam, la Makaranta tourne à plein régime pendant les grandes vacances car la majorité des apprenants sont libres et peuvent venir étudier. « En général, c’est pendant les grandes vacances que les parents essayent d’occuper les enfants par l’enseignement coranique. Mais notre makaranta fonctionne pendant toute l’année », ajoute-t-il.
El hadj Jibril souligne l’importance de l’étude coranique dans la vie d’un musulman tout en rappelant qu’il est obligatoire pour tout musulman selon les normes islamiques d’avoir le b.a.-ba de la religion islamique. « C’est une très bonne chose parce qu’après avoir étudié à l’école des blancs pendant neuf mois, tout parent musulman soucieux de l’éducation islamique de son enfant, doit l’inscrire dans une makaranta pour qu’il puisse étudier le Coran. La makaranta est d’autant plus importante dans la vie d’un musulman qu’il a l’obligation d’apprendre les préceptes de l’Islam et les sourates du Coran. Ce faisant, les enfants, les parents s’impliquent pour donner leur contribution à la transmission du Coran de génération en génération », a-t-il rappelé.
« La transmission coranique est presque la même chose que tous les autres enseignements, mais le Coran lui, sa particularité, c’est que c’est un livre saint ; c’est la parole d’Allah. Donc ce qui le différencie des autres enseignements c’est son aspect simple pour les enfants et pour les adultes », ajoute-t-il. Evoquant la méthodologie de son enseignement, El hadj Jibril indique qu’elle est simple. « Nous faisons l’apprentissage de façon méthodique. C’est à dire de la manière dont nous a enseigné notre religion et en fonction des tranches d’âges. Nous avons les enfants, les petits, les moyens et les adultes. Ils viennent à la makaranta cinq jours sur sept, précisement le samedi, dimanche, lundi, mardi et mercredi. Les congés ou weekend de la makaranta c’est le jeudi et vendredi dans notre contexte islamique », explique le marabout. L’inscription se fait à 5000 FCFA par enfant et à la fin de chaque mois il y a une cotisation que le parent devrait payer à hauteur de 2000 FCFA. El hadj Jibril lance un appel au niveau des autorités pour qu’elles donnent plus d’importance à la Makaranta car elle contribue à l’éducation des enfants dans un pays, à la stabilité et à la promotion de la paix surtout en cette période de crise dans notre pays.
Mamoudou illiassou (stagiaire)