
Ibrahim Oumarou
Pour prendre leur destin en main, les jeunes nigériens diplômés ou non, salariés ou non, se lancent dans l’entreprenariat. Partant de rien, ils se sont créé leurs ‘’petites entreprises’’ et sont devenus des pourvoyeurs d’emplois. Parmi ces jeunes entreprenants ambitieux, figure le sieur Ibrahim Oumarou, âgé d’une trentaine d’années. Marié et père de 3 enfants, le jeune Ibrahim affirme qu’il a créé son atelier de couture pour lutter contre le chômage et contribuer au développement du pays.
Son atelier situé au quartier recasement dans le parage de la rue Niamey Nyala, Ibrahim Oumarou s’est dévoué pendant plus de 20 ans, dans la couture particulièrement la confection d’habits pour hommes. Actuellement propriétaire d’un atelier de couture spécialisé dans le monde du ‘’design’’, le jeune Ibrahim dit avoir amorcé le métier, dès le bas âge. «J’ai abandonné l’école en classe de CM2, l’apprentissage scolaire était difficile pour moi, et face à cela, mon père m’a proposé d’essayer un métier qui me permettra plus tard de subvenir à mes besoin et fonder une famille. La première des choses qui m’est venue en tête est la couture, je me suis focalisé là-dessus et aujourd’hui grâce à Dieu, j’ai pu créer mon propre atelier de couture», a-t-il dit.
Ibrahim Oumarou travaille avec quelques jeunes ouvriers et apprentis. «J’ai au total quatre (4) machines à coudre dont les deux sont à la disposition de mes deux ouvriers, l’autre pour mon apprenti et la dernière je l’utilise moi-même», a-t-il expliqué. Il a énuméré ses plus-values cumulées pendant ses 20 ans de travail. «Pendant plus 20 ans de travail, je rends grâce à Allah parce que j’en ai tiré le maximum de profit. Hormis les bénéfices matériels acquis, ce métier m’a permis d’avoir le titre de mari et de papa car, c’est grâce à ce métier que je me suis marié. Aujourd’hui j’ai 3 magnifiques enfants. Je ne peux rien espérer de mieux» a-t-il déclaré.
Plus les années passent, plus Ibrahim Oumarou gagne en expériences et talents et cela lui donne la force d’en faire davantage pour faire grandir son entreprise. Il met à la disposition de sa clientèle une gamme d’article divers à travers la vente : des tissus, des manchettes, des chaussures, des bonnets pour homme, des parfums, des pantalons, des chemises et plein d’autres articles pour le grand plaisir des clients. «J’ai commencé à confectionner des prêts-à- porter et vraiment les clients saluent l’initiative, car selon eux ça leur permet d’économiser leur temps et peuvent dorénavant se passer de la longue attente et les disputes inutiles avec les tailleurs.», a-t-il fait savoir.
Le jeune Ibrahim déplore cependant l’insouciance d’une partie des jeunes, leur réticence et leur manque de patience dans l’apprentissage. «Apprendre un métier et travailler pour soi-même est plus profitable que de travailler pour le compte d’une tierce personne», a-t-il estimé. Pour lui, les jeunes doivent prendre conscience que rien ne s’obtient sans rien car, dit-il, «ils regorgent d’idées, du potentiel, de l’énergie et de créativité pour s’auto-développer, s’auto-employer et contribuer ainsi au développement du pays». Et à l’endroit des organisations qui œuvrent dans la formation des jeunes et le développement de l’entreprenariat, Ibrahim leur demande d’accompagner davantage les jeunes entrepreneurs.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)