Il y a quelques années, de nombreuses familles ont vécu, en silence, ce drame : le décès d’une femme à l’occasion d’un accouchement. En effet, nous avons tous été affectés à des degrés différents, par le décès d’une mère, d’une sœur, d’une épouse, d’une amie, d’une voisine des suites d’enfantements.
Fort heureusement, le Niger a trouvé le chemin et le bout du tunnel est perceptible. En effet, le 6 juin dernier, l’ONG américaine Health Development International (HDI) a décerné au Président Mohamed Bazoum, le Trophée de Leadership pour son engagement et ses efforts dans la mise en œuvre de l’Initiative nationale de réduction de la mortalité maternelle par hémorragie post-partum.
Cette initiative qui a adopté l’administration d’une thérapie au misoprostol, un produit qui, selon les techniciens, permet d’arrêter les hémorragies, et utilisé auparavant dans la prise en charge des femmes atteintes de fistules. Cette expérience s’est avérée concluante car, en 2 ans, cette initiative a permis de réduire de 50 % le nombre de décès maternels à la suite des accouchements selon les statistiques du Ministère de la Santé publique. Et en 5 ans, le nombre de décès maternel a été réduit de 70%.
C’est une très bonne nouvelle qui doit réjouir tous les citoyens, non pas pour la distinction faite au Chef de l’Etat, mais parce que c’est un problème très sérieux et connu dans le pays qui a trouvé un début de solution et une voie très prometteuse pour sa prise en charge.
Il reste à répliquer cette initiative et d’en maintenir la dynamique pour qu’à un horizon très proche, notre pays puisse réduire significativement ces tristes statistiques sur la mortalité maternelle.
Et pour cela, la tâche n’incombe pas uniquement aux agents et services de santé. C’est une œuvre commune à laquelle toute la communauté doit contribuer. Cela passe d’abord par le respect par les couples des conseils-consignes que doit respecter une femme enceinte en particulier les consultations prénatales régulières, mais aussi le planning familial.
Cette question ne concerne pas que les femmes, elle doit d’ailleurs plus préoccuper les maris qui, en cas de situation malheureuse, se retrouvent seuls avec les enfants privés de leur mère. Une situation que personne ne souhaite vivre. C’est pourquoi, il est fondamental de mettre l’accent sur la prévention.
Siradji Sanda (ONEP)