Tout comme la période de crue qui intervient au mois de janvier de chaque année, la saison des pluies est aussi une période propice à la montée des eaux du fleuve en raison des précipitations qui drainent un volume important des eaux provenant de la source du fleuve Niger (Guinée) en passant par le Mali, ainsi que les écoulements de ses affluents comme le Goroual ; le Dargol et la Sirba. Cette année aussi, ce sont les mêmes causes qui ont produit les mêmes effets. Ces dernières ne sont autres que les inondations auxquelles on assiste depuis quelques temps dans les régions du fleuve Niger (Niamey ; Tillabéry et Dosso). C’est ainsi qu’à la date du 1er septembre 2019, le niveau des eaux a connu une hausse inquiétante, soit 638 cm au matin à la station de Niamey. Cette cote a dépassé largement le niveau d’alerte rouge fixé à 620 cm pour un débit de 2.614 m3/s.
A la date du 28 Août 2019, les relevés hydrologiques à la station de Niamey ont atteint la cote de 594 cm, correspondant à un débit de 2.257 m3/s, dépassant de ce fait la cote d’alerte orange fixée à 580 cm pour un débit de 2.127m3/s. Cette situation a connu une évolution extrêmement inquiétante en quatre jours, précisément du 28 au 1er septembre en passant de la cote de 594 cm à la cote d’alerte de 638 cm, soit une augmentation de 44 cm au niveau de la station de Niamey. Toutefois, selon le directeur de l’hydrologie à la direction des Ressources en Eau du ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement M. Mohamed Housseini Ibrahim, une accalmie est observée à partir du 1er septembre aux environs de 18 heures 20 mn où le niveau des eaux a baissé de seulement 4 cm, soit 634 cm. Cette accalmie, qui ne nous épargne pas jusque-là du maintien de la cote d’alerte rouge, s’est poursuivie au matin du 2 septembre 2019 avec un débit de 2.482 m3/s, soit 627 cm. Cette baisse légère du niveau des eaux du fleuve s’explique par le ralentissement des précipitations ces
derniers jours.
Par ailleurs, le directeur de l’hydrologie précise que les importantes précipitations enregistrées dans le bassin du Niger au Burkina Faso, au Mali et dans le Sud-ouest du Niger continuent d’engendrer d’importants écoulements au niveau du fleuve Niger. C’est ainsi que les niveaux d’eau relevés à la date du 31 Août 2019 sont passés de 630 cm pour un débit de 2614 m3/s le matin à 636 cm au soir de la même date. Ces niveaux d’eau, jamais observés par le passé, ont atteint et dépassé la cote d’alerte rouge fixée à 620cm. L’analyse des hydrogrammes des débits montre également que celui de cette année est en montée fulgurante dépassant celui de l’année 2012, la plus humide ces cinquante dernières années ayant causé de graves inondations, a expliqué le directeur de l’Hydrologie. En outre, en suivant l’échelle standard de classification des seuils, on remarque que le niveau d’alerte rouge a une menace directe et généralisée sur la sécurité des personnes et de leurs biens. Et c’est justement la situation à laquelle on assiste depuis un certain temps avec la hausse du niveau des eaux du fleuve. Ainsi, l’alerte rouge est décrite comme une situation dangereuse avec un risque élevé de catastrophe. Face à cette situation, la direction de l’hydrologie préconise aux autorités municipales le déplacement des communautés riveraines et insulaires vers des sites de relogement ; la mise à la disposition des déplacés des rives, de la nourriture, de l’eau potable, des blocs de latrines et douches d’urgences etc.
En définitive, il faut retenir que l’alerte rouge est toujours maintenue en dépit de la baisse du niveau des eaux du fleuve. Si les fortes précipitations reprennent, le niveau des eaux pourrait connaitre une hausse. C’est dire que la prudence doit être de mise pour toutes les populations insulaires et riveraines du fleuve.
Par Hassane Daouda (onep)