Le phénomène de la mendicité qui a atteint des proportions inquiétantes dans la ville de Niamey a tout d’un coup baissé d’intensité dans la capitale. Et pour cause, la courageuse décision prise par la première autorité de la région, en l’occurrence le Gouverneur de Niamey pour contrecarrer le phénomène et ses tentacules qui s’enracinent bon gré mal malgré dans la capitale. Les habitants de la ville de Niamey sont restés impuissants face au harcèlement des mendiants sur toutes les grandes artères de la ville, dans les quartiers et les ruelles devenues une sorte de quartier général pour cette cohorte de personnes tombées dans la recherche du gain facile.
Certains d’entre eux ont fait de la mendicité leur fonds de commerce parce qu’elle leur rapporte énormément d’argent. En effet, la plupart de ces mendiants qui pullulent à Niamey ne souffrent d’aucune forme de handicap visible. L’application de la décision est devenue comme une épine minutieusement soustraite des pieds des habitants de la ville de Niamey. Un acte fortement salué par la population, et qui commence à donner ses fruits tant sur le plan économique que social, à travers l’orientation de certains mendiants vers des activités dignes.
En effet, depuis le lancement de l’opération visant à transporter gratuitement les mendiants de la ville de Niamey vers leurs villages d’origine pour ceux qui le désirent, certains se sont reconvertis dans d’autres activités plus nobles de peur d’être transportés jusqu’au village. C’est le cas de Souleymane Zakirou, ancien mendiant devenu vendeur de mouchoir sur les voies à Niamey. Il se faufile toujours dans la circulation, mais cette fois-ci pas pour faire la manche, mais pour proposer, en tant que vendeur, des articles utiles aux usagers.
M.Souleymane Zakirou, se déplace à l’aide d’une canne à la main à cause d’un handicap à la jambe. Cette décision a suscité en lui le courage et la détermination de se battre dans la vie pour gagner à la sueur de son front. Il avoue avoir compris les conséquences de cette pratique sur sa propre personne mais ne pouvait pas l’abandonner à cause de l’influence de son environnement. Mais en embrassant cette nouvelle activité génératrice de revenus, Souleymane estime avoir eu la meilleure façon de gagner sa vie dignement. « Je ne dirai pas que je gagne autant que les personnes normales ou plus qu’elles, mais le fait de gagner comme elles me rend fier », se réjouit l’ex-mendiant désormais reconverti en commerçant. « Et nous les mendiants, nous nous sommes fait longtemps des illusions en pensant que nous gagnions facilement. Mais aujourd’hui, je me suis rendu compte que je ne me sens pas plus torturé qu’avant », a-t-il ajouté.
Le désormais reconverti a également salué la décision des autorités qui, selon lui, a permis à plusieurs anciens mendiants d’exploiter leurs potentialités et de voir la vie autrement. En revanche, il demande aux autorités de leur prêter main forte en leur créant des activités professionnelles et pratiques afin qu’ils aient des alternatives crédibles. Enfin Souleymane Zakirou lance un appel à ceux qui s’entêtent ou qui se posent des questions sur comment réussir leur vie autrement, de le rejoindre pour travailler, gagner et manger dignement.
Djibo Abdou M Bachir (stagiaire)