La plateforme Agro-écologique multi-acteurs RAYA KARKARA du Niger, en collaboration avec OXFAM Niger, a organisé le jeudi 29 août 2024 à Niamey, un atelier de plaidoyer sur l’agro-écologie. L’objectif de cette concertation vise à plaider pour l’inclusion de l’agro écologie dans les documents de politique publique au Niger. C’est le représentant de OXFAM M. Issoufou Abdou Djibo, qui a présidé cette cérémonie.
A cette occasion, M. Issoufou Abdou Djibo a souligné que OXFAM possède une expertise approfondie dans le plaidoyer, en mettant l’accent sur trois axes programmatiques essentiels à savoir les actes Nexus humanitaire développement paix, gouvernance et droits humains et justice climatique et alternative économique dans lequel est logé ce programme. « Les journalistes, les influenceurs et les membres de la plateforme Raya Karkara ont renforcé leurs capacités de plaidoyer. Il est logique d’organiser une journée nationale de plaidoyer sur l’agro écologie afin de sensibiliser le grand public aux enjeux du changement climatique et de promouvoir l’agro écologie comme une mesure d’adaptation incontournable », a-t-il expliqué.
Le représentant de Oxfam au Niger a également affirmé que, pour Oxfam, l’agro écologie est une pratique autonome. Lorsqu’on évoque la transition agro écologique, devait-il poursuivre, il s’agit de passer des pratiques nuisibles à des pratiques plus simples, et de veiller à ce que les injustices sociales et économiques, en particulier en matière climatique, puissent trouver des solutions endogènes. « Beaucoup de personnes pensent que l’agro écologie est limitée aux petites échelles, ce qui n’est pas vrai», a mentionné le représentant d’Oxfam.
Le Président de la plateforme, M. Ousmane Dambadji, a pour sa part précisé que Raya Karkara est un programme d’une durée de 5 ans qui couvre 4 pays à savoir le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso et le Niger. « Pour manger sain, (…) nous sommes obligés de faire la promotion de l’agro écologie qui est une alternative qui vise à protéger nos sols et produire suffisamment à manger », a-t-il déclaré. « C’est dans ce sens que nous allons discuter des secteurs agricoles, de l’eau, de l’environnement et du commercial parce qu’on ne peut pas parler de la production agricole sans parler de la maitrise de l’eau. Il nous faut de bonnes semences, des ingénieurs, des chercheurs du climat qui peuvent nous orienter avec des informations climatiques et des semences adaptées à nos sols », a souligné le président de la plateforme Raya Karkara.
Pour sa part, le Coordinateur Régional du programme Raya Karkara, M. Ibrahim Hamadou, a indiqué que la promotion de l’agro écologie doit être menée de façon collective. C’est à ce titre que ce programme vise à créer des synergies.
« C’est l’une des raisons pour lesquelles vous avez des influenceurs, des journalistes et des organisations des producteurs, des enseignants chercheurs et des agents de l’État», a-t-il ajouté. « Nous allons mutualiser nos connaissances et nos efforts pour véritablement être un mouvement social fort pour aller vers l’influence pour que la reconversion soit totale. Nous voulons reconvertir dans la mesure du possible tout le monde dans des systèmes alimentaires durables pour rétablir cette justice climatique et économique. Le second axe sera tout ce qui concerne des systèmes alimentaires durables et je précise que cet axe est porté par le RECA », a souligné M. Ibrahim.
Les citoyens, a-t-il poursuivi, peuvent disposer des produits des semences mais aussi des intrants parce qu’il y a des catégories de personnes qui ne peuvent pas autoproduire leurs semences mais qui peuvent les acheter. « Le dernier aspect, c’est notamment l’influence des politiques et c’est l’un des plus gros aspects sur lequel d’ailleurs Raya karkara en tant que mouvement est en train de travailler avec les États pour voir comment disposer d’une politique agricole qui tienne compte de l’agro écologie de façon globale. C’est ce travail qui nous amène à voir les modèles réussis dans le continent africain parce qu’autour de nous, il y a des pays qui ont déjà des politiques ou des stratégies qui reconnaissent l’agro écologie. Nous allons nous en inspirer pour essayer d’adapter cela à notre contexte pour que dans ces trois pays, nous puissions voir quel est le modèle qui soit approprié, qui soit durable, pour pouvoir véritablement disposer d’un outil pour promouvoir l’agro écologie », a-t-il déclaré.
Mariama Souley (stagiaire)