A l’instar de l’ensemble des pays membres de l’Organisation des Nations-Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), le Niger a célébré hier 21 février, la Journée Internationale de la Langue maternelle. A cette occasion, le Ministère de l’Education Nationale à travers la Direction générale de la promotion de la qualité a organisé plusieurs activités à Niamey. Il s’agit entre autres de conférence-débat et leçons de Maths en langue nationale. C’est le Directeur général de la promotion de la qualité, M. Ali Hamadou qui a lancé ces activités organisées avec l’appui financier de l’initiative ELAN-Afrique ‘’Niger’’ MEN Phase II.
Dans ses propos liminaires, le Directeur général de la promotion de la qualité a indiqué que la genèse de cette journée est en lien avec quelques événements sombres de l’histoire quand des locuteurs de Bengali (Pakistan) revendiquant légitimement leurs droits linguistiques furent l’objet d’une sévère répression par la police et l’armée. «Cet événement illustre l’importance et la valeur de la langue maternelle dans ses dimensions politique et culturelle. Loin d’être un repli identitaire, la diversité linguistique dans un pays est une richesse culturelle que nous devons préserver. Ne dit-on pas : ‘’Lorsque vous communiquez avec quelqu’un dans sa langue maternelle, vous touchez son âme’’», a ajouté M. Ali Hamadou.
Selon le Directeur général de la promotion de la qualité, la célébration de la Journée Internationale de la Langue Maternelle, est donc l’occasion de promouvoir la diversité linguistique et l’enseignement multilingue. «La réforme curriculaire que nous avons relancée au Niger avec la prise en compte des langues maternelles dans notre système éducatif dénote notre attachement aux langues maternelles qui constituent un outil indéniable pour la transformation qualitative de notre éducation. D’ores et déjà, les initiatives entreprises avec nos partenaires telles que Ecole et langue nationale en Afrique (ELAN) sont prometteuses puisque les différentes évaluations dans les classes bilingues ont permis de constater des rendements scolaires meilleurs», a-t-il assuré.
Auparavant, le directeur du Curriculum et de la Promotion de la Langue, M. Khamisse Cherfedine a estimé que le débat est aujourd’hui clos relativement à la question des langues maternelles. Il y a plus rien à démontrer quant à la place et l’importance de la langue maternelle dans l’acquisition des connaissances et des savoirs. «Ce qui reste à notre niveau, c’est de traduire de façon concrète cette possibilité qui nous ait offerte par nos langues nationales, quant à la promotion, ou à booster la qualité de notre système éducatif. Dans cette perspective, les autorités politiques et celles éducatives sont engagées à traduire cette volonté en acte concret», a-t-il souligné.
Le point focal du Programme ELAN-Afrique ‘’Niger’’ MEN Phase II, M. Abdoulkarim Cherif Ari, une approche rapide de la lecture et de l’écriture qui s’appuie sur la langue maternelle a été mise au point par le programme ELAN-Afrique. «Et, grâce aux techniques utilisées, les élèves sont capables de lire et d’écrire avant la fin de la première année du cycle primaire, dans les écoles pilotes des régions de Maradi et de Niamey», a-t-il déclaré. Toutefois précise, le point focal de l’initiative ELAN-Afrique ‘’Niger’’ MEN Phase II, pour aller vers de tels résultats, il ne suffit pas de se complaire de bons scores ponctuellement atteints dans les classes. «Il faudrait plutôt se convaincre que l’éducation multilingue n’est pas une sinécure et qu’un travail de fond doit être fait sur tous les aspects du curriculum pour soutenir le développement d’un tel enseignement et ainsi permettre la transformation tant attendue de notre système éducatif : tout autre chemin est illusoire et atteindra très vite ses limites», a-t-il expliqué.
Mamane Abdoulaye(onep)