La communauté internationale célèbre, aujourd’hui 23 mai 2022, la Journée Internationale pour l’élimination de la Fistule (JIF). La célébration de cette journée donne l’opportunité de rappeler au grand public qu’il y a encore beaucoup de femmes et de filles qui souffrent de cette maladie et de mobiliser davantage les énergies pour le renforcement de la lutte contre ce fléau social. Dans le message qu’il a livré à cette occasion, le ministre de la Santé publique, de la population et des affaires sociales, Dr Idi Illiassou Mainassara a appelé à une mobilisation conséquente des ressources pour un Niger sans fistule.
Selon les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), plus de 2 millions de femmes et de filles, certaines n’ayant parfois pas plus de 12 ans, souffrent de la fistule dans les pays en développement, et 50.000 à 100.000 nouveaux cas sont enregistrés chaque année. «Au Niger, en 2021, ce sont 625 cas qui ont été répertoriés dans nos centres de prise en charge repartis dans les 8 régions», a déclaré le ministre de la Santé publique. Selon Dr Idi Illiassou Mainassara, la fistule génitale féminine dont la forme la plus fréquente est la fistule obstétricale, survient à la suite d’un accouchement long et difficile en l’absence d’un personnel de santé qualifié et de soins obstétricaux d’urgence comme la césarienne. La maladie se caractérise, en effet, par la perte permanente des urines et/ou des selles chez la femme ou la jeune fille et souvent une atteinte à la santé mentale du fait de la stigmatisation, de l’isolement, du rejet familial et de la communauté.
Le thème retenu pour cette année est «Mettre fin à la fistule maintenant, investir dans les soins de qualité et responsabiliser les communautés». Pour le ministre, le Niger a pris certaines mesures de nature, à contribuer à la réalisation de l’objectif poursuivi à travers le thème de la journée. Dr Idi Illiassou Mainassara cite entre autres la création d’un Centre National de Référence de Fistules Obstétricales à Niamey et la décentralisation de la prise en charge médico-chirurgicale aux 7 Centres de Santé Mère-Enfant du pays. Tirant les leçons de l’évaluation finale de la stratégie 2016-2020, le Ministère de la Santé publique va élaborer cette année une nouvelle stratégie multisectorielle. Cette dernière s’inscrit, selon le ministre, dans le cadre des objectifs de développement durable des Nations Unies et de la résolution de la 19ème session ordinaire de l’Assemblée des Ministres de la santé de la CEDEAO de juin 2018 sur l’élimination de la fistule.
Cependant, la principale difficulté se résume à l’insuffisance de ressources mobilisées pour le financement de la lutte et à la faible responsabilisation des communautés. «C’est pourquoi, le ministère en charge de la Santé publique compte impliquer davantage les leaders politiques et d’opinions, les élus locaux, les autorités administratives et coutumières, les professionnels de la santé, les Organisations de la Société Civile, les communautés et les partenaires techniques et financiers, pour une mobilisation conséquente des ressources extérieures mais aussi domestiques afin de lutter durablement contre ce fléau», indique Dr Idi Illiassou Mainassara. Le ministre de la Santé publique, de la population et des affaires sociales a réaffirmé la volonté et l’engagement du gouvernement à investir dans le développement du capital humain et à soutenir toutes les initiatives de promotion de la santé de la reproduction. «Le Programme de Renaissance Acte 3, dans son volet santé et protection des droits humains contribuera à lever certaines barrières socioculturelles qui favorisent les mariages des enfants et les grossesses précoces ainsi que le recours tardif aux centres de santé avec leur corollaire de complications dont la fistule génitale», a-t-il soutenu.
Ismaël Chékaré (onep)et Faridatou Ismaïlou (stagiaire)