A l’instar de plusieurs pays de la communauté internationale, le Niger célèbre aujourd’hui lundi 5 juin 2023, la Journée Mondiale de l’Environnement, instituée par l’Organisation des Nations Unies en 1972. A cette occasion la ministre de l’Environnement et de la lutte contre la désertification, Mme Garama Saratou Rabiou Inoussa, a livré un message dans lequel, elle a souligné que l’édition 2023, qui est placée sous le thème «Solution à la pollution plastique», sous le slogan «Combattre la pollution plastique», est un appel à la communauté internationale à s’unir pour une action robuste contre la pollution plastique, qui constitue une urgence sanitaire et environnementale mondiale, avec des impacts socioéconomiques négatifs fortement ressentis.
Au Niger, cette célébration est, selon la ministre en charge de l’Environnement, couplée avec l’ouverture du Forum inaugural sur l’engagement du secteur privé dans la Grande Muraille Verte. Ce forum se déroulera au Centre de Conférences Mahatma Gandhi de Niamey.
Dans son message, la ministre de l’Environnement et de la lutte contre la désertification a souligné que les déchets plastiques, peuvent durer 400 ans dans la nature avant de se dégrader. Ils polluent notre environnement au plan esthétique et réduisent l’infiltration des eaux de pluie dans les sols contribuant ainsi à leur dégradation. Selon Mme Garama Saratou Rabiou Inoussa, les déchets plastiques ont un fort impact sur l’économie et la santé humaine. «Sur le plan économique, les déchets plastiques éparpillés dans la nature déciment notre cheptel et, en se déversant dans les plans d’eau, ces déchets réduisent considérablement leur potentiel de productions. Sur le plan de la santé humaine, les déchets plastiques, en renforçant par exemple les gîtes larvaires, contribuent à la prolifération de plusieurs maladies comme le paludisme et le choléra», a-t-elle souligné.
Selon ONU-Environnement, chaque année, plus de 400 millions de tonnes de plastique sont produites au plan mondial. «Ce chiffre doublera d’ici 2040 si rien n’est fait, inscrivant ainsi la pollution plastique parmi les défis environnementaux mondiaux majeurs» a-t-elle ajouté. La ministre de l’Environnement et de la lutte contre la désertification a indiqué que ce péril plastique, se manifeste au Niger principalement par la prolifération des sachets en plastique polyéthylène souple qui sont présents partout dans les commerces, les maisons, les services, les espaces verts, les champs de culture et même dans les aires de pâturage et cela en dépit de l’adoption d’une loi interdisant la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sachets plastiques souples à basse densité.
Face à ce constat amer, la ministre de l’Environnement a lancé un appel, à l’ensemble des acteurs concernés, à plus de responsabilité pour promouvoir des comportements et réflexes «écologiques» dans la conduite des diverses activités socioéconomiques. «En nous y attelant, nous contribuerons à une meilleure gestion des déchets, donc à l’amélioration de notre cadre de vie, de notre santé et de celle de notre cheptel», a estimé Mme Garama Saratou Rabiou Inoussa. Elle a annoncé que dans cette perspective, les services compétents de son département ministériel sont instruits et disposés à œuvrer avec tous les acteurs économiques et institutionnels pour renforcer l’environnement juridique et les outils et mécanismes de gestion des déchets.
«Plus spécifiquement, des efforts sont en cours pour la création des décharges municipales contrôlées répondant aux normes de gestion rationnelle des déchets et pour la mobilisation du secteur privé à investir plus dans la filière des déchets, pleine d’opportunités. Notre conviction est que le privé peut jouer un rôle crucial pour la gestion écologiquement rationnelle des déchets à travers la modernisation de la filière y relative», a-t-elle exprimé.
Par ailleurs Mme Garama Saratou Rabiou Inoussa a, au nom des plus hautes autorités du pays, invité chaque citoyen et chaque citoyenne à jouer sa partition pour aider le gouvernement à gagner le pari d’un environnement sain et d’un cadre de vie agréable. «Ce pari est à notre portée», a-t-elle conclu.
Hamissou Yahaya (ONEP)