Le Niger à l’instar des autres pays du monde a célébré jeudi dernier la Journée mondiale de lutte contre le paludisme avec pour thème retenu : ‘’zéro palu je m’engage, tirer un trait sur le paludisme dans le contexte de la Covid19’’. Ainsi, dans ce cadre, le Programme National de Lutte Contre le Paludisme (PNLP) a organisé un forum sur les progrès réalisés en matière de lutte contre le paludisme dans le contexte de la Covid-19 : défis et perspectives. Cette cérémonie a été placée sous le parrainage de la Première Dame Mme Bazoum Hadiza Mabrouk, représentée par Dr. Alhousseini Zeinabou Maiga.
A cette même occasion, le Secrétaire Général Pi du ministère de la santé publique, M. Abdoulaye Alhassane a rendu un hommage à l’ancienne Première dame du Niger Hadjia Aissata Issoufou qui a mené, avec dévotion et abnégation, un combat acharné afin de réduire le taux de paludisme au Niger.
La célébration de cette journée est une occasion qui met en lumière les efforts mondiaux de lutte contre le paludisme et scelle ainsi les progrès réalisés. Le paludisme est une maladie qui coûte la vie aux enfants. Au Niger, cette maladie constitue encore un défi pour les autorités. Néanmoins, de nombreux efforts ont été accomplis dans la réduction de la morbidité et de la mortalité dues au paludisme. A titre d’illustration, entre 2015 et 2017, les statistiques sanitaires rapportent une baisse du taux d’incidence passant de 155 à 144 pour 1000 de la population générale et 476 à 465 pour 1000 chez les enfants de moins de 5 ans qui payent un lourd tribut. Dans le même sens, le taux de létalité a baissé, passant de 2,42 pour cent à 1,92 pour cent entre 2018 et 2019.
La Coordinatrice du PNLP, Dr. Djermakoye Rakia Jakou, première paneliste à se prononcer sur les progrès réalisés dans la lutte contre le paludisme de 2011 à 2020 a soutenu que ces progrès sont le fruit d’un engagement politique. En effet, a-t-elle expliqué, très tôt en 2011 avec la déclaration de politique générale du gouvernement, le paludisme a été inscrit comme problème de santé publique au Niger. Et cela, a-t- elle poursuivi, s’est traduit par l’engagement du plus haut responsable à l’époque à savoir le Président Issoufou Mahamadou qui s’est vu décerné le titre de champion de la lutte contre le paludisme en Afrique. A cela s’ajoute aussi l’engagement personnel de la marraine Hadjia Aissata Issoufou qui s’est vue également décerner plusieurs titres et qui a fortement œuvré pour la régression du paludisme au Niger. L’Assemblée Nationale aussi, a-t-elle souligné, à travers la commission sociale mais aussi le réseau parlementaire de lutte contre le paludisme y a contribué.
Tout cela a favorisé une forte mobilisation des ressources sur le plan international mais également sur le plan national réduisant le taux d’incidence de 202 pour 1000 cas en 2011 à 175 cas pour 1000 en 2015. Et cette baisse, a-t-elle précisé, est beaucoup plus significative chez les enfants de moins de 5 ans où on enregistre en 2011 plus de 1572 cas qui sont passés à 296 en 2019 mais également chez les femmes enceintes. En somme, pour Dr. Djermakoye Rakia Jakou, les progrès ainsi réalisés sont très significatifs. Cependant, il reste des défis notamment celui lié au changement climatique.
L’ambassadeur des Etats Unis au Niger, représentant la communauté des partenaires techniques et financiers de la lutte contre le paludisme a pour sa part décrit brièvement le soutien apporté aux Nigériens par le Fonds mondial de lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme. Ainsi, selon lui, les Etats Unis soutiennent le ministère de la santé dans sa lutte contre le paludisme à travers deux activités : PMI et le fonds mondial. Ce soutien, a –t-il dit, concerne également l’objectif du ministère de la santé à réduire de 40 pour cent la mortalité liée au paludisme. Il a par la suite réitéré l’engagement continu de la communauté des donateurs pour soutenir le ministère de la santé à tirer un trait sur le paludisme. «Le contrôle de la maladie est nécessaire car, une population en bonne santé est essentielle à la croissance économique et au développement», a soutenu M. Eric Whitaker.
Quant à la représentante de l’Organisation Mondiale de la Santé, elle a émis des appréciations positives quant aux progrès réalisés par le Niger dans la lutte contre le paludisme. Et cela, avant de réaffirmer le soutien de l’Organisation Mondiale de la Santé au Niger dans la lutte contre le paludisme. Les deux autres panelistes, à savoir Mme Chaibou Halimatou de la société civile et M. Kabo Mahamane du secteur privé, ont également de manière succincte expliqué comment leurs secteurs respectifs participent à cette lutte avant de réitérer leurs engagements sans faille à œuvrer dans la lutte contre le paludisme.
Enfin, le fait marquant de cette cérémonie a été l’hommage rendu à l’ancienne Première dame du Niger Hadjia Aissata Issoufou, marraine de la lutte contre le paludisme au Niger. Pour sa part, la Représentante de la Première Dame Mme Bazoum Hadiza Mabrouk a exprimé l’engagement de la Première Dame à accompagner le ministère dans cette lutte contre le paludisme.
Rahila Tagou(onep