
Une vue de la table de séance au lancement
Pays d’élevage par excellence, le Niger a célébré le jeudi 1er juin dernier, l’édition 2023 de la journée mondiale du lait sous le thème, ‘’nutrition, durabilité et développement de la filière lait au Niger’’. Il s’agit à travers cette journée de sensibiliser le public et les décideurs sur l’importance du lait local, l’origine du produit, sa valeur nutritionnelle et son importance économique pour le pays. C’est le ministre de l’Elevage, Porte parole du Gouvernement, M. Tidjani Idrissa Abdoulkadri qui a procédé le lancement de ladite activité.
A cette occasion, le ministre de l’Elevage a rappelé que cette date est retenue dans le but de célébrer ‘’l’or blanc’’ sous tous ses aspects, notamment son intérêt nutritionnel, son importance dans l’économie locale, la production, l’industrialisation, la transformation, la commercialisation et la consommation. «Au Niger, la chaine de valeur lait local présente un double intérêt à savoir, une source de protéine pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population, et une source de valeur pour l’économie nationale et spécifiquement pour les producteurs laitiers», a-t-il fait savoir. Ce double intérêt est renforcé dans la stratégie de développement durable de l’élevage qui vise à réduire la dépendance du pays vis-à-vis de l’importation du lait et des produits laitiers.
Pour le ministre de l’Elevage, la chaine de valeur lait du Niger dispose des atouts majeurs, notamment l’existence d’un cheptel numériquement important et diversifié, la présence de races animales variées et adaptées aux conditions climatiques locales, le savoir-faire traditionnel et l’expérience des producteurs dans la production laitière artisanale, l’existence d’un espace potentiel naturel favorable aux activités d’élevage laitier et une contribution sectorielle importante à la lutte contre la pauvreté et à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Toutefois a déploré le ministre, la filière lait est confrontée à d’énormes difficultés comme l’insuffisance de la production nationale pour satisfaire la demande d’une population en forte croissance et le recours aux importations massives de la poudre du lait contribuant ainsi à accentuer le déficit de la balance commerciale. Le ministre de l’Elevage a illustré ses propos en indiquant que près de 10 millions de tonnes de lait en poudre, lait concentré et yaourt ont été importées en 2022.
Pour sa part, la représentante résidente de la coopération belge Enabel au Niger, Mme Sandra Galbusera, a soutenu que la tenue régulière de cette journée est le signe de l’engagement des acteurs de la filière lait dans la promotion de cette filière importante sur le plan culturel, économique, social et environnemental. Dans la droite ligne de la position importante du lait, a-t-elle dit, le gouvernement, les partenaires techniques et financiers et les acteurs de la filière lait mènent, depuis quelques années, des initiatives pour assurer à cette filière une place de choix. C’est pourquoi, elle a, à cet effet, salué l’adoption du plan national de développement de la filière lait, la création de l’interprofession lait, la mise en place de mini laiteries, de centres de collecte de lait, l’organisation, le renforcement des capacités et le financement des acteurs de la filière. Mme Sandra Galbusera a enfin rassuré le ministre que les partenaires techniques et financiers continueront à apporter leur soutien à l’essor d’une filière lait local compétitive, créatrice d’emplois et de revenus pour les populations nigériennes, en particulier les jeunes et les femmes.
La présidente de l’Association Nigérienne des Fédérations Interprofessionnelles du Lait (ANFILAIT), Mme Diori Maimouna, a quant à elle souligné que l’ANFILAIT souhaite un engagement politique en faveur de la filière lait par l’ensemble du gouvernement du Niger compte tenu de l’importance du lait dans la nutrition et la santé, dans la lutte contre la faim, la pauvreté, dans la promotion d’une croissance économique soutenue et partagée, la dynamisation des activités rurales connexes à l’émergence d’un élevage laitier durable en zones rurales et périurbaines et dans l’adaptation au changement climatique. Elle a en outre indiqué que le développement de la filière lait au Niger devrait figurer au sommet des priorités du développement et avoir une place de choix dans le plan de développement économique et social (PDES 2022-2026) du Niger.
Farida Ibrahim Assoumane (ONEP)