La pratique des préceptes islamiques et le respect du Saint Coran s’imposent à une large majorité de la population nigérienne, composée à 99 % de musulmans. Mais, dans la ville de Niamey comme à l’intérieur du pays, les fidèles musulmans s’adonnent à des pratiques contraires à l’enseignement du Prophète (Paix et Salut sur Lui). L’une des pratiques flagrantes qui se passe au vu et au su de tous, est la création de mosquées à tout bout de chemin alors même que la religion musulmane définit clairement les conditions à remplir en la matière.
En effet, rien que dans la ville de Niamey, il est aisé de voir deux à trois mosquées, voire plus, dans un intervalle de quelques mètres. Des pratiques devenues monnaies courantes et anodines dans certains quartiers. Dans les quartiers les plus huppés, presque chaque nanti a une mosquée collée à sa maison. Des mosquées qui, lorsque l’on rentre, ne peuvent contenir plus d’une vingtaine de personnes.
Selon Oustaz Moustapha Ahmadou, président de l’Association islamique foncière, les gens construisent des mosquées en pensant qu’ils font du bien, alors que c’est pour perturber les fidèles musulmans. D’abord, une mosquée, c’est un WAQF, une donation que le commun du musulman peut utiliser. Le prophète (SWT) a expliqué qu’on devrait construire une deuxième mosquée si elle clive une première à moins d’une distance de 5 km ou de 2 km, selon le nombre des habitants. « Le Prophète, lors de ses visites, demande dans un quartier quelle mosquée a le plus de personnes, et il dit aux autres personnes de venir ici. Je transforme l’autre mosquée en école, en cellule éducative, en lieu d’alphabétisation. L’édifice religieux, il n’y a pas que la mosquée, nos besoins sont énormes », rappelle cet ouléma.
Oustaz Moustapha Ahmadou a surtout dénoncé le nom respect des lois, et malgré ses efforts, le Conseil islamique n’arrive pas à mettre fin à cette pratique. L’Ouléma a ajouté que les mosquées de prières quotidiennes que les gens font généralement devant leur porte ne respectent pas ce que prescrit la religion « car, la mosquée, c’est pour Allah, on ne la construit pas pour soi et même Allah la dédie à ses fidèles. Allah a dit dans un verset du Coran : ‘’certainement, les mosquées sont pour Allah et il ne s’associe à personne’’. Aujourd’hui les gens construisent et disent : je nomme cette mosquée au nom d’un tel, ça ne se fait pas. Vous voyez, les gens qui font des mosquées collées aux murs de chez eux avec une porte d’entrée à partir de leur domicile, ce n’est pas une mosquée », a-t-il martelé.
À titre illustratif, il a expliqué que dans la prière, les gens doivent être concentrés. « C’est pourquoi l’Arabie saoudite est un modèle et dans les grands pays islamiques, on ne trouve pas ce genre de choses, malgré leurs richesses, parce qu’ils respectent les normes. Aujourd’hui, nous avons beaucoup de courants religieux qui mettent en pratique leurs différences, alors que l’islam n’a jamais demandé ça. Les gens font des choses de leur propre initiative et Allah n’exhausse pas ce genre de choses, ni du point de vue des récompenses, ni du point de vue du bien que ces personnes pensent avoir fait aux gens. C’est bon de construire une mosquée, mais pas de cette manière anarchique. L’islam veut de l’ordre. Il y a une réglementation que les gens ne respectent pas et n’appliquent pas parce que ce n’est pas dans leur intérêt. Je rappelle à ceux qui s’adonnent à ces pratiques qu’ils le font dans le vide, donc craignons Allah. Arrêtons de dire parce que c’est l’autre qui a fait cette mosquée, je ne rentre pas ou bien parce que l’autre Imam, c’est un Izaliste, je crée ma mosquée ou bien c’est un Tijania, évitons ce genre de chose, craignons Allah, car, c’est pour lui seul qu’on se prosterne », a-t-il appelé.
Hamissou Yahaya(onep)