La déshydratation est le plus souvent due à une augmentation des pertes en eau que la personne n’arrive pas à compenser. Elle peut survenir par exemple à la suite d’un exercice intense, en cas de fièvre, de diarrhées ou de vomissements importants, ou être la conséquence d’une consommation insuffisante d’eau. Selon Dr Abdoul Aziz Bassirou, médecin généraliste, il existe trois formes de déshydratation en fonction du compartiment qui se déshydrate : Intracellulaire, Extracellulaire et Généralisée qui est la forme la plus sévère et la plus chronique.
Dr Abdoul Aziz Bassirou, médecin généraliste décrit la manifestation de la déshydratation et les symptômes qu’elle peut présenter. « Un moyen simple et efficace d’estimer l’état d’hydratation d’une personne est d’observer la couleur de ses urines. Lorsque l’hydratation est suffisante, les urines sont généralement claires ou jaunes très pâles. Ainsi les premiers symptômes de déshydratation se présentent comme suit par diminution de la quantité des urines, dont la couleur devient plus foncée (avant même l’apparition de la sensation de soif). Apparaissent ensuite, sécheresse de la bouche ; sensation de soif ; absence de larmes (yeux secs) ; manque d’énergie, sentiment de fatigue, baisse de la performance physique ; maux de tête ; vertiges lors du passage en position debout ».
Aussi, selon le médecin il y’a aussi des symptômes d’une déshydratation plus avancée tel que la diminution de l’élasticité de la peau; yeux creux (enfoncés) et cernés ; faiblesse musculaire ou des crampes (déséquilibre des sels minéraux -potassium et sodium- dans les muscles) ; soif extrême ; absence de mictions (absence d’urine); disparition de la transpiration; refroidissement des extrémités; pouls rapide ; baisse de la tension artérielle; irritabilité, état confusionnel, troubles de la conscience .»
Pour prévenir la déshydratation, Dr Abdoul Aziz Bassirou donne quelques conseils : « il faut anticiper les besoins accrus en eau (effort, chaleur, altitude, maladie, …) ; s’hydrater régulièrement, boire avant que n’apparaisse la sensation de soif ; boire des liquides tempérés, régulièrement et par petites quantités (les boissons trop froides ou prises en grandes quantités sont moins bien assimilées par l’intestin); porter des habits amples et clairs en cas de température ambiante élevée; éviter autant que possible la transpiration lors de l’effort ; éviter l’alcool (et les médicaments diurétiques s’ils ne sont pas indispensables) ; traiter la fièvre, les vomissements et les diarrhées; être particulièrement attentif aux enfants et aux personnes âgées ou malades. »
« En cas de déshydratation légère ou modérée (perte de moins de 10% du poids corporel), une réhydratation par voie orale, fréquemment et par petites quantités, doit être commencée sans attendre.
L’atténuation des symptômes et l’éclaircissement des urines sont les signes d’une réhydratation efficace. Celle-ci doit être poursuivie jusqu’à ce que la personne ait retrouvé son poids habituel.
En cas de déshydratation sévère (perte de plus de 10% du poids corporel), une intervention médicale est indispensable. Dans les cas graves (troubles de l’état de conscience, nausées ou vomissements importants empêchant la prise de liquides par voie orale), une réhydratation par voie intraveineuse, et donc une hospitalisation, est nécessaire », indique Dr Abdoul Aziz Bassirou, médecin généraliste.
« Il est conseillé de boire une solution contenant des sels de réhydratation orale (disponibles dans les pharmacies, les centres de santé, voire sur les marchés et dans les magasins) ou de l’eau/du thé clair avec des biscuits salés… Il est difficile de préciser exactement la quantité de liquide nécessaire, car de nombreux paramètres entrent en ligne de compte (par exemple, en cas de diarrhées, il faudrait boire 1 à 2 litres par 24 heures, pour 5 à 10 selles par 24 heures). Pour cela, il est recommandé de s’hydrater jusqu’à disparition complète des signes de déshydratation (retour des urines à une coloration normale, reprise du poids corporel habituel). A quelques rares exceptions près (par exemple chez les personnes dialysées), un excès d’hydratation momentané n’est jamais néfaste pour l’organisme », conseille le médecin généraliste.
Dr Abdoul Aziz Bassirou prodigue aussi des conseils sur les façons de s’hydrater pendant le Ramadan. « Buvez beaucoup d’eau et consommez des aliments hydratants pendant le Ramadan : Les températures élevées peuvent aussi vous faire transpirer davantage, il est donc important de boire des liquides pour remplacer ce que vous perdez pendant la journée (au moins 10 verres). Ensuite privilégier l’eau, les fruits et les légumes. Deux périodes rythment la journée des musulmans, l’Iftar (repas du soir), il s’agit de la rupture du jeûne de la journée et le Souhour (repas de l’aube). Durant ces deux moments, il est important de s’imposer une bonne hydratation. En revanche il est fortement déconseillé de consommer des boissons sucrées comme des sodas. Les boissons sucrées donnent non seulement une fausse impression de fraîcheur et elles n’assurent pas une bonne hydratation du fait de leur forte teneur en sucre. Elles favorisent l’apparition de pics d’insuline. Une hormone qui peut donner envie de grignoter », souligne le médecin.
Certains nutritionnistes conseillent aux patients, de manger salé au moment de la rupture du jeûne. Cela permet de maintenir l’eau dans l’organisme et d’éviter la déshydratation. La déshydratation reste tout à fait supportable pour les personnes saines de 18 à 60 ans. Les sujets les plus sensibles sont les personnes âgées et celles qui souffrent de pathologies rénales, digestives ou métaboliques, affirme Dr Abdoul Aziz Bassirou
Par Moumouni Idrissa Abdoul Aziz (Stagiaire)