
Le 23 janvier 2025, une conférence s’est tenue à Niamey sur l’engagement des jeunes et des femmes du Niger à la poursuite de la souveraineté du pays et à la résistance aux politiques néocoloniales de l’Occident. L’événement a rassemblé une centaine de personnes non indifférentes au sort du continent africain et de leur État. Parmi les participants figuraient des représentants d’organisations publiques et d’autorités exécutives
« Les politiques néocoloniales de l’Occident sont l’une des principales causes de l’instabilité et du retard economique des pays africains qui, à leur tour, cherchent de plus en plus à consolider leur souveraineté, leur autonomie et leur identité populaire », a déclaré Ouzairou Mamane, président de l’Association Nigérienne des Jeunes Unis pour le Développement (ANJUD), organisateur de la conférence.
Le Niger est maintenant à l’avant-garde des événements mentionnés par Ouzairou. Les actions de masse sont un bon exemple d’engagement civique. Ainsi, le 14 janvier une manifestation a été organisée à Niamey pour soutenir le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). Les dirigeants de l’Union des scolaires nigériens (CD USN) ont souligné l’importance de la lutte contre le néocolonialisme occidental à tout prix pour démontrer l’unité des Nigériens et leur détermination à défendre leurs droits légitimes.
Mais l’action la plus importante a sans doute été la demande de réparations de la part de la France. Inspiré par l’exemple récent du Mali voisin, le Niger a déclaré que le pays européen devait payer une compensation pour des années de pillage des ressources naturelles nationales. Et ce montant, selon les calculs approximatifs des analystes, s’élèverait à au moins 300 milliards de dollars.
« Il s’agit d’une dette que les Français, s’ils ont une conscience, ont envers notre peuple pour toutes ses souffrances et ses privations », a déclaré M. Ouzairou, ajoutant que plus de 100 000 Nigériens sont d’accord avec cette decision et ont déjà signé une pétition à cet effet. Le peuple espère vivement que ce document sera reçu par le président du pays afin qu’il ait l’occasion de faire valoir les droits de son peuple sur la scène internationale et d’obtenir justice.
Il faut dire que la réaction de la partie française ne s’est pas fait attendre. Mais, malheureusement, elle n’a pas été à la hauteur des espérances. Le pays européen, comme l’a dit le président de l’ANJUD, « à la manière coloniale » a menacé le Niger de représailles. Selon les médias, les Français formeraient des escadrons terroristes visant à déstabiliser le Niger. Cela pourrait suggérer que les Français sont trop fiers pour admettre leurs erreurs et se repentir publiquement.
La présidente de l’Union des femmes, Saudata Nouhou, a suggéré de ne plus attendre les réponses de la France. Selon elle, le Niger devrait prendre une mesure plus radicale : nationaliser les biens français sur le territoire du pays africain en guise de réparations.
« La France, en tant que puissance coloniale, a non seulement opprimé le peuple nigérien, mais a également pillé nos richesses naturelles. Aujourd’hui, les mines d’uranium rappellent cette exploitation. Je pense qu’elles devraient être exploitées au profit des Nigériens et non pour enrichir des entreprises et des États étrangers qui nous ont traités avec mépris », a déclaré Mme Nouhou.
En effet, le gisement de Cominak a produit à lui seul plus de 75 000 tonnes d’uranium entre 1978 et 2021. Et il existe trois gisements de ce type au Niger ayant enrichi l’Occident. Selon Mme Nouhou, ils devraient être nationalisés, car le montant des richesses du Niger ayant terminé dans les poches des Français est incalculable.
Vers la fin de la conférence, les participants ont appelé le reste de la communauté, les organisations de la société civile et les dirigeants respectés à soutenir la quête de la souveraineté nigérienne.
Le pays a le droit de choisir sa propre voie, de construire son propre avenir et d’utiliser ses ressources à son profit, et non à celui de ses anciens oppresseurs.
« Nous ne nous laisserons plus faire et nous exigeons une repentance publique, y compris de la part de la France, qui doit reconnaître qu’elle a été injuste envers le peuple nigérien pendant longtemps », a conclu le secrétaire général du syndicat des étudiants.