Durant les derniers jours du mois béni de Ramadan, l’achat des habits pour la fête de l’Aïd El Fitr est une des préoccupations majeures pour les chefs de ménages. A quelques jours de cette fête musulmane, une certaine ferveur s’observe déjà au niveau des différents marchés de la capitale de Niamey où affluent les femmes et les jeunes. Cette affluence fait l’affaire des commerçants notamment ceux du Grand marché de Niamey, l’épicentre par excellence pour se procurer les habits de fête. La même ambiance prévaut au niveau des autres marchés, des boutiques et des foires. La particularité est que cette année, les populations s’intéressent plus aux vêtements «prêt à porter» pour éviter les faux rendez-vous des couturiers.
Pour Ousseini Saley, commerçant grossiste-détaillant d’habits pour femmes et enfants au grand marché de Niamey, les préparatifs de la fête vont bon train. Il se félicite des bons chiffres d’affaires qu’il réalise déjà. «En cette période tout le monde veut avoir les plus beaux habits. C’est pourquoi, le marché est plein à craquer de monde, les gens affluent du matin au soir de tous les côtés» explique-t-il. Ceci traduit, selon Ousseini une montée de leurs chiffres de vente. «Depuis la semaine passée, j’arrive à vendre de 300.000 à 350.000 FCFA par jour et cela sans compter les détaillants qui viennent prendre en gros pour revendre», a confié Ousseini.
Sur les grandes artères du marché, les détaillants n’hésitent pas eux aussi à étaler leurs marchandises pour profiter de l’occasion. Younoussa un jeune âgée de 19 ans, vendeur de robes, chaussures et voiles, affirme, tout content qu’il arrive à s’en sortir ces derniers jours. «Je prends en gros chez un commerçant à l’intérieur du marché pour revendre aux abords du marché. Souvent, si la journée est bonne, je peux vendre pour 30.000 voire 40.000 FCFA. Ce qui permet d’avoir un bénéfice de 10.000 ou 15.000 FCFA», souligne-t-il.
Même constat au niveau de la foire qui se déroule au Palais du 29 juillet de Niamey. Même la chaleur pesante ces derniers jours du Ramadan n’empêche pas certains jeûneurs de faire un tour pour se procurer des vêtements « prêt à être porter ». Imrane Sani, un exposant est satisfait parce que par rapport à l’année passée, son chiffre d’affaires est en hausse. « Dieu merci, je vends du tout cousu, des prêt à porter, des chaussures pour enfants et jeunes, filles et garçons. Les prix varient de 7.000 FCFA à 15.000 FCFA pour les robes et de 6.000 à 8.000 FCFA pour les chaussures, car il y’en a tellement cette année» indique-t-il. Pendant la journée, Imrane peut avoir 2 à 3 clients, mais, c’est surtout après la rupture du jeûne que les clients viennent visiter les stands. «J’arrive à vendre pour 50.000 ou 60.000 FCFA par jour. Je suis satisfait et d’ici la fête, je suis sûr de faire de bonnes affaires», a-t-il conclu.
Aissa, une commerçante a décidé de venir exposer à cette foire pour se faire davantage de clients. «J’amène des vêtements de la Türkiye et de Lomé et c’est tout ce qui fait la différence puisque c’est de la qualité. Les robes qui viennent de la Türkiye varient de 8.000 à 18.000 FCFA et celles de Lomé sont à 15.000 FCFA. Quant aux chaussures, leurs prix varient de 7000 F à plus. « Cette année, on peut dire que la population s’oriente vraiment vers la foire car plusieurs clients venus ici se plaignent de la cherté dans les marchés», souligne-t-elle.
Par ailleurs, les plateformes e-commerce ne sont pas également en marge de cette ferveur d’avant fête. M. Ibrahim, fonctionnaire et vendeur sur une plateforme, confie qu’il a eu tellement de commandes au point où il les a suspendues jusqu’ après la fête. «Je commande mes articles de la Türkiye, du Togo et quelques fois de la Chine. J’ai suspendu les commandes en provenance de la Chine et de la Türkiye car, elles durent deux semaines», a-t-il mentionné. M. Ibrahim ne sait pas exactement le nombre de clients qu’il a mais il confirme que les gens ont plus tendance, ces derniers temps, à passer beaucoup de commandes en ligne.
Une cliente rencontrée au grand marché qui a voulu garder l’anonymat, affirme qu’elle a préféré payer les habits de fête un peu tôt pour éviter les bousculades à la veille de la fête. «Les prêt à porter sont peu abordables, mais pour les bazins le prix est le même. J’ai payé un ensemble pour ma fille de 6 ans à 12.500 FCFA et les 3 mètres de mon bazin à 28.500 FCFA», déclare-t-elle. Selon cette dame, face aux plaintes des clients, certains commerçants expliquent la cherté de certains articles par la guerre en Ukraine.
Rachida Abdou Ibrahim (Stagiaire)