
A l’intérieur de la cité, les touristes admirent l’architecture
La saison débute ici à Enshi, pour faire découvrir les paysages grandioses et la richesse culturelle de cette région encore préservée, véritable terre secrète. Les journalistes du programme du Centre International de communication et des Médias de Chine poursuivent leur périple dans la province du Hubei à la découverte de la ville de Enshi, Ezhou et Wuhan, où ils pourront découvrir les réalisations de la province dans des domaines clés tels que l’innovation technologique, le redressement rural, la priorité écologique et l’intégration culture-tourisme.
« En ce début d’été où les arbres se parent de leur feuillage et les fleurs exhalent leurs parfums, c’est un immense privilège de vous accueillir dans la capitale mondiale du sélénium et la magnifique Enshi, pour lancer la visite des journalistes internationaux dans le Hubei, avec notre étape phare à Enshi », c’est sur ces mots de reconnaissance du premier responsable de la ville d’Enshi qu’a débuté, du 10 au 16 mai 2025, le tour de la province du Hubei. En effet, la préfecture autonome Tujia et Miao d’Enshi, créée en 1983, s’étend sur 24 000km² avec deux villes et six districts. Elle est la plus jeune et la seule région autonome du Hubei. Elle est célébrée comme la capitale mondiale du sélénium, la réserve médicinale du centre de la Chine, le royaume du tabac, la « mer forestière de l’Ouest du Hubei » et un poumon naturel de la région. Dans cette ville, les paysages sont d’une beauté inouïe à l’instar du Grand Canyon d’Enshi qui offre des falaises abruptes et des pics majestueux comme la grotte de Tenglong de Lichuan qui étonne par ses formations naturelles uniques et ses merveilles cachées ; les eaux limpides des monts Pingshan et Hefeng qui reflètent un miroir d’émeraude ; la rivière Qingjiang, longue de 400km, bordée de falaises spectaculaires et de cascades scintillantes. Enshi, c’est aussi un havre de pureté naturelle avec une altitude moyenne d’environ 1 000 mètres, un taux de couverture forestière proche de 70%, plus de 350 jours par an d’air de qualité, des hivers doux et des étés frais. Enshi est aussi un lieu où il fait bon vivre, où chaque regard offre un paysage, chaque sortie une découverte et chaque séjour un bien-être durable. Grâce au développement culturel et touristique, l’environnement s’embellit, les industries prospèrent et l’ouverture s’active. Ainsi, riche de son paysage naturel particulier, Enshi compte 3 sites touristiques classés 5A et 25 sites 4A, se classant au 2e rang de la province. D’ailleurs en 2024, la ville a accueilli plus de cent (100) millions de visiteurs chinois et étrangers.
La grotte de Tenglong
Avec un réseau souterrain colossal réparti sur cinq niveaux, elle s’étend sur 59,8km et couvre plus de 2 millions de m². Reconnue par des spéléologues internationaux comme l’une des grottes les plus exceptionnelles au monde, son entrée principale mesure soixante-douze (72) mètres de haut et soixante-quatre (64) de large et peut accueillir 20 camions alignés ou permettre à un hélicoptère d’y manœuvrer librement. Une ampleur spectaculaire, à couper le souffle. Ainsi, depuis son ouverture en 2003, la grotte attire des millions de visiteurs chaque année, avec un pic quotidien de dix-sept mille (17 000) personnes par jour. Cette grotte est une merveille de la nature, des cascades d’eau, de la végétation servant de camouflage aux roches montagneuses. Bruit assourdissant des vagues d’eau qui se heurtent aux rochers, une représentation théâtrale dans la grotte. Des effets artistiques modernes, combinant technologie, architecture traditionnelle, chants, balais, danse, reproduction d’un mode de vie typiquement de la Chine ancienne où au milieu des eaux du fleuve se dressent des maisons, se développe une vie à la campagne paisible où chacun vaque librement à ses habitudes quotidiennes, un monde dépourvu de toute violence, de toute transformation ou pollution par l’action de l’homme, une époque où les hommes et la nature vivaient en harmonie en le nourrissant avec sa richesse de la terre et de la mère. Des scènes d’amour, la belle vieille époque où les jeunes et les filles se courtisent à travers des chants comme les ‘‘samaria’’ de chez nous. Un merveilleux spectacle ethnique d’Enshi qui s’est développé dans l’antre de la grotte sombre et humide, une destination de rêve pour les amoureux de la nature, car ce site fut celui de l’homo erectus il y a deux millions d’années.

D’un point de vue scientifique, cette formation est née d’un effondrement gravitationnel il y a des millions d’années, ce qui a permis à la grotte de se développer à partir d’une petite fissure, créée lors du soulèvement tectonique de Yanshan. Des études menées en 1998-2012 ont confirmé que le système souterrain couvre 69km² ; un écosystème unique au monde. Dans ce parc touristique, l’on peut traverser le pont « Tongxin Qiao » long de quatre-vingt-seize (96) mètres, symbole de l’union des 56 ethnies chinoises. Avec ces décorations en brocart Tujia représentant leur harmonieuse coexistence.

Le musée vivant de la culture Tujia
Contrairement aux musées traditionnels ou l’on observe des objets sous verre, ici tout est vivant, car les habitants sont les acteurs principaux qui animent ce musée. Ils cultivent, dansent, tissent sous les yeux des visiteurs qui peuvent participer aux activités des villageois pour moissonner le riz, apprendre les danses Shuashua. Le secret du musée, pas de séparation entre visiteurs et culture, la tradition se vit ensemble. Centré sur les maisons sur pilotis de Pengjiazhai, ce projet incarne l’art architectural et l’héritage Tujia au sein d’un village traditionnel transformé en musée vivant et dynamique. II intègre recherche culturelle Tujia, exposition d’architecture, échanges académiques internationaux, expériences agricoles traditionnelles, spectacles immersifs, et espaces de bien-être. Sur le plan économique, le musée constitue une importante source de revenus car, 90% des employés sont locaux et grâce au tourisme, à la hausse des revenus agricoles, le développement d’hôtels familiaux et de restaurants typiques, la préservation des métiers traditionnels comme l’artisanat et les chants permettent aux foyers de tirer leur épingle du jeu. L’une des traditions les plus conservées dans cette ethnie Tujia est la Danse Shuashua, classée patrimoine immatériel du Hubei. Cette danse ancestrale depuis la dynastie Tang est liée aux rituels sacrés et elle est surnommée «Disco de l’Est» ou «Danse de l’Amour». Les jeunes l’utilisaient pour séduire, mais aujourd’hui, elle est devenue une célébration joyeuse pendant les fêtes et marchés avec des pas de danse qui imitent le travail des champs. En effet, fondé en 1803, ce village a plus de 200 ans d’histoire. Il tire son nom du fait que tous ses habitants portent le patronyme «Peng». Les villageois, tous de l’ethnie Tujia, célèbrent les fêtes traditionnelles chinoises comme le nouvel An lunaire et la Fête de la mi- automne, ainsi que des fêtes ethniques spécifiques telles que la Fête du repiquage du riz. « Bai Shou Wu, la danse des mains balancées inspirée des gestes quotidiens des Tujia comme moudre le grain ou repiquer les plants de riz, est une danse emblématique pratiquée lors des grands événements comme des activités quotidiennes. En 2024, les bénéfices touristiques ont atteint plus de 9 millions de yuans. Le village compte 23 maisons abritant une quarantaine de familles », a précisé Mme Wang Yanjun, guide touristique.
Hamissou Yahaya (ONEP), à Enshi