
Une vue des toits des maisons en pilotis de l’etnie Tujia
Situé dans un cadre géographique privilégié, le village de Wujia Tai compte 17 groupes villageois pour plus de 3 300 habitants, où cohabitent 8 minorités ethniques, notamment les Tujia, Miao et Dong. Le thé de cette localité doit sa renommée à l’Empereur Qianlong, qui lui décerna la plaque « Hou en chong xi », qui signifie privilège impérial. Cet ancien domaine de thé impérial tributaire est resté un écrin de nature préservée. Le site se compose de six espaces de visite dont la Vallée des fleurs de thé, la Place du thé impérial, la Montagne du thé impérial, la baie du Dragon, la terre natale de Changchen et la Mer romantique du thé.
Cette ancienne propriété impériale est désormais un parc national de démonstration d’agriculture biologique, labellisé 4A, qui attire chaque année plusieurs centaines de milliers de visiteurs, modèle d’équilibre entre patrimoine, nature et tourisme culturel. Selon la légende locale, « Qi Lao », arrière grand père de Wu Changchen et patriarche fondateur, aurait vécu plus de 80 ans en pleine forme grâce aux bienfaits du thé de Wujia Tai, riche en sélénium, réputé pour ses vertus anti âge et cardio protectrices.
L’histoire de ce vaste domaine de thé remonte à 1784, lorsque le cultivateur Wu Changchen présenta son thé de Wujia Tai à la cour impériale, et étonnamment, son parfum, sa couleur et son goût unique enflammèrent les louanges de l’empereur Qianlong. Ce dernier, très ravi, écrivit lui-même la plaque Hou en chong xi. Dès lors, tout haut fonctionnaire civil devait descendre de son palanquin et tout officier militaire à cheval devait rendre hommage devant cette inscription ; le thé de Wujia Tai fit ainsi le tour du monde.
En effet, dans ces vastes champs de thé perchés à plus de huit cents mètres d’altitude, les touristes peuvent escalader les montagnes de thé en se frayant un chemin entre les plantations pour admirer et contempler un magnifique paysage vert, une vue unique depuis les hauteurs. Pour les amateurs de thé vert, l’occasion est propice pour caresser les feuilles de thé, sentir leur arôme enivrant, et observer de visu l’immense travail qui se cache derrière les petits sachets de thé que l’on sirote au quotidien assis confortablement dans son fauteuil.

Sur ces hauteurs en forme d’escalier, les paysans effectuent manuellement la cueillette des feuilles. Les cueilleuses, coiffées de conques et vêtues de costumes Tujia et Miao, chantent en ramassant le thé, dessinant un tableau pittoresque. Les thés, haut de gamme, sont exclusivement cueillis à la main procurant ainsi aux cueilleurs des revenus annuels moyens d’environ 7 000 yuans. Ainsi, cultivé dans des sols d’argile à schiste pourpre, riche en matière organique et en sélénium, avec des engrais organiques, sans pesticide, le thé qui y pousse offre un goût généreux, supporte l’infusion et présente des vertus reconnues contre le cancer et les maladies cardio vasculaires. « Il y a six étapes dans la production dont l’étuvage, la fixation, le roulage manuel, la mise en forme, le relèvement de l’arôme et le séchage pour un thé riche en arômes, stable à long terme », a expliqué M. Xiao, guide touristique. Selon ce dernier, la renommée du thé était telle que dans la chanson spéciale nommée « Impressions d’Enshi », un couplet évoque spécialement ce thé unique. « Cela prouve à quel point notre thé de tribu est réputé et apprécié localement. La tradition rapporte qu’après la reconnaissance impériale du thé de Wujia Tai, chaque année, fonctionnaires, notables et lettrés venaient en pèlerinage au domaine impérial pour honorer le Dieu du thé, contempler le paysage et déguster le thé, mais il n’existait aucun lieu de repos. Wu Changchen, fondateur du thé de tribu, suivit alors l’avis général et fit ériger ce pavillon au sommet, le nommant « Long’en Ting » en hommage à l’Empereur », a-t-il expliqué.
Hamissou Yahaya (ONEP), à Enshi