Au moment où la métropole ivoirienne, Abidjan, se met à l’heure de la vidéo verbalisation par le biais des radars dans l’espoir de mieux gérer les difficultés liées à la mauvaise conduite des automobilistes, jetons un petit clin d’œil sur ces comportements tout aussi dangereux qu’irrévérencieux qu’on rencontre, quotidiennement et à tout bout de champ, dans la circulation à Niamey. A ce propos, ne vous est-il pas arrivé de voir un Monsieur débouler au carrefour au volant d’une grosse 4×4, le téléphone à la tempe, traverser en brûlant le feu rouge et la priorité aux autres usagers ? Cela fait partie des scènes courantes du trafic routier à Niamey et ça s’appelle : imprudence notoire et incivilité !
N’avez-vous pas l’habitude de voir un automobiliste jouant au ‘’Monsieur plus pressé’’ dépassant avec une certaine arrogance toute une file de véhicules embouteillés et à l’arrêt au niveau d’un carrefour, pour ensuite se positionner gaillardement plus loin devant, quitte à forcer l’entrée dans la file au détriment des autres usagers ? Une telle manœuvre, qui porte en elle toute la charge du mépris à l’égard des autres, ne se voit qu’à Niamey, et ça s’appelle : insolence à l’état pur ! Dans certains pays voisins comme au Burkina Faso et au Bénin, une telle pratique est sanctionnée sans faiblesse par les agents de la circulation routière qui, en plus d’une amende, vous obligeront à retourner derrière pour rentrer dans le rang comme tous les autres usagers.
Un compatriote qui s’est aventuré à vouloir tenter une telle manœuvre à Cotonou, oubliant qu’il n’était pas dans la jungle de la circulation à Niamey, garde encore un amer souvenir de son outrecuidance. Un agent de la circulation lui a simplement intimé l’ordre de reculer pour regagner le bout de la file ! Il s’en est sorti avec d’atroces douleurs au cou, tellement la manœuvre en marche arrière était pénible et la distance longue.
Mais le pire, c’est quand un taximan se trouvant devant vous s’arrête net et sans sommation pour prendre un client, vous mettant ainsi en difficulté. C’est à cause de genre de manœuvre qu’il est fréquent de voir dans les rues de Niamey de vilaines scènes de carambolage mettant généralement en cause un taxi et un autre véhicule, voire plusieurs. Ne parlons même pas du comportement suicidaire (sinon criminel) de tous ces jeunes jouant aux Mad Max en défiant toutes les règles de la prudence au volant de bolides.
Il y aussi les deux roues. Ah, les motos, elles donnent des frissons !…A Niamey, les motards sont dignes du titre de ‘’rois de l’imprudence’’. Téméraires comme pas permis, on les voit roulant toujours à vive allure, comme s’ils étaient grisés par le rugissement du moteur, slalomant entre les automobiles qu’ils doublent, tantôt à gauche tantôt à droite ! Et moindre contact, c’est la catastrophe ! Combien de jeunes gens sont aujourd’hui condamnés à marcher avec des béquilles à cause de ces ‘’motos-folles’’ ?
Tous ces mauvais comportements observés chez les conducteurs dans la circulation à Niamey, et qui sont très loin d’être exhaustifs pour décrire la réalité, se résument à deux mots : imprudence et discourtoisie. Avec tout ça, c’est crise cardiaque garantie…
Assane Soumana(onep)