
La célèbre musicienne Mariam du groupe ‘’Couple aveugle du Mali’’ disait que ‘’le Dimanche à Bamako c’est le jour du mariage’’. Pour paraphraser cette artiste aujourd’hui veuve suite au décès de son mari Amadou, nous dirons que ‘’les vacances à Niamey, c’est la saison des mariages’’. En effet, même si on ne dispose pas de statistiques à ce propos, il est aisé de constater que la fréquence des cérémonies de mariage s’accélère pendant cette période. Il suffit, pour s’en rendre compte, de faire un tour dans la ville pour voir les multiples regroupements, les bâches et chaises installées dans les rues pour les foyandi, walima et autres réceptions.
Quoi de plus normal que de célébrer l’un des événements les plus marquants de la vie d’une personne, homme comme femme. Cependant, il y a, dans cette célébration, des moments souvent redoutés par les familles, à savoir l’instant du transfert ou transport de la jeune mariée vers son nouveau foyer.
C’est alors qu’intervient la question du cortège qui accompagne la jeune mariée. Cette file de véhicules et de motocyclettes arpentent les rues de la capitale de manière visible et surtout bruyante. Il n’y a aucun mal à organiser un cortège si on le fait de manière responsable et en sécurité. Malheureusement, ces cortèges s’adonnent à des excès dans la ville de Niamey : tintamarre incessant, conduite dangereuse marquée par des rodéos de motocyclistes, excès de vitesse, occupation de la chaussée au détriment des autres usagers, etc. Quand la consommation des stupéfiants s’y mêle, l’on arrive parfois à des tournures dramatiques.
Et, il arrive que ces moments de joie se terminent dans le sang et les larmes. En effet, ces cortèges provoquent souvent des accidents de la route avec des blessés et parfois même des décès. On se rappelle encore de certains cas tragiques comme celui où une fille a perdu la vie, décapitée à la suite d’un accident survenu à l’occasion d’un cortège de mariage entre le campus universitaire et le rond point Harobanda.
Les histoires similaires sont légion à Niamey. Tout le monde est conscient du danger que représentent ces pratiques. C’est pourquoi, il est essentiel en cette saison des mariages d’appeler au sens de responsabilité de tous et de chacun pour que des événements heureux comme les mariages gardent leur substance intrinsèque : celle de procurer la joie et d’être la source de bons souvenirs pour tous.
Siradji Sanda (ONEP)