Le mois du Ramadan tire inexorablement vers sa fin. Aussi, au moment où l’on amorce la dernière semaine du mois béni, l’heure n’est plus au temps où on peut passer des heures à n’écouter que sa soif ou à se lamenter de la virulence de la chaleur. Car, en fait, à ce stade-là, il y a encore chaleur dans chaleur !… Il se trouve que nous sommes déjà entrés dans une phase très critique pour les pères de famille déroutés par la surchauffe des dépenses liées aux préparatifs de la fête de l’Aïd el-fitr.
Une autre aubaine pour les commerçants ! C’est surtout le cas pour ceux d’entre eux qui excellent dans la vente des effets vestimentaires, de condiments, et de volaille, pour qui ces derniers instants qui précédent la fête tant attendue correspond à une période de traite. Aussi, la joie affichée par les spéculateurs aux dents longues n’a d’égale que la désolation des clients éberlués par la boulimie financière des commerçants.
Aubaine également pour les voleurs et autres amateurs de rapine qui trouvent là l’occasion de reprendre du service sur ces marchés bondés de clients. Ne dit-on pas que l’occasion fait le larron ? Mais la grande curiosité à ce niveau, c’est l’avènement des femmes voleuses dont le mode opératoire consiste généralement à camoufler les objets volés dans leur hidjab, cet habit de connotation plutôt religieuses. Le phénomène est tel que, sur les places de nos marchés, certaines dames en hidjab constituent une véritable terreur noire pour les vendeurs d’objets précieux. Nous en voulons pour preuve toutes ces vidéos circulant sur les réseaux sociaux qui montrent des actes de vol perpétrés par des femmes voilées. Une des plus célèbres, c’est cette vidéo filmée dans une boutique de vente de bazin au Grand marché de Niamey, qui met en scène une jeune dame couverte de hidjab ayant réussi à soutirer subtilement le sac d’une cliente avant de se fondre dans la nature. Le feuilleton s’est poursuivi dès le lendemain, avec l’épisode de la capture de la jeune dame qui, à en juger par certains de ses propos, opère au sein d’un réseau piloté par une ‘’cheffe de gang’’ masquée sous la peau d’une sainte nitouche.
Le climat est tout aussi tendu dans les ateliers de couture, de coiffure et des tresseuses. L’ambiance tantôt affairée, tantôt délétère, avec des clients qui menacent, d’autres qui se plaignent sans cesse.
Assane Soumana(onep)