L’encouragement à la production est l’un des principaux thèmes et le plus récurrent abordé par le Président de la République qui effectue actuellement une tournée dans plusieurs régions du pays. A toutes ses prises de parole et dans toutes les régions, le Chef de l’Etat a appelé la population, notamment les jeunes, à s’adonner au travail de la terre, en particulier la culture du riz.
Cet intérêt et cette insistance s’expliquent par la conviction qu’a le Général d’Armée Abdourahamane Tiani que les Nigériens ont la capacité de produire ce qu’ils consomment et même plus. Cela parce que notre pays dispose des terres arables, de la main-d’œuvre et de l’eau. Ce dont ont besoin les populations, c’est un accompagnement et l’appui en matière de maîtrise de l’eau pour la production et l’aménagement des périmètres à exploiter. Ce à quoi s’attèle l’Etat depuis un peu plus de deux ans à travers le Programme Grande Irrigation, initié par le Chef de l’Etat et financé en grande partie sur fonds propres de l’Etat.
Et, le moins qu’on puisse dire est que notre pays est sur la bonne voie. En effet, même si on ne dispose pas, à ce jour, de statistiques agrégées sur la production rizicole de ces deux dernières années ; il y a des signaux positifs. C’est notamment la stabilité des prix du riz d’une part et de l’autre la disponibilité continue du riz local (autrefois très marginal) sur le marché.
En moins de deux ans, notre pays est en phase d’inverser une tendance implacable imposée par un pacte tacite entre les politiciens et certains commerçants véreux, un pacte qui opte pour les importations massives de riz au détriment du développement de la production nationale. En effet, des décennies durant, ce pacte maléfique a réussi à ancrer dans nos mentalités qu’il était impossible de produire suffisamment pour répondre à la demande nationale.
Conséquence : de vastes étendues irrigables sont restées en jachère et la période de soudure s’est imposée à nos concitoyens comme une fatalité. La seule action envisagée par l’Etat se résument à l’assistanat, confortant ainsi l’image négative que certaines puissances veulent constamment véhiculer sur nos pays et notre peuple.
Fort heureusement, ces deux années durant lesquelles notre pays a fait face à tant de défis, y compris les tentatives de sabotage de l’approvisionnement en denrées alimentaires, ont permis d’ouvrir les yeux de nos compatriotes que seul le travail de production peut nous aider à sortir des crises alimentaires et autres pénuries récurrentes. C’est ainsi qu’on a vu certains agriculteurs produire du riz dans des champs. Aujourd’hui, les populations ont compris qu’il est possible de produire cette céréale dans toutes les régions du pays.
Et, comme le dit l’adage, il est préférable d’apprendre (à quelqu’un) à pêcher que de lui donner chaque fois le poisson. En matière de politique agricole, c’est dans cette dynamique que se sont inscrites les autorités de la Refondation. La décision du gouvernement d’exiger un quota de produits locaux aux importateurs doit être appliquée avec encore plus de rigueur dans l’achat du riz, avec notamment un pourcentage significatif et des prix rémunérateurs. Ce qui aura le mérite d’encourager davantage les riziculteurs.
Siradji Sanda (ONEP)
