Les grandes pluies qui surviennent en cette saison mettent encore à l’ordre du jour, la problématique du cadre de vie peu enviable dans la majorité des quartiers de Niamey. Si depuis quelques années, l’on est arrivé à atténuer le problème des inondations dans la capitale nigérienne, il n’en est pas le cas avec le problème des eaux de ruissellement et celles stagnantes. Certes quelques grandes infrastructures ont été construites à l’image des immeubles à usage de service et quelques voies bitumées structurantes. Ce qui est bon pour l’image ou plutôt les images de la ville.
Mais, il suffit de quitter ces grandes voies bitumées pour se rendre compte du calvaire que vivent beaucoup de Niaméens. Des flaques d’eau permanentes en plein quartier résidentiel, certaines voies se trouvent totalement barrées le temps que durera la saison des pluies. Certains quartiers deviennent ‘’infréquentables’’ et les résidents sont confrontés à des problèmes de transports. En effet, même les taximen les plus teigneux évitent de desservir certaines zones à moins que le client ne paye le double voire le triple du prix normal de la course. Les habitants de Bassora, Niamey 2000, Talladjé, Tondi Gamey, Aéroport Tourakou, Francophonie, Cité député, Kirkissoye, pour ne citer que les plus emblématiques, en savent quelque chose.
Cette situation est en partie imputable à la folle extension de la ville qui, n’est pas accompagnée par les infrastructures de voirie. En outre, même là où les routes sont construites, elles ne sont pas accompagnées de caniveaux adéquats et suffisants. Pourtant, les avertis savent que la ville de Niamey est située dans une zone d’écoulement des eaux qui convergent toutes vers le fleuve.
Ainsi, en l’absence de caniveaux suffisants, les pouvoirs publics laissent les habitants se débrouiller comme ils peuvent pour se protéger des eaux de ruissellement et celles stagnantes. C’est ainsi que les résidents qui ont les moyens rechargent les voies autour et à la devanture de leurs maisons, d’autres érigent carrément des mini-digues pour bloquer les eaux, les repoussant ainsi vers les voisins moins fortunés. Cette situation n’améliore en rien le cadre de vie globale dans le quartier.
Vu le manque criard d’infrastructures de voirie dans certains quartiers de la capitale, c’est à se demander si Niamey n’a pas aussi besoin d’une fête tournante du 18 décembre pour permettre de mieux équiper certaines communes. En effet, des communes comme l’arrondissement communal 5 ne se différencient en rien d’avec les autres arrondissements de l’intérieur du pays. Il est juste traversé par les routes nationales (RN). L’unique voie bitumée est celle qui traverse l’université pour s’arrêter au CHU. A l’intérieur des quartiers de cet arrondissement il n’y a presque rien en dehors de quelques rares voies pavées, elles-mêmes peu efficaces pour drainer les eaux.
En cette ère de refondation, il est aussi nécessaire de repenser la gouvernance de la capitale. En effet, l’amélioration du cadre de vie ne se limite pas uniquement à des infrastructures tape-à-l’œil. D’autres investissements moins visibles peuvent radicalement changer la vie des habitants, renforcer ainsi le sentiment d’appartenir à la communauté et susciter en eux un engagement plus grands dans l’œuvre de construction commune.
Siradji Sanda (ONEP)