Parmi tous les éléments troublants qui entourent la perpétration du braquage du véhicule de transports de fonds, le lundi 04 octobre dernier en plein jour et en plein cœur de Niamey, il y a un détail singulier qui continue de titiller notre curiosité : le fait que les brigands aient pu opérer au volant d’un véhicule totalement anonyme, parce que sans plaque d’immatriculation ! Cela veut dire tout simplement que, le doigt dans le nez, ces messieurs ont pu traverser une bonne partie de la ville jusqu’à se retrouver sur les lieux de l’embuscade à bord d’un véhicule en défaut de plaque d’immatriculation, sans avoir été épinglés pour cette irrégularité par les agents en charge du contrôle routier, ni même éveiller le moindre soupçon.
Mais bon, à voir de près les réalités bien niaméennes, cela n’a vraiment plus rien de curieux à Niamey, tant ce genre de véhicules, on en trouve de nos jours à foison dans les rues de la ville. Tenez, rien qu’au lendemain des faits, me rendant au service, je me suis pris à vouloir mesurer l’ampleur du phénomène des véhicules circulant sans la fameuse plaque d’identification. Le constat est effarant ! Sur mon parcours allant du rond-point Maurice Delens à la Place du Petit Marché, j’en ai identifié, coup sur coup, plus d’une bonne dizaine déjà ! Ne parlons même pas des véhicules particuliers affichant ces immatriculations ’’bizarres’’ !
Il était pourtant entendu que le phénomène de la circulation des véhicules sans plaque d’immatriculation n’irait pas sans poser quelques problèmes sur le plan de la sécurité. Evidemment, quand certaines personnes (importantes ou supposées comme telles) peuvent se permettre de circuler impunément, partout et toujours, dans les rues de Niamey dans l’anonymat total, sans le moindre signe permettant d’identifier leur véhicule (souvent masqué de vitres teintées en noir tout obscur), c’est la porte-ouverte à toutes les dérives. Car, tout naturellement, des esprits malintentionnés n’hésiteront pas à s’en inspirer pour monter des mauvais coups à l’effet de nuire à la sécurité des paisibles citoyens. Et c’est exactement ce qui s’est passé ce lundi 04 octobre 2021 dans l’affaire du braquage du minibus.
Franchement, il est temps pour nous de tirer des leçons de certaines expériences pour éviter de revivre les mêmes épreuves douloureuses. Car disait le romancier français Laurent Denancy, ‘’grandir, c’est apprendre de ses erreurs pour avancer dans le bon sens’’.
Parce que, autrement, on doit s’attendre à voir d’autres malfaiteurs revenir à l’attaque en exploitant les mêmes failles et le même modus operandi ayant permis à ces braqueurs de perpétrer leur acte audacieux, sans coup férir…
Assane Soumana(onep)