Dans le cadre des activités marquant la célébration de la journée Mondiale de lutte contre le Sida, le Bureau Régional de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre (RST/WCA) a présenté le 29 novembre 2023, aux journalistes de l’Afrique, le rapport mondial intitulé « Pour mettre fin au sida, confions le leadership aux communautés ! ». A travers, ce rapport, l’ONUSIDA met en lumière le rôle essentiel joué par les communautés, mais aussi la manière dont le sous-financement a entravé les progrès pour mettre fin au sida.
Ce nouveau rapport de l’ONUSIDA montre que le sida ne pourra disparaître en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030 que si les communautés en première ligne reçoivent tout le soutien dont elles ont besoin de la part des gouvernements et des donateurs. Au cours de la présentation du rapport, la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Mme Winnie Byanyima a souligné que les communautés du monde entier ont montré qu’elles étaient prêtes, disposées et capables d’ouvrir la voie. Elles ont néanmoins besoin de voir disparaître les obstacles qui entravent leur travail et de disposer des ressources adéquates. « Trop souvent, les communautés sont traitées par les décideurs et les décideuses comme des problèmes à gérer, au lieu d’être reconnues comme des leaders et de recevoir un soutien à ce titre. Les communautés ne se tiennent pas en travers du chemin, elles éclairent la voie qui mène à la fin du sida », a-t-elle précisé.
Le rapport explique comment des programmes mis en œuvre par des organisations communautaires au Nigeria sont associés à une augmentation de 64 % de l’accès au traitement anti-VIH dans le pays, à une propension deux fois plus élevée d’avoir recours aux services de prévention et à une multiplication par quatre de l’utilisation du préservatif à chaque rapport sexuel chez les personnes exposées à un risque d’infection au VIH. Il souligne également qu’en République-Unie de Tanzanie, les travailleurs et travailleuses de l’industrie du sexe qui ont eu accès à une palette de services offerts par des pairs, ont vu leur taux d’incidence du VIH baisser de moitié. Aussi, le rapport révèle comment les communautés placent les prestataires de services devant leurs responsabilités.
En Afrique du Sud, cinq réseaux communautaires de personnes vivant avec le VIH ont inspecté 400 sites dans 29 districts et mené plus de 33.000 entretiens avec des personnes séropositives. Dans la province de l’État Libre, leurs conclusions ont conduit les responsables provinciaux de la santé à déployer de nouveaux protocoles de rendez-vous pour réduire les temps d’attente dans les établissements de santé et à proposer des ordonnances d’antirétroviraux pour trois et six mois de traitement. « Malgré des preuves sans appel de l’impact des communautés, les ripostes dirigées par les communautés ne sont pas reconnues et financées correctement et sont même la cible d’attaques dans certains endroits. Des mesures de répression à l’encontre de la société civile et des droits humains des populations marginalisées empêchent les communautés d’apporter des services de soins et de prévention du VIH. Le sous-financement des initiatives dirigées par les communautés fragilise leur capacité à fonctionner et à étendre leurs actions. L’élimination de ces obstacles leur permettrait de dynamiser encore plus les efforts pour mettre fin au sida », souligne le rapport.
Yacine Hassane (ONEP)