Le monde de la culture regorge d’immenses ressources en termes d’héritages matériels et immatériels et beaucoup d’artistes font preuve d’engagement et de persévérance pour les perpétuer, les exalter et les valoriser. L’association artistique et culturelle Sannu-sannu s’illustre dans le domaine du théâtre, de la scénographie, à travers des créations.
Avec à sa tête M. Karim El hadji Adamou, l’un des très rares artistes marionnettistes au Niger, diplômé de l’école internationale de théâtre du Bénin, l’association Sannu-sannu est très structurée et dispose de membres permanents. En bon homme de culture, dans le souci développer son association, M. Karim El hadji Adamou offre des opportunités d’apprentissage à travers des formations. L’association donne l’occasion aux artistes de participer à des prestations. « Dès fois, quand on monte un projet, nous connaissons les compétences qui existent déjà, souvent nous les rassemblons nous-mêmes à travers des collaborations avec d’autres structures », souligne M. Karim El hadji Adamou.
L’année passée, pour la toute première fois que le Niger avait participé aux jeux des Francophonies dans la catégorie marionnette géante, le patron de l’association a honoré les couleurs nationales en ramenant de Kinshasa une médaille de bronze.
« À l’international, je peux dire que nous sommes plus connus, pour des projets dans lesquels nous sommes impliqués », explique le premier responsable de l’association artistique et culturelle Sannu-sannu. « Ce qu’on fait dans notre coin, lorsqu’on le sort, nous avons une reconnaissance. Donc cela nous donne la force, une confiance de continuer », dit-il.
Selon Karim El hadji Adamou, au Niger, beaucoup n’ont jamais vu une marionnette géante, peut être sauf à la télé. « L’association artistique et culturelle Sannu-sannu est la seule qui fait voir ce genre d’art au Niger », se glorifie le marionnettiste.
Créée en 2017, l’association a son siège à Haro banda et travaille beaucoup dans des espaces culturels privés. Selon les responsables de l’association, leurs cachets ou prestations n’ont pas des prix fixes, et ils n’ont pas non plus une grille de paie pour les membres. « Tout dépend du budget de celui qui fait la commande et tout dépend du projet », dit Karim El hadji Adamou. Bien que ce soit toujours difficile faute des moyens de production, l’association a l’habitude d’aller en tournée à l’intérieur du pays, mais plus sur commande.
Tout en encourageant l’éveil et le regain de l’engouement pour la culture, pour l’entrepreneuriat culturel, en particulier au Niger, Karim El hadji Adamou exhorte les jeunes, à se professionnaliser. « Beaucoup ont la volonté et le talent, mais ils n’ont pas la structuration qu’il faut ou manquent certains détails professionnels », explique M. Karim, qui appelle à soutenir davantage l’art et les artistes et surtout à valoriser la création artistique, car, a-t-il rappelé, « on parle de consommons local ».
Idi Maman Lawaly (Stagiaire)