Le Président de la République du Niger, Chef de l’Etat, SEM Issoufou Mahamadou a pris part, hier matin, depuis son Cabinet par visioconférence, à la 22ème Session Ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Trois points étaient inscrits à l’ordre du jour de cette session, qui a été présidée par le Président de la République de Côte d’Ivoire, SEM Alassane Ouattara, Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UEMOA. Il s’agit entre autres, du point pour décision, qui concerne les actes additionnels, des dossiers spécifiques qui comporte trois sous points( rapport sur l’Etat de l’Union, rapport sur la situation de la COVID 19 dans l’Union et en troisième sous points l’Etat de mise en œuvre des chantiers de haut niveau) et le troisième points est l’ adoption de projet du communiqué final. (Lire ci-dessous l’allocution du Président de la République)
« Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
Monsieur le Président du Conseil des Ministres ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Monsieur le Président de la Commission de l’UEMOA ;
Monsieur le Gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest ;
Monsieur le Président de la Banque Ouest Africaine de Développement ;
Monsieur le Président du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers ;
Mesdames et messieurs ;
Je voudrais tout d’abord réitérer mes sincères condoléances à notre frère et ami, Alassane Dramane Ouattara, suite au décès du Premier Ministre de la Côte d’Ivoire, notre frère Hamed Bakayoko, décès survenu le 10 mars 2021. Le Niger reste solidaire avec le Gouvernement et le peuple de la Côte d’Ivoire dans cette douloureuse épreuve. Je tiens à saluer, par ailleurs, le leadership du Président Alassane Ouattara à la tête de notre Organisation.
Je tiens aussi à exprimer mes félicitations au Président de la Commission et aux autres Responsables des Institutions de l’UEMOA pour la qualité des documents soumis à notre appréciation et la clarté des analyses qui y sont produites.
Le Rapport annuel 2020 sur le fonctionnement et l’évolution de l’Union montre que la survenance de la pandémie de la Covid-19 a lourdement pesé sur notre cadre macroéconomique du fait de son impact négatif sur l’ensemble des secteurs de l’économie des États membres. En dépit de ce choc et de la persistance des autres chocs, notamment sécuritaire et climatique, la croissance devrait ressortir positive à 0,9%, grâce aux mesures d’urgence prises par chacun de nos États pour limiter les effets de la crise sanitaire.
Je note que la pandémie continue sa propagation rapide en dépit des mesures prises par les États membres. Les perspectives de croissance à court et moyen terme peuvent être compromises si des actions vigoureuses ne sont pas prises pour renforcer les mesures d’endiguement déjà en vigueur. Je demeure convaincu que la vaccination de masse, de manière à assurer l’immunité collective, semble la meilleure voie à même de permettre de contenir la maladie et de garantir la reprise des activités économiques. Nous devons agir vite et collectivement pour assurer la disponibilité des vaccins, en quantité suffisante, dans chacun de nos États membres.
Je saisis cette occasion pour renouveler mes félicitations aux Responsables des Institutions pour les efforts consentis pour assurer le financement des économies des États membres depuis le déclenchement de la crise sanitaire et les invite à renforcer la mobilisation des ressources pour la relance des activités économiques. J’appuie, par ailleurs, la proposition de la Commission sur l’harmonisation des prix et des délais de validité des tests Covid-19.
Pour permettre aux économies des États membres de retrouver leur sentier de croissance, il est indispensable d’accélérer la mise en œuvre des plans de relance économique des États, de mettre en œuvre les recommandations de la Commission et mobiliser les Organes de l’Union pour accompagner davantage les efforts des États. Il nous faudra aussi poursuivre la levée des restrictions au commerce qui sont observées dans les États membres et qui frappent les produits originaires de l’Union, car des taxes additionnelles au Tarif Extérieur Commun et des exonérations non conformes sont encore notées dans tous les États membres. Nous devons être attentifs à la mise en œuvre des chantiers de haut niveau.
Sur l’Initiative Régionale pour l’Énergie Durable, des progrès importants sont réalisés à travers la mise en œuvre des actions de renforcement de l’offre énergétique. Tous les États membres doivent accélérer la mise en œuvre des projets identifiés pour amorcer la transition vers les énergies renouvelables, tout en mettant l’accent sur la compétitivité du secteur.
S’agissant du chantier Paix et Sécurité dans l’Union, d’importantes actions sont enregistrées notamment en matière de renforcement des capacités d’anticipation, de réponse et opérationnelles des États membres. Les États membres doivent renforcer la coopération transfrontalière et la Commission doit développer davantage de synergie dans ses actions en matière de sécurité avec les autres institutions régionales qui y œuvrent, notamment le G5 Sahel. Je salue le leadership du Président Macky Sall sur cette question.
Concernant le chantier Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle dont j’assure le leadership, je note avec satisfaction qu’en termes d’impact, entre 2012 et 2019, la production agricole s’est globalement améliorée. En particulier les céréales ont connu une progression annuelle de 4% pour s’établir à 31 millions de tonnes. Les efforts dans ce chantier devront être poursuivis en vue de renforcer la résilience de nos États à travers notamment la mise en œuvre des actions majeures identifiées.
S’agissant du chantier sur le Financement des Économies des États membres, je salue les actions importantes mises en œuvre en faveur du renforcement de la stabilité du système financier de l’Union et de l’amélioration de la mobilisation des ressources indispensables pour le développement de nos économies. En dépit de la crise liée à la pandémie de la Covid-19, ces actions ont permis d’assurer la continuité du financement des Économies des États membres. C’est pourquoi, il me paraît important d’accélérer la mise en œuvre des recommandations identifiées sur les axes stratégiques du plan d’actions. Je salue le leadership du Président Ouattara sur cette question, y compris s’agissant de la réforme de notre monnaie dans la perspective de la mise en place de la monnaie unique de la CEDEAO.
Messieurs les Chefs d’État et de Gouvernement,
C’est pour la dernière fois que je participe au Sommet de notre Union en ma qualité de Président de la République du Niger. Je passerai le témoin à mon successeur le 2 avril 2021, à l’occasion de la Cérémonie d’investiture qui sera organisée à cet effet, et à laquelle je vous invite cordialement.
Cette investiture est chargée de symboles pour le Niger car pour la première fois, l’on va assister à une alternance pacifique entre un président démocratiquement élu et un autre président élu dans les mêmes conditions. C’est une première dans l’histoire politique et institutionnelle du Niger.
Permettez-moi de vous exprimer mes sentiments de gratitude pour m’avoir offert votre amitié et votre confiance.
Au moment où je quitte mes fonctions de Président de la République du Niger, je demeure convaincu que le futur de notre Union et de notre sous-région est chargé de bonnes promesses.
Je vous remercie de votre attention. ».