Même si elle est tombée à la faveur d’une circonstance malheureuse, à savoir cet accident tragique survenu le vendredi 21 févier 2020 et qui s’est soldé par la mort subite de deux collégiens et une blessure grave pour un autre, la décision du président de la Délégation Spéciale de la Ville de Niamey, interdisant la pratique du drift au sein du territoire de la Communauté urbaine de Niamey, mérite d’être saluée. Elle répond ainsi, à juste titre, au cri de cœur de la section lycéenne demandant à mettre un ‘’coup de freins’’ magistral aux parties de drift au niveau des établissements scolaires de la capitale.
Si cette décision était rigoureusement appliquée, elle permettra de sauver des vies humaines. En effet, ce ‘’jeu de la mort’’ a déjà occasionné la mort de plusieurs autres jeunes à la fleur de l’âge à Niamey. Les habitants des quartiers Koira Kano, Koubiya, Sonuci, Francophonie, Ryad, véritable zone de prédilection par excellence des drifteurs invétérés, eux ne se font pas raconter, tant ils vivent au quotidien les désastres de ces manœuvres dangereuses exécutées à coups de volant époustouflants par des jeunes chauffards.
Pour ceux qui l’ignorent encore, le drift, c’est ce sport périlleux de cascade qui fait des manœuvres de dérapage de l’automobile un art à part entière. Cet art, dont les origines remontent au Japon, s’est répandu un peu partout dans le monde, et il est l’apanage d’hommes et de femmes qui se sont fait une certaine réputation de l’art de dompter la voiture à travers des scènes de dérapage spectaculaires. Mais, si dans les pays occidentaux et certains pays des émirats arabes, le drift est un sport homologué se pratiquant sur des circuits spécifiques consacrés à cet effet, chez nous au Niger, il se pratique de façon plutôt anarchique dans les rues, les quartiers, et surtout aux devantures des écoles. D’où tout le danger qui l’entoure, aussi bien pour les conducteurs eux-mêmes que pour tous ceux qui évoluent dans leur environnement immédiat. Pour mesurer le haut niveau d’imprudence lié à ces manœuvres endiablées, il faut voir ces jeunes exécutant des slaloms géants, des zigzags pompeux, des dérapages et autres embardées spectaculaires, suivis de retournées de type ‘’virage américain’’ à vous donner le tournis. Frayeur et adrénaline garanties !
Les dégâts occasionnés par les jeunes drifters à Niamey, sont incalculables : accidents mortels, insécurité dans les rues de la ville, peur-panique pour les autres usagers, endommagement des véhicules acquis à grands frais par les parents, etc. Voilà, entre autres, pourquoi la pratique du drift doit être rigoureusement interdite et punie, toujours et en tous lieux, au sein de nos villes.
A moins, peut-être, de dégager des circuits spéciaux où les potentiels drifters pourront faire valoir leurs talents, et faire monter leur taux d’adrénaline, sans blesser ni tuer personne !
Assane Soumana(onep)