Le Cabinet du Médiateur de la République a procédé à l’élaboration d’une plateforme de traitement et de suivi des réclamations auprès de l’institution dénommée «e-réclamation». Cet outil permet au Médiateur de la République d’être encore plus proche des citoyens et des usagers du service public. L’objectif visé à travers la mise en place de cette plate- forme est l’efficience dans la prise en charge des réclamations des usagers de l’administration publique et le suivi de ces réclamations.
Le Médiateur de la République, Me Ali Sirfi Maiga, a indiqué que l’élaboration de cet outil démontre l’intérêt que portent les autorités à la délivrance du service public partout et pour tous. Il a rappelé que l’association des Médiateurs des pays membres de l’Union Econo-mique et Monétaire Ouest-africaine (AMP-UEMOA) dont le Niger assure la présidence a suggéré aux pays membres ne disposant pas de plateforme lors d’un atelier sous régional d’échanges sur les systèmes informatisés de gestion des réclamations, de veiller à sa mise en place. A travers cela, l’AMP-UEMOA vise à rendre plus accessible le service du Médiateur aux citoyens d’une part, et à accroitre l’efficacité de l’administration du Médiateur dans le traitement des réclamations reçues des citoyens d’autre part.
« Cette plateforme est un outil indispensable qui va permettre au Médiateur d’être encore plus proche des citoyens et des usagers. C’est en ce sens que l’usager peut se trouver physi-quement à Bilma ou à Téra et accéder directement aux services du Médiateur pour exercer en temps réel ses réclamations. Avec la plateforme, la jeune fille de Téra victime de sté-réotypes sociaux, la femme déconsidérée de Bilma, l’administré abusé de Mirriah, le citoyen privé de ses droits de Bouza peuvent accéder directement au Médiateur de la République » a expliqué Me Ali Sirfi Maiga. Dans l’élaboration de cette plateforme, le Cabinet du Média-teur a bénéficié de l’assistance du programme « Sahel Human Voice In Governance Activi-ty(SHIGA) ». En effet, SHIGA a signé un accord de partenariat avec le Médiateur de la Répu-blique. Il repose sur un triptyque indispensable et complémentaire. L’objectif de l’USAID et de SHIGA consiste à appuyer les politiques publiques de développement économiques et social par le renforcement de capacités des institutions étatiques et des structures de la société civile d’une part, et la création des espaces de dialogue constructif d’autre part. C’est un objectif conçu en trois volets qui sont, de fournir une assistance technique aux or-ganisations de la société civile visant à renforcer leurs capacités pour plaider en faveur des changements positifs ; ensuite d’appuyer les institutions gouvernementales ciblées pour les rendre plus efficaces et plus transparentes dans la mise en œuvre des politiques publiques ; et enfin de créer ou de renforcer les espaces d’engagement constructifs entre les citoyens, la société civile et l’Etat pour identifier et mettre en œuvre des politiques prioritaires ci-blées. On rappelle que l’institution du Médiateur de la République est une autorité adminis-trative indépendante chargée de la médiation institutionnelle, c’est-à-dire la réparation des torts causés aux citoyens par les pouvoirs publics et la réconciliation de ceux-ci avec l’admi-nistration incriminée. La médiation institutionnelle est un baromètre qui permet de mesurer le niveau d’acceptation, par tous, des règles du jeu démocratique, et le degré de satisfaction des citoyens par rapport à la manière dont ils sont gouvernés à travers les actes et faits ad-ministratifs. Ainsi, le Médiateur de la République reçoit, dans les conditions fixées par la loi, les réclamations concernant le fonctionnement des administrations de l’État, des collectivi-tés locales, des établissements publics et organismes investis d’une mission de service pu-blic, dans leurs rapports avec les usagers. Le Médiateur de la République peut être saisi des questions de la défense des droits de l’enfant et des personnes vulnérables. Il incite les ser-vices publics à rechercher l’esprit des lois dans l’application des textes, et à accepter de prendre en compte l’équité dans leurs relations avec les citoyens. Il contribue, par ses pro-positions de simplification administrative ou de réforme, à la modernisation des services publics. Le Médiateur de la République peut, à la demande du Président de la République, de l’Assemblée Nationale ou du Gouvernement, participer à toute action tendant à l’amélio-ration du service public ou à toute action de conciliation entre l’administration publique et les forces sociales et professionnelles.
Oumarou Moussa(onep)