Le ministre de la Communication, des Postes et de l’Economie Numérique, M. Sidi Mohamed Raliou a présidé, hier matin, une rencontre d’échanges avec les opérateurs de télécommunication sur l’amélioration de la qualité de service du secteur des télécommunications. Cette rencontre a pour objectif d’inviter les opérateurs à s’acquitter de l’une de leurs obligations principales inscrites dans leurs cahiers de charges à savoir la qualité de services des communications électroniques.
Dans ses propos liminaires, le ministre a indiqué que les populations nigériennes font face de manière quotidienne à des privations auxquelles s’ajoute la dégradation constante de la qualité de services de télécommunications. Pour le ministre, cette mauvaise qualité des services des communications électroniques, ne peut en aucune manière s’expliquer au regard de la présence des 4 opérateurs télécoms et une dizaine de fournisseurs d’accès internet. « Le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahmane Tiani, m’a chargé à travers une lettre de mission qu’il m’a remise lors du conseil des ministres du 4 janvier 2024, de veiller sans complaisance au respect de vos cahiers de charge pour une qualité optimale de services de télécommunications. En effet, le Gouvernement attend du secteur de télécoms une réelle contribution au développement du Niger », a indiqué M. Sidi Mohamed Raliou.
L’ambition des pouvoirs publics est d’étendre la couverture nationale, d’augmenter l’accès des populations aux services et de créer un environnement de confiance pour le numérique afin de contribuer à la réduction de la fracture numérique de manière à rattraper le retard accusé par le pays dans ce domaine, ‘’retard dont nous connaissons désormais les causes’’. « J’ai décidé de convoquer cette réunion dans le but de développer une synergie d’actions entre toutes les parties prenantes, d’échanger avec vous directement, de faire un état des lieux sans complaisance de la situation, et de trouver des solutions efficaces, à court et moyen termes, pour l’amélioration de la couverture et de la qualité des services de communications électroniques dans notre pays », a déclaré le ministre. Il dit attendre de cette réunion la définition d’une feuille de route pour la mise en place d’un document cadre proposant des mesures idoines et des étapes précises pour définitivement améliorer les coûts des communications, et la fourniture des services de communications électroniques aux utilisateurs dans des conditions optimales. Il a enfin appelé les opérateurs au respect de leurs obligations financières envers l’Etat et l’ARCEP, et notamment en s’acquittant du paiement des redevances, des contributions au Fonds d’Accès Universel, des frais de licence et autres impôts et taxes et restants dus.
Pour sa part, le directeur général de l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et de la Poste (ARCEP), le Colonel Major Chaibou Idrissa a expliqué que le thème ‘’Qualité des services de téléphonie’’ retenu pour la présente réunion n’est pas fortuit. A cet effet, a-t-il dit, si l’effort fourni par chacun des opérateurs pour garantir une qualité meilleure aux consommateurs nigériens mérite d’être salué, il n’en demeure pas moins qu’une dégradation sans cesse croissante de la qualité des services est observée depuis des années
« Pour bien asseoir le cadre juridique des contrôles de la qualité de services, l’ARCEP a, par décision n°000012/ARCEP/CNRCEP/21 du 10 décembre 2021, fixé les paramètres de mesure de la qualité de service (couverture, voix et données) et défini le protocole de contrôle y afférent. Elle a également acquis au cours des exercices 2020, 2021 et 2022, deux (02) plateformes de mesures drive-test et de post traitements multi formats pour le contrôle de la couverture et de la qualité de service des réseaux mobiles 2G, 3G et 4G », a-t-il déclaré. C’est donc forte de ce cadre juridique et de ses plateformes de mesures, l’Autorité de Régulation a, selon son directeur général, effectué sur la période du 09 janvier au 20 mars 2023, une campagne de mesures dans certaines localités en vue de vérifier si les manquements relevés lors d’un contrôle précédent, ont été corrigés par les opérateurs.
« Dans cette optique, j’ai, par lettre circulaire N° 007/DG/ARCEP/DRSCE/DQOS/24 du 08 janvier 2024, demandé aux opérateurs de me transmettre leurs plans d’investissement 2024 aux fins du suivi de leur mise en œuvre. Par ailleurs, pour donner suite à la demande de certains opérateurs de disposer de canaux dans la bande de fréquences 2600 MHz en vue de faire face aux problèmes de saturation observés sur les réseaux, l’ARCEP a initié une consultation des acteurs sur l’utilisation de ladite bande de fréquences. La synthèse de celle-ci a été transmise à monsieur le ministre de la Communication, des Postes et de l’Economie Numérique », a rappelé le colonel major Idrissa.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)