Installés aux abords de la cité universitaire pêle- mêle, divers petits commerces prospèrent ces dernières années à côté des études. Ils sont vendeurs de fruits et de légumes, de nourritures, des coiffeurs, vendeuses de ‘’danbou’’, tailleurs, ainsi que tenants de service de reprographie à offrir des services de proximité à la communauté estudiantine. Beaucoup de ces acteurs sont des étudiants. Le petit commerce désigne un point de vente de surface réduite située dans une zone résidentielle limitée. Il peut également représenter l’ensemble des commerces de proximité indépendants qui génèrent un secteur et une activité économique.
Les acteurs impliqués dans le petit commerce au Niger sont multiples dont les étudiants. Jadis portés uniquement sur leurs études, les étudiants décident aujourd’hui de s’y lancer pleinement au sein de leurs Universités respectives. Au Niger, ce petit commerce est devenu une activité favorite et alternative pour de nombreux étudiants qui comptent y trouver une certaine indépendance financière.
Comme dans toutes les résidences universitaires, l’Université Abdou Moumouni de Niamey est un foyer de petits commerces. Etudiants comme non-étudiants y exercent. Ils proposent à leurs camarades divers produits et services, un métier allié aux études qui, pour la plupart, constitue une source de revenus. Ils vendent des articles électroniques et des produits alimentaires, et font de petites activités génératrices de revenus afin de se prendre en charge. Ils exercent aussi la vente des appareils électroménagers, et ont même des agences de communication dans des kiosques installés partout au sein de l’Université.
C’est le cas de Abdoul Aziz, étudiant et commerçant qui voit dans ce petit commerce une source de revenus pour se prendre en charge tout en continuant ses études. « J’exerce ce commerce parallèlement avec mes études, tout est une question d’organisation. Je m’y lance de façon à ce que cela n’impacte pas négativement ma ‘’carrière’’. Ce que je fais me permet de subvenir à mes besoins sans quémander auprès des autres », dit-t-il.
Pour certains, c’est une affaire de survie. A croire certains résidents de la cité universitaire, se contenter de la bourse qui vient tardivement ne répond pas à leurs besoins quotidiens : que ce soit pour ses besoins alimentaires ou encore pour les études. Sans un petit commerce générateur de revenus, il devient difficile pour certains de se prendre en charge, et pour d’autres de mener à bien leur formation universitaire. « Je ne peux pas me passer de ce commerce. C’est la seule garantie que j’ai pour financer mes frais d’inscriptions », affirme un étudiant qui a préféré garder l’anonymat. S’il est vrai que toute activité commerciale vise des objectifs économiques, il est vrai aussi qu’une activité peut être le fruit d’une passion.
Passionnée d’entreprise depuis sa tendre enfance, Boubacar Gneli Astou Samira âgée de 19 ans, a décidé de se lancer dans le monde entrepreneurial. Venue de la Côte d’Ivoire pour poursuivre ses études, elle concrétise son rêve d’entreprendre en se lançant dans le domaine de la cuisine au sein de l’Université. A cet effet, elle a mis en place une petite entreprise dénommée ‘’Astou resto’’ qui est spécialisée dans le commerce et la livraison de ‘’l’attieké’’.
Etudiante en deuxième année de médecine à l’Université Abdou Moumouni, Samira a pu se faire une place dans le monde entrepreneurial. Elle fait son petit commerce uniquement pendant les week-ends. « J’ai un programme bien précis, ce qui me permet de faire ce commerce. Je le fais uniquement pendant les week-ends », précise –t-elle.
Ce commerce est une source de soulagement pour les étudiants qui le pratiquent. Il profite également aux autres étudiants qui ne cesse de relever la gentillesse de leurs camarades « commerçants-détaillants » qui donnent les articles presque toujours à crédit aux étudiants qui n’ont pas les moyens de s’en acheter. « Nous contractons des crédits avec nos camarades revendeurs que nous remboursons lorsque nous trouvons de l’argent. Ils ne nous soumettent pas à une pression quant au remboursement. Or ; avec les commerçants de l’extérieur nous n’avons pas cette possibilité ; il faut forcement avoir l’argent », confie un étudiant de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’UAM.
Moumouni Saley Daba (Stagiaire)