Créée en 1989 et agréée association apolitique à but non lucratif par le décret N°157MI/MDI/DAPJ du 02 octobre 1989 l’ANACIMM est un regroupement de tous les acteurs de la musique du Niger. Elle a pour rôle d’unir les acteurs culturels autour des idéaux de solidarité, d’union et de promotion de la culture nigérienne. A l’époque, l’Association Nationale des Artistes Compositeurs, Interprètes et des métiers de la Musique (ANACIMM) était le seul centre de référence dans ce domaine de formation et la promotion de la musique. Le Centre de Formation et de Promotion Musicale CFPM Taya et l’ANACIMM travaillent en collaboration en formant des artistes talentueux qui sont en nécessité. Car, le véritable problème de la musique nigérienne reste le manque de formation des artistes selon le Président de l’ANACIMM M. Oumarou Issoufou alias Phéno.
« L’ANACIMM organise des activités de formation à Niamey et à Dosso et plein d’autres activités qui concernent la musique nigérienne. L’ANACIMM lance un appel à la recherche des artistes qui désirent avoir une bonne formation musicale ou instrumentale à savoir (le vocalise, les instruments guitare basse, instruments traditionnelle…) en fonction de la demande les formateurs sont à la disponibilité des apprenants pour une bonne formation », a-t-il expliqué.
Le président de cette organisation a toutefois parlé de certaines insuffisances en ce qui concerne le renforcement de capacités. Tout en déplorant que l’artiste nigérien en général ne veut pas se faire former et quand on n’a pas au minimum les B.a B. a dans le métier, on ne peut pas être compétitif au niveau local et encore moins à l’international. « L’artiste nigérien n’est pas très engagé quand il s’agit d’aller apprendre. Les formateurs sont disponibles mais le problème il n’y a pas de candidats qui désirent apprendre. Les artistes veulent faire de la musique, mais ils ne veulent pas apprendre la science de la musique », a-t-il souligné.
Pour notre interlocuteur « certains artistes prétendent qu’ils manquent des moyens financiers alors même que la plupart sont des businessmans qui louent des maisons de 50 milles à 150 milles, ils roulent dans des voitures de classe. Mais quand il s’agit de payer un instrument musical ou de participer à une formation soit ils disent manquer de temps ou qu’ils n’ont pas les moyens », a-t-il déclaré. Il a fait remarquer que ce n’est à pas à l’Etat de payer les instruments à tous les artistes. « Il faut être ambitieux. Chacun peut être artiste. C’est un métier pour tout le monde, le talent y est au Niger mais tout talent qu’on n’aiguise pas s’éteint», a-t-il précisé.
D’après cet artiste, la plupart des artistes qui jouent des instruments sont des étrangers notamment des ivoiriens, togolais, tchadiens, nigérians ou béninois. Ce sont eux qui jouent la musique live car, au Niger on n’est pas nombreux à savoir manier les instruments musicaux. « Les quelques nigériens qui savent aussi jouer sont vieillissants. Dans 10 ans la plupart d’entre eux ne pourront plus jouer. Et si les jeunes n’apprennent pas, l’avenir de la musique nigérienne sera terne. On a beaucoup de projets mais les acteurs pour lesquels on veut mettre en place ces projets n’essaient pas d’être en mesure de s’assumer», a-t-il déploré.
« Quel que soit le projet, tant que les artistes ne se forment pas, il y aura des problèmes. La musique est comme l’école, de la manière dont on apprend à l’école les matières, c’est de cette manière que la musique s’apprend. La musique est comme les mathématiques, ce sont des calculs qui ne mentent pas, soit tu sais faire ou tu ne sais pas faire. Si tu ne sais pas faire tu es obligé de rester regarder, suivre ceux qui savent faire ou apprendre », a-t-il affirmé.
Le président de l’Association Nationale des Artistes Compositeurs, Interprètes et des métiers de la Musique a évoqué quelques difficultés que rencontre cette association dont celle de la négligence de certains artistes d’aller apprendre ou se former. Selon lui, il arrive que l’association trouve des financements pour former les artistes mais ces derniers ne s’inscrivent pas.
Le président de l’ANACIMM a lancé un appel à l’endroit des artistes nigériens, les invitant d’arrêter de se prendre pour des super stars ; Et surtout d’aller vers l’apprentissage car ils souhaitent aller vers l’excellence. Selon lui, c’est le seul comportement qui permet d’être un bon artiste. « La musique nigérienne est très riche, mais malgré sa richesse, si les artistes n’apprennent pas la musique et la comprennent, ils ne peuvent pas l’exploiter, il y a obligation d’apprendre. Par ailleurs, l’aide de l’Etat et des partenaires serait vraiment appréciable en termes de contribution pour l’évolution de la musique nigérienne », A-t-il conclu.
Assad Hamadou (ONEP)