Officier en poste au service administratif et financier du 8ème groupement régional d’incendie et de secourisme (8ème GRIS), groupement en charge des secours de la région de Niamey, le Lieutenant Bariratou Adamou Tanko fait partie des personnes qui ont pu réaliser leurs rêves d’enfance. En effet, dès son jeune âge, elle rêvait de servir le Niger dans un corps d’armée où le «rouge» est prédominant. Armée de courage et de persévérance, la jeune officier finit par rejoindre le Groupement National des Sapeurs-Pompiers (GNSP), une composante des Forces Armées Nigériennes (FAN) relevant de la protection civile.
Juste après l’obtention de son BAC, elle a fait une première tentative pour rejoindre la Garde Nationale du Niger. Ses proches, qui la voyaient poursuivre des études supérieures, c’était leur souhait, se sont opposés. Respectueuse, Bariratou s’est pliée à cette volonté familiale et a poursuivi les études supérieures, gardant toujours son rêve de «porter la tenue», vivace dans son cœur. Et quelques années plus tard, une fois le diplôme de licence en poche et sûre d’avoir satisfait l’exigence familiale, elle s’est présentée et est passée avec succès à un test d’entrée à l’Ecole des Forces Armées Nigériennes (EFOFAN) d’où elle est sortie avec le diplôme de chef de section d’infanterie au terme de sa formation militaire.
En 4 ans d’intégration aux Forces armées nigériennes (FAN), Lieutenant Bariratou Adamou Tanko a acquis de précieuses compétences en qualité d’instructrice militaire et d’administratrice. Avant de rejoindre le GNSP, elle a servi au Groupement d’Instruction de Tondibia en qualité de Commandant de compagnie d’instruction et à l’EFOFAN en tant qu’officier instructeur. Au 8ème GRIS du groupement national des sapeurs-pompiers, elle est chargée, en conformité avec son poste d’officier au sein du Service administratif et financier, de la gestion des procédures administratives et financières dans un groupement régional très exigeant où la moindre lenteur pourrait impacter les nombreuses opérations quotidiennes de secours.
Dans un milieu connu pour être dirigé par des hommes généralement, elle préfère souligner l’évolution positive de la mentalité de la majorité de ses collègues masculins qui assument bien d’être sous le commandement d’une femme lorsque les circonstances professionnelles l’imposent. «De nos jours, ce concept (Ndlr : de société patriarcale) tend à disparaitre car, de plus en plus de femmes occupent des postes qui jadis n’étaient occupés que par des hommes. Malgré ceci, je pense que la femme doit toujours fournir plus d’effort afin de s’intégrer et s’adapter dans certains environnements», a-t-elle dit.
Evoluer dans un milieu militaire, indique-t-elle, aboutira à un moment au chevauchement de la vie sociale et la vie professionnelle. Dans ce cas précis, poursuit-elle, «le soutien familial est d’un appui inestimable dans l’accomplissement de notre profession. La famille contribue beaucoup à notre équilibre mental», affirme le lieutenant Bariratou. Elle demande aux jeunes filles intégrées de persévérer et d’accomplir «un travail personnel sur soi en donnant l’exemple, en respectant scrupuleusement le règlement militaire, et aussi en restant irréprochables le mieux que possible au quotidien». Il est également important à ses yeux que les femmes aient des connaissances solides dans leurs domaines d’exercice professionnel.
Le Lieutenant Bariratou Adamou Tanko rappelle que défendre le drapeau est une mission sacrée qui demande beaucoup de sacrifices. Dans ce sens, elle conseille aux jeunes filles de s’armer de courage et de conviction dans tout ce qu’elles vont entreprendre, mais aussi d’aimer le travail qu’elles font. «Aussi, je leur conseillerai de continuer à se former sur le plan moral, mental et aussi sur le plan intellectuel, dans l’optique de pouvoir contribuer à relever les défis auxquels le Niger pourrait être confronté» a-t-elle dit.
Par Souleymane Yahaya(onep)